« Tandis que grâce à sa sensibilité maladive, Saniette leur offrait un souffre-douleur quotidien » : prendre au sérieux que le rôle de victime soit attribué à Saniette pour ce qui définit tout d’abord, et le plus constamment, le narrateur – cette « sensibilité maladive », qui avait d’ailleurs fait de Marcel Proust, dans ses années de lycée, le même souffre-douleur pour les copains de classe.
Dans la Recherche, les personnages sont d’abord définis comme tenseurs de langue, ou comme (...)
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[71] avait vacillé sur des jambes flageolantes comme celles de ces vieux archevêques
3 janvier 2013, par François BonQuel étrange destin que celui de la jambe de Sarah Bernhardt, née dix-sept ans avant Proust et qui devait lui survivre de quatre mois. En 1900, à cinquante-six ans, et vingt ans après avoir été renvoyée de la Comédie-Française où elle avait giflé une des autorités, et jouant dès lors dans toute l’Europe, donc plusieurs fois aux États-Unis, elle jouera le premier film parlant de l’histoire du cinéma, le projecteur animé par manivelle se synchronisant avec la voix enregistrée sur un (...)
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[69] le Funi, bien que ce ne fût nullement un funiculaire
1er janvier 2013, par François Bonpour celles et ceux qui ne croiraient pas que Proust a connu Baudelaire
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1er janvier 2013, par François BonC’est une chambre. Le narrateur s’y retrouve seul, dans l’attente de Saint-Loup. Il n’est pas chez lui. Un feu brûle dans la cheminée, et crée son propre univers sonore, fait de craquements dont il est possible d’interpréter la nature si on le voit, mais qui – lorsque le narrateur attend dans le couloir – sont dissociés de leur cause : « on bougeait quelque chose, on en laissait tomber une autre », ce qu’il voit confirmé une fois entré : « des bruits de feu mais que, si j’eusse été de (...)
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[66] des caresses avec sa langue
1er janvier 2013, par François BonDans les deux scènes d’amour les plus directement narrées dans la Recherche que sont les deux scènes symétriques avec Albertine, la première dans la chambre même du narrateur, avec l’importance donnée au pianola, à la fois meuble, musique, lien entre la musique et les livres, la deuxième dans ce curieux dispositif de l’enquête post-mortem du veule Aimé, le maître d’hôtel prêt à tout raconter pourvu qu’on le paye (il l’a déjà prouvé, du moins c’est le rôle explicite que lui a conféré Proust (...)
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[65] pour y parcourir les artères de la cité souterraine
31 décembre 2012, par François BonPère-Lachaise, division 85, mais dessous
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[64] surface abrégée rendue plus translucide et plus saisissante
31 décembre 2012, par François Bonpour celles et ceux qui ne croiraient pas que Proust a connu Baudelaire
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[63] la place qui chez l’homme s’enlaidit comme du crampon resté fiché dans une statue descellée
31 décembre 2012, par François BonCela passe discrètement dans le texte, à mesure que la fille s’éloigne, quand le train accélère : « ... tout près de vous... se laissant regarder de près, vous éblouissant d’or et de rouge.... mon exaltation... mon désir... cet état d’excitation... tension plus grande... vibration plus rapide... cette belle fille que j’apercevais encore, tandis que le train accélérait sa marche... mourir à moi-même... douceur... » De façon récurrente dans l’histoire du narrateur, les états émotionnels se (...)
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Martin Winckler | Choisir sa mort
31 décembre 2012, par _ tiers livre invite...« En souvenir d’André » est littérature, précisément parce qu’il s’attaque à bien plus grand – et que la langue y garde sa part essentielle – plus « Le cahier de transmissions » sur publie.net