Il faut aussi que je parle du carré de métal bleu : où trouverait-on ailleurs dans toute la ville un tel écran carré de métal bleu ? Je l’ai touché, palpé avec les mains, heurté d’un petit coup sec des phalanges : c’est chaud, ça vibre, on sent que c’est épais, protégé. Et puis ils m’ont emmené dans les couloirs. Ils ont confiance, et j’honorerai cette confiance. Derrière l’écran bleu, la salle des données. J’en ai visité de plus grandes, de plus impressionnantes (je leur ai dit, même : — Je (…)
chronique photos et journal, par François Bon
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#Evry #06 | ce parfait carré de métal bleu
2 décembre 2019, par François Bon -
#Evry #05 | si c’était par là où s’enfuir
1er décembre 2019, par François BonC’était bientôt le soir. Ceux qui sont venus me voir (je sais, je ne peux pas vous dire de venir trop nombreux, trop souvent) savent que c’est là que je me tiens le plus souvent. Avec une rallonge, j’ai du courant pour l’ordi. Je suis plutôt debout. Il y a cette bobine de câbles sur laquelle je pose l’ordi pour écrire debout, comme on doit écrire. La salle est grande, alors tu marches, alors tu regardes la ville. Elle ne bouge pas, l’image de la ville. Ce qui change, c’est la couleur du (…)
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#Evry #04 | craindre et aimer ce monde de parois
30 novembre 2019, par François BonEvry corps béton, roman-photo, le sommaire précédent _ suivant
Ce monde se prenait beaucoup trop à ses jeux de miroirs, de mots étincelants, de lumières. Ici non. Ici tu pouvais regarder longtemps aux fenêtres. Ici tu allais ou tu voulais, tu déambulais, et puis te postais aux fenêtres. Certaines fenêtres étaient des vitres, d’autres fenêtres étaient juste ces arrangements géométriques dans les murs. C’était propice à la méditation. On t’avait dit que. Moi je regardais longtemps aux (…) -
#Evry #03 | cette émergence des terrasses
29 novembre 2019, par François BonEvry corps béton, roman-photo, le sommaire précédent _ suivant
On avait pu rejoindre — ils m’avaient montré le chemin –– la partie de la ville encore émergée depuis. Depuis, depuis... ils n’aimaient gère à raconter. Ça avait été si prévisible, si menaçant et puis voilà, on se bouchait les yeux, on laissait traîner, et fatalement c’était arrivé. Maintenant, on marchait dans cette part du labyrinthe de béton, vide, à l’abandon, qui émergeait de ces boues rougeâtres, devenues solides. Ainsi (…) -
#Evry #02 | d’un rêve brutaliste
28 novembre 2019, par François BonEvry corps béton, roman-photo, le sommaire précédent _ suivantAu commencement fut un bref échange avec Franck Senaud, sur le fait que mes vidéos naissaient toutes dans mon petit bocal rectangulaire de 11m2, et que depuis si longtemps (déjà dans Tumulte), je fictionnais sur ce ce désir d’un volume industriel, hauteur et plateau, et le plus brut et nu possible, ce à quoi Franck répondit : — J’ai ce qu’il te faut. Et cinq mois plus tard, quand j’entrai sur ce plateau comme creusé pleine masse (…)
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#Evry #01 | prologue à immersion récurrente et longue
27 novembre 2019, par François BonEvry corps béton, roman-photo, le sommaire précédent_ suivant
Hier soir, dans le RER puis le train retour Evry, c’est un échange avec Thierry Paquot, urbaniste et éditeur, qui m’a lancé sur cette étrange piste : « les lieux de tous tes livres », disait-il (ie me disait vous, mais j’aime pas), et moi je pensais à cette inflexion qui s’est passée à partir de Pantin 2006 : l’enquête blog remplaçant la prégnance ville dans les livres. Donc la litanie depuis Bobigny, 1986, Berlin, 1988, (…) -
2019.11.25 | dormir à l’Ibis
25 novembre 2019, par François Bonprécédent _ suivant Les années précédentes, pour mon stage ENS Lyon, et même cette année, la première session, il y a juste à côté une résidence étudiante qui accueille aussi profs de passage, mais là, arrivant de Liège-Bruxelles la veille à 23h30 et non le matin même, c’était complet. En fait, c’est facile, voire bradé, de s’héberger à Lyon le vendredi soir, mais le jeudi soir vraiment une autre galère. Donc après mes 5 heures et train et sous grosse pluie j’arrive à l’Ibis Gerland rue (…)
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2019.11.23 | Liège la nuit, y a-t-il une couleur Simenon de la ville
23 novembre 2019, par François BonNovembre est un mois privilégié pour le voyeur des villes : les intérieurs s’allument, le jour tombe vite. La camelote des guirlandes et hauts-parleurs (beurk) de Noël viendra bientôt stopper pour un an la magie.
Alors bien sûr, j’ai tellement peu vue de Liège : dans la voiture qui me ramenait à la gare au retour, seulement pu constater comment cette ville était bien plus grande, massive, belle que j’aurais eu tendance à le penser, sur une échelle entre Bruxelles et Namur. Ville imposante, (…) -
2019.11.22 | photographier la photographie
21 novembre 2019, par François BonIci à Liège j’ai appris l’histoire du cavalier Fonck et pourquoi l’école d’art et design (industriel et archi intérieure) s’appelait caserne Fonck. L’agrandisseur dans le couloir pour support aux plantes vertes m’a tout déclenché : à Cergy j’en ai toujours entendu parler, mais jamais vu rien en sortir (c’est fréquent, dans les établissements nationaux) : démolir en partie les 7 labos chambre noire au premier étage, position centrale, où jamais vu chaque année au mieux qu’un ou une étudiante (…)
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2019.11.21 | mystères de Liège
20 novembre 2019, par François Bonprécédent _ suivantIls ne le savent pas, les copains belges, le décalage de signes et de couleurs qu’ils nous sont chaque fois, enfin leurs rues, leurs villes, les lumières. Il faisait déjà nuit quand le Paris-Dortmund a traversé Bruxelles, donc Liège je n’ai vu que la nuit et repartirai ce jeudi soir à la nuit. Mais ça suffit, un chambre d’hôtel et trois rues. Souvent, quand je suis à Bruxelles, j’essaye de me remémorer les différents hôtels où j’ai dormi, et je n’y arrive pas, je ne (…)