précédent _ suivant Je l’ai fait souvent dans ce journal, à preuve le mot-clé qui les rassemble, quand je les croise je les photographie. Quelquefois cela va très vite, mais de plus en plus avec un protocole qui se précise : face, côté, arrière, détails et plans rapprochés, et l’usage, la salissure, l’effort — la pâte humaine dans la conception puis l’utilisation, ce que cela laisse de traces et comment ces traces nous parlent, phrase qu’il faut aussitôt renverser : phrases qui nous parlent (…)
chronique photos et journal, par François Bon
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2020.12.28 | je sais faire du portrait
28 décembre 2020, par François Bon -
2020.12.24 | en pensant à elles.eux sous pluie
24 décembre 2020, par François Bonprécédent _ suivant
Il pleut, il fait gris, la douce cohorte vient plus auprès, tes morts de 2020. -
2020.12.22 | vagues à l’âme
22 décembre 2020, par François Bonprécédent _ suivant
Leur demander leur versant de l’obscurité pour nous aider à lever un peu de la nôtre. Ce qu’elles portent de nuit, à venir de si loin (ou pour savoir que la nuit elles sont mêmes, quand bien on n’est plus là pour les voir). Ou tout simplement parce qu’il y avait besoin d’elles. Souvent parlé ici de la question de photographier les vagues, en remontant à Gustave Le Gray (ou ici. Aujourd’hui laissé l’appareil faire le contraire : et si elles étaient des pierres ? Je ne (…) -
2020.12.20 | éloge des restos bars qui mort
20 décembre 2020, par François Bonprécédent _ suivant
Quand on passe en mode road-trip pour tenter de conjurer (un peu, trop peu) les presque sept semaines en contention (date du « positif » dans le mail retour test, tu te rappelles ?), ce qui frappe, centre villages, places des villes, carrefours, zones et périphéries, aperçus de la route ou de l’autoroute, solitaires ou alignés, terrasses ou quasi clos, c’est le nombre de bars, bistrots, restos. On les voit tellement plus, maintenant que morts, maintenant qu’ils mort. On (…) -
2020.12.19 | Carnac fantôme et toi tu pleures
19 décembre 2020, par François Bonprécédent _ suivant
Il y a quelques semaines, je demandais à Eric Tabuchi si eux, les photographes, avaient une astuce pour photographier quand il pleut : — Oui, m’a-t-il répondu, on ne sort pas. Mais moi je n’avais pas trop le choix et trop envie de retrouver les énigmatiques vieux copains de Carnac. Donc tant pis la pluie, tant pis le soleil rasant sous grain noir, tu y vas et tu t’enfonces : la pluie elle est surtout sur ton visage, il pleure. Finalement, eux, les menhirs, ils s’en (…) -
2020.12.09 | vers Quinquengrogne (un feu en hiver)
8 décembre 2020, par François BonPrendre la voiture (les attestations sont restées sur la table de la cuisine), faire 6 kilomètres et partir sur le chemin. Croisé un type plus que sympa qui semblait me connaître, puisqu’on a parlé, mais moi pas osé (comme d’hab) lui demander qui il était, et d’où on se connaissait — je devrais me mettre un tee-shirt ou un badge pour prévenir : prosopagnosique professionnel. N’empêche si à 16h45 il fait déjà quasi nuit, l’heure qui précède, donc l’heure où nous marchons, est celle de (…)
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2020.12.08 | vers Tartifume
8 décembre 2020, par François Bonprécédent _ suivant C’est histoire de sortir, une boucle dans l’hiver, une boucle dans cette frontière ville, que d’autres piétons arpentent maintenant qu’on est enclos de moins près. C’est l’hiver et peu de lumière, mais besoin de retrouver le Sigma 16 1.4, c’est très perturbant cette question d’affinité avec une focale particulière (je me sens bien avec le 24, mais dans les vidéos édito je me sers souvent d’une petite Laowa 9mm, il faut multiplier par 2 (donc la Sigma équivaut à 32, et la (…)
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2020.12.07 | station-service l’Étoile du Sud
7 décembre 2020, par François Bonprécédent _ suivant C’était le 26 mars 2015. Je devais faire une lecture le soir à la petite école d’arts de Chatellerault, peut-être à partir d’Autobiographie des objets. C’est une envie que j’avais depuis longtemps : au lieu des 40 minutes d’autoroute, je prends par la vieille Nationale 10, donc 65 kilomètres, mais voir ici voyage au bout de l’Indre-et-Loire et 3h50 et 415 photographies.
Quand je suis passé devant l’Étoile du Sud, à la sortie de Sainte-Maure en Touraine, j’ai tout de (…) -
2020.12.01 | Saché sans Balzac
1er décembre 2020, par François Bonprécédent _ suivant En traçant le rond aux 20 km, ça nous menait juste au mobile de Calder sur la place de Saché (il n’y en a qu’une). Se garer rive nord de l’Indre, et marcher à pied jusqu’au village. N’avoir pas anticipé l’énorme circulation de voitures, une personne par véhicule ou camionnette, grognant dans les deux sens sur la suite des quatre ponts à une voie, avec l’envie délibérée de se venger des celles.ceux qui viennent ici pour se promener, et dans le village encore pire, rançon (…)
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souvenir des temps non confinés | Chicago vu d’en haut, octobre 2013
29 novembre 2020, par François BonC’est en complément du prologue à nouveau cycle d’écriture, sous l’intitulé le point de vue du grutier (les jumelles de Marcel Cohen), j’évoquais le recensement que chacun.e d’entre nous pouvait faire, préalablement, de ces moments où on s’est abîmé dans la contemplation de la ville vue d’en haut. Par exemple, pour Paris, la terrasse de Beaubourg, les toits du Grand Palais, aussi bien que la balustrade de Montmartre ou le 56ème étage de la tour Montparnasse. La tour Montparnasse, je n’y suis (…)