Paradoxalement, mes 6 ans de service continu à l’école d’arts Cergy, sans aucun regret ni de l’avoir fait (ces immersions écriture, en contexte où corps et image, plus cette ductilité de la formation, ses chemins à permanente bifurcations et fissures), ni de l’avoir quitté (il était temps de reprendre les chemins personnels avant usure), dans cette immersion hebdomadaire en bout de RER m’ont tenu plus éloigné de Paris que je l’étais. Cet atelier au Louvre, cet automne, c’était aussi (…)
chronique photos et journal, par François Bon
Articles les plus récents
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2019.12.22 | mon exercice des visages
22 décembre 2019, par François Bon -
2019.12.19 | Cergy enfoncement (un retour)
19 décembre 2019, par François Bonprécédent _ suivantNon, je ne suis pas revenu à Cergy. Ça se fera peut-être, mais plus tard : ces communautés très structurées comme une école d’art sont aussi très confinées, elles se referment après départ et c’est très bien. Je me souviens de ce sentiment de clandestinité la première fois que j’étais revenu à la villa Médicis, « en étranger », et de toute façon ça ne manque pas. Changer de taf tous les cinq ans ça devrait être une sorte d’hygiène, on doit repartir dans les trappes noires (…)
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2019.12.16 | Halifax, choses admirables qu’on a vues
16 décembre 2019, par François BonPar exemple, j’ai en moi une telle présence d’Halifax que retrouver n’importe où, là au cul d’un bateau, le nom Halifax est intérieurement transport. Et puis ce bâtiment, vu une première fois bien avant que j’aie à ma disposition de quoi photographier. Vu de nombreuses fois depuis, mais la dernière fois on retombe sur le même drame sans cesse évoqué ici, le choix de la vidéo. Et mon dernier passage dans la ville, même pas eu le créneau de temps suffisant pour retourner en pèlerinage. Dans (…)
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autoportrait par jour | 2019.12.14
14 décembre 2019, par François Bonprécédent — suivant
Chaque soir, un autoportrait est ajouté aux précédents. Cette rubrique est uniquement accessible via le site, et non relayée sur les réseaux sociaux. Elle a commencé le 3 août 2020 dans la condition intérieure de se prolonger jusqu’à impossibilité physique avérée. Matériel utilisé (en principe) : GH5 + objectif Laowa 9mm. L’évolution du geste et du contexte de représentation sera un élément de réflexion aussi important que l’évolution du sujet même. -
2019.12.14 | Guy Joussemet sur les toits
14 décembre 2019, par François Bonprécédent _ suivantJe ne veux pas laisser en plan ce journal, il compte trop désormais. Mais, depuis le retour Chambéry il y a 8 jours (1 semaine et 1 jour) je n’ai pas fait une seule photo et il y a des raisons. Je me promène dans les archives (tu faisais quoi, le 14 décembre 2009 ?), je tombe sur des séries parfois imprévues (c’était où, ça ? alors tu remontes par ton agenda...), où est-ce que la question de l’année 2011 a surgi ces 2 jours, tu te promènes dans les images de 2011 et (…)
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2019.12.11 | d’une angoisse (la ville labyrinthe)
10 décembre 2019, par François Bonprécédent _ suivant
lancer l’écoute, et lire
Des deux nuits (et j’y inclus la journée qui les séparait, puisque c’était juste cela, galerie après galerie, continuer, tenter de sortir) je n’ai pas su vraiment dans quelle ville j’avais atterri, et dans laquelle cette porte du parking, au bout de l’autoroute, m’avait fait sortir. J’avais ce rendez-vous. j’avais ce stage à faire. On m’attendaient. — Ils m’attendent ! m’était-il même arrivé de crier à mesure que l’angoisse montait. Je n’ai (…) -
2019.12.10 | Fribourg, ville rêveuse
9 décembre 2019, par François Bonprécédent _ suivantCette fois ce n’est pas de farfouiller moi-même dans mes archives, mais parce qu’une amie qui vit et enseigne là-bas (je connais plusieurs personnes dans cette ville, mais elles ne se connaissent pas forcément les unes les autres) envoie une photo de cette tranchée verticale avec rivière qui la sépare en deux. Me remonte alors le souvenir de ces nuits, seul dans la ville sans repère, les Chinois à 3 balles du soir et de comment ça peut être perturbant ces changements de (…)
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2019.12.09 | cimetière d’avions rêve encore
8 décembre 2019, par François Bonprécédent _ suivantC’est un des endroits qui m’a le plus marqué concernant l’imaginaire de la ville, où un point précis de l’histoire urbaine s’ouvre à la fois à un espace plus large, mais à une traversée verticale de ce temps. Je dois sa découverte à Marc Gibert, photographe, fin 1986. C’est resté inchangé quand j’y suis retourné, là, on tournait ce film sur nos apprenties coiffeuses avec Fabrice Cazeneuve : c’était en 2006 et rien n’y avait bougé. Mais la ville reprend ses droits : (…)
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2019.12.08 | solitude de la prison à l’arrivée du soir
7 décembre 2019, par François Bonprécédent _ suivantQue ce soit Nanterre, Vivonne ou celle-ci, ces nouvelles prisons sous seing privé, dans leur rationalité d’exil rase campagne, rompent avec l’ancien schéma des murs imbriqués dans le vieux tissu de la ville qui était aussi celui du forfait, ou ces enclaves périphériques qui étaient comme preuve en main l’idée du « ban » qu’on avait dans le mot obsolète de banlieue, à Fleury comme Villepinte, à Osny comme aux Baumettes et tant. Ces configurations géométriques et grillagées (…)
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2019.12.07 | tunnels (il y avait ce tunnel j’en suis sûr)
7 décembre 2019, par François Bonprécédent _ suivant
On roulait dans ces tunnels. Ils avaient creusé ces tunnels pour ça, pour qu’on roule en soi-même. Tu entrais dans ta tête, tu ne ralentissais pas et tu roulais. Tu aurais pu charger des centaines de ces images : non pas la même image, mais l’infinie variation de ces images dans le tunnel. Qu’on soit sur des parallèles, chacun sa coque, chacun sa vitesse, probablement chacun sa musique intérieure. Tu roulais. Quand tu sortais, la ville. Des villes finalement si (…)