#40jours #39 | retour enfance, Walter Benjamin

au défi d’un exercice quotidien d’écriture pendant 40 jours


 

 

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#40jours #39 | retour enfance, Walter Benjamin


« Comme, dans les cours, ces fenêtres qui s’ouvrent dans des murs délabrés et derrière lesquelles brûle une lampe... »

Au terme de ce grand parcours en 40 séquences, double rendez-vous avec Walter Benjamin.

Un rendez-vous défini dès le départ, dès les premiers compagnonnages requis ici, comme Perec ou Tarkos.

Rendez-vous avec l’oeuvre majeure, l’oeuvre chantier qui ne peut échapper à sa propre impossibilité d’achèvement, ce sera le Passagenwerk, point d’orgue et rebond.

Mais, auparavant, ce livre à tant d’entre nous tou·te·s essentiel, ce livre des énigmes et des déplis, ce livre de figures insistantes et rémanentes, les deux textes désormais indissociables que sont Sens unique et Enfance berlinoise. Pourtant radicalement séparés dans le traitement comme dans les contenus : une résolution microscope accrue dans Sens unique, mais, dans les déplis plus ténus d’Enfance berlinoise, plus à nu le déplacement que la lecture toute neuve de Proust (Benjamin fut de la première équipe de traducteurs allemands, avec À l’ombre des jeunes filles en fleurs), induit quant à l’approche et au statut de l’expérience d’enfance, en tant même qu’elle ne nous est plus accessible.

Un de ces livres avec lequel vivre, c’est sûr (l’édition Maurice Nadeau y inclut aussi, cela nous concerne, ses paysages urbains avec les textes sur Moscou, Marseille, Weimar...). Mais, dans la même violence qu’est chaque appropriation lorsqu’on se saisit d’un livre pour un atelier, cette figure première d’Enfance berlinoise : l’expérience singulière et lacunaire de l’enfant en tant qu’elle désigne une part secrète de la ville, et, dans le même et inverse mouvement, les secrets de la ville en tant qu’ils hébergent et permettent leur exhumation, exhaussement, les souvenirs lacunaires de l’enfance.

Sur les 41 textes (non pas des fragments, une diffraction plutôt) qui constituent Enfance berlinoise, et dont chacun est devenu légendaire en lui seul, le document joint présente celui qui fait l’ouverture du livre : Tiergarten, le jardin zoologique qui était au centre-même — donc centre vide — de la ville, le À l’angle de la rue de Steglitz et de la rue de Genthin pour la visite annuelle aux vieilles tantes désormais recluses, et ce qui s’enferme avec elles de la ville, mais principalement celui qui s’intitule seulement Départ et retour.

Le lendemain, on part. Train pour eux. Vacances, rituels. Sous la porte, dans l’impossible endormissement de l’enfant, le rai de lumière, qui en lui-même ne porte rien de l’image intérieure lentement élaborée et anticipée de ce départ du lendemain. On parle du rai de lumière, et tout vient avec. Et symétriquement, au retour, ces signes par lequel on sait que le monde dont on a été séparé, mais auquel on appartient, s’est refait, est sorti de cet endormissement qui était le sien parce que vous parti, et est tout prêt à venir coïncider avec cette image mentale qui s’en refait à d’imperceptibles signes, un ralentissement du train, des gestes qui se ré-accélèrent, un paysage entrevu, un contexte sonore.

Et pour nous, ce serait quoi, départ et retour ?

Bonnes écritures ! Et ne vous hâtez pas, ne bâchez pas en dix lignes, bien plutôt 3 pages ou dix. Nous aussi le voyage va vers son aboutissement.

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 21 juillet 2022
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