#40jours #11 | explorateurs perdus

au défi d’un exercice quotidien d’écriture pendant 40 jours


 

 

 abonné·e·s : accès direct sur Patreon avec documents d’appui –- et note à l’ensemble des inscrits : merci prévenir si compte auteur pas mis en place sur le WordPress, ou présence dans sommaire auteurs etc, ou si souhait lettre d’info parallèle au message Patreon ;

 inscriptions ouvertes : via le Patreon (niveau 3, atelier) ou directement via la librairie du site ;

 l’inscription est nécessaire pour : accès privilégié aux propositions, aux documents complémentaires et fiches ressources, accès à la plateforme de publication collective et aux Zooms hebdo et leurs archives — on peut s’inscrire à tout moment, mais... ne tardez pas trop !

 lire les contributions à l’exercice et publier la vôtre.

 retour sommaire général de la série ;

 

#40 jours #11 | explorateurs perdus


Cette vidéo propose :

 se perdre est depuis toujours un archétype fondamental du conte... avec la naissance d’une poétique de la ville, il s’y reconduit de façon neuve : ainsi de Marsay emmené les yeux bandés dans le fiacre incestueux de La fille aux yeux d’or ;

 savoir se perdre dans les villes, apprendre à se perdre dans les villes, Walter Benjamin en fera un élément-clé de ses rêveries urbaines ;

 chez Kafka, par contre, on n’apprend pas à se perdre : le récit commence avec soi perdu... et c’est chez lui une récurrence peut-être encore plus forte que toutes les autres, dont l’hallucinant début du Château n’est qu’un exemple — cela pullule n’importe où qu’on ouvre ces récits écrits dans la nuit, dans cette discipline quotidienne d’écriture fictionnelle qui mêle les cahiers à ce qu’on nomme « journal » ;

 et c’est ce qui donne à un auteur des plus singuliers, récemment disparu, Jacques Abeille, son si étonnant point d’ancrage : cet instant récurrent, chez Kafka, cet instant où se réveille à soi perdu, en faire la situation non seulement de départ, mais de toute l’étendue d’une suite majeure de romans fantastiques, dont le premier, Les jardins statuaires est à jamais la clé d’oeuvre ;

 et si le livre ultime de Jacques Abeille, prolongeant toujours, de cercle concentrique en cercle concentrique, la fresque initiée par Les jardins statuaires (lire ici sur Diacritik cet entretien majeur) s’intitule La vie de l’explorateur perdu, le mot perdu revient comme une clé de voûte ;

 c’est dans cet entretien que Jacques Abeille parle du rôle structurant qu’a pris, pour sa constitution d’un monde fantastique, la très secrète ville de Bordeaux : mais qui la reconnaîtrait ? et pourtant, dans l’extrait de Le veilleur du jour, son tout début, et le livre qui suit juste Les jardins statuaires, qui ne la reconnaîtrait pas ?

 dans ce cycle nous allons alterner exercices brefs et exercices longs, propositions techniques et propositions appelant plus à élargissement narratif : en centrant cette proposition, via ce lien totalement central de Jacques Abeille à Franz Kafka, sur le seul mot perdu, et avant une suite d’exercices beaucoup plus formels à partir de Christophe Tarkos, c’est à une exploration de ce mot perdu que je vous convie, comme une exploration à mener ensemble...

Bonnes écritures !

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 20 juin 2022
merci aux 210 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page