Un des paradoxes du numérique : on sait que dans la secousse il nous faut lâcher du terrain. On va lire moins, autrement, pas la même chose. Mais on recompose différemment et un geste, et un paysage. Ainsi, je crois qu’il y a des années que je n’ai pas ouvert mes 2 Pléiade Verlaine (encore, que si j’écris cela ici, maintenant, c’est que probablement je vais aller les sortir de leur étagère). Mais j’ai un rapport dense à Verlaine quand même, via un support qui pourtant contient très peu de (…)
chronique photos et journal, par François Bon
Articles les plus récents
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Verlaine
25 décembre 2010, par François Bon -
2010.12.23 | découvre-toi vieux
23 décembre 2010, par François BonOn croit toujours que personne ne regarde les publicités Face Book, en colonne de droite. On se dit que c’est une sorte de péage toléré, la pollution nécessaire pour que l’outil existe, s’ils trouvent des idiots assez idiots pour venir y dépenser leurs sous. Internet a des pieds d’argile. Mais, depuis quelques jours, c’est ce double Photomaton avant/après avec l’injonction Découvre-toi vieux. On envoie une photo d’identité, et un algorithme va puiser dans les cases pré-réglées cheveux rides (…)
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choses
21 décembre 2010, par François BonPour moi, la littérature et l’organisation, c’est un peu antinomique. Pour la littérature on a besoin d’organisation dans 2 domaines – mais alors là, rigoureusement, ascétiquement, jusqu’à l’extrême – c’est pour le rêve et c’est pour la lecture, les deux pensés comme discipline. Mais c’est fini, le temps où on pouvait s’oublier, et pas besoin d’ergoter là-dessus. Pas vraiment d’hésitation, d’ailleurs, on est dans une société où tant de choses sont bafouées, tenir debout et garder son cap (…)
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myope
18 décembre 2010, par François BonPeut-être j’aime bien l’iPhone parce qu’il est un outil de myope. On peut documenter le monde de tout près, mais on ne voit pas le reste. Ce matin, de 6h11 à 13h27, c’était train, avec le très lent lever de jour sur la Franche-Comté enneigée, puis le transit à Dijon (wifi gratuite au Columbus du sous-sol). Souvent, par exemple ces camps de gitans aux caravanes blanches sur le désert blanc, avec juste la lumière du feu allumé dans la neige, ou ces usines fantômes qui émergeaient d’un fond (…)
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2006.12.18 | Sarkozy égaye nos rues
18 décembre 2010, par François BonDébarqué gare de Tours 13h27 après être parti de Montbéliard ce matin 6h11, c’est presque aussi long que de revenir de Québec via Air Transat. Au bout de la rue Nationale, dans ce noeud symbolique qu’est la place Jean-Jaurès, les caravanes de ceux qui se revendiquent nomades. Bien, en plein samedi après-midi d’avant-Noël. Mais eux, ce sont les mots qu’ils déplient et qu’ils affichent. Le langage reste une arme de la politique, et en même temps cette infinie capacité d’écart, de surplomb. (…)
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pépinières
17 décembre 2010, par François BonQue chaque ville puisse se doter de sa Silicon Valley, pourvu qu’on ait un terrain derrière les supermarchés ? Luxueuse installation montbéliardaise, si beau matériel, salle si parfaite, et le parking avec badges et barrières pour ces pépinières de petites entreprises informatiques qui, durant 2 semaines, auront levé de temps en temps un oeil un peu ahuri – même bonjour c’était trop – a ces gens bizarres qui venaient là pour de la musique et des mots. Les budgets de l’Europe pour compenser (…)
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à quoi tu penses ?
16 décembre 2010, par François BonPendant que Sébastien Michaud (qu’on a piqué à Ludovic Lagarde et au Cadiot’s band) envoie la fumée et ses projos à ras du sol, et que Christophe Hauser (auteur de la photo, et c’est lui qui avait mixé notre disque Peur), à quoi je pense, moi : que la fumée ne m’entre pas trop dans les trous de nez, parce que pendant 1h20, ça irrite ; à quelle distance je suis du micro et si je suis bien en face ; si je tiens bien mon iPad et que je la garde en veille et que je serai prêt pour la tourne de (…)
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malaise
14 décembre 2010, par François BonJe n’aime pas trop la vie d’hôtel. Dans ces périodes de répétition, on s’installe dans une cage noire et on y travaille, à plusieurs disciplines et plusieurs personnes, ça se passe bien, mais les heures en dehors sont vides de sens. Les rêves sont évidemment une activité mentale saturante et permanente, mais c’est la fragilité induite qui fait que peut-être on en est plus dépendant. Deux conversations récentes se sont mêlées, et dans la journée le souvenir des deux conversations a interféré (…)
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2010.12.13 | alphabet des villes
13 décembre 2010, par François BonSur la ligne Paris-Montbéliard par Besançon, le soleil en pleine face rasant, effets d’éblouissement. Surgissements surprenants de cimetières, d’usines, de ces mares creusées avec île déserte au milieu –- puis longs paysages inondés comme des mers. Et, à Besançon, tout d’un coup cet alphabet qui défile et se ferme.
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eau et train
12 décembre 2010, par François BonLongtemps que je n’avais pas fait de tels voyages en train, Corail de surcroît : Montbéliard est loin de Tours, et réciproquement. Autrefois on pensait beaucoup, dans ces cas-là, à la batterie de l’ordinateur – celle de mon MacBook tient allègrement les 5h pourvu que quelques précautions (wifi off, écran un peu baissé), donc le voyage passe en travaillant ou rêvant, mais les deux passent par l’ordinateur. Il paraît que Paris a connu un épisode neige : je crois que ce n’est pas vrai. Je n’ai (…)