faire un livre #2 | ce qu’il.elle ne sait pas

les cycles ateliers d’écriture Tiers Livre, été 2021


 

#2, ce qu’il.elle ne sait pas


Les éléments sur lesquels insiste la vidéo :

 dans la première proposition, la voix narrative s’attachait directement à ce personnage évoqué à la troisième personne, sans nom ni prénom, un il ou un elle (ou juste des infinitifs), au présent de l’indicatif, dans une situation archétype de début de roman, « quelqu’un arrive quelque part » ;

 une telle voix narrative n’est jamais, pour autant, l’expression directe de l’auteur, et ne l’engage pas, elle est le dispositif amont relié à l’objet de la narration ;

 c’est une deuxième strate narrative qu’on va déployer pour ce 2ème exercice : on sera très attentif à l’idée qu’il ne s’agit pas non plus d’un déploiement de l’auteur, mais d’une nouvelle strate, à la fois indépendante de la première et liée à ce qu’elle décrit : une voix narrative omnisciente, qui va se déployer depuis chacun des éléments qui contextualisent le premier texte : les lieux, les circonstances, les personnes, les intérieurs de bâtiments, les signes et circulations...

 donc une strate narrative participant de la même distanciation, comme de la même neutralité, mais cette fois s’attachant à tout ce qui englobe le narrateur, et qui a été évoqué, même d’un simple mot (façade, bruit) dans le premier texte : va se dire ici tout ce qui n’est pas accessible au il.elle du premier exercice, ce qui ne lui est pas perceptible ;

 selon la forme graphique (format, paragraphes) du premier exercice, il pourra s’agir d’un texte nettement séparé, et l’article publié dans le blog sera uniquement cet exercice (avec la catégorie correspondance), soit il vous est difficile de séparer les deux, que le deuxième ait besoin du premier pour être compréhensible, ou s’établir, ou bien qu’il s’y entremêle : alors le nouvel article du blog peut reprendre le texte #1 (mais on crée quand même un nouvel article) ;

 et bien sûr, accepter l’interaction de la 2ème strate sur la 1ère : possible de reprendre, corriger, développer ou mieux orienter le texte de départ, que vous conserviez sa version initiale ou la recouvriez par la nouvelle ;

 à mesure que ce mouvement de départ va s’étoffer (les deux prochaines propositions émaneront aussi de ces nappes de départ), chacun.e pourra commencer à travailler à l’élaboration de son fichier global, pour lesquels on créera une plateforme d’échange réservée aux participants ;

 ce qu’il.elle ne sait pas : ce ne sont pas des interrogations, puisque la « voix narrative » est omnisciente, et par de ces éléments contextuels cités dans le premier texte, et n’est pas l’auteur, ne répond pas à des interrogations ou perceptions de l’auteur... prendre un par un ces éléments de réel évoqués d’un mot (ou d’une figure) dans votre texte du premier exercice, et les nourrir, mais comme d’un constat de fait : voici ce qu’il.elle ne sait pas concernant cette façade, cette ville, cette fenêtre, ce visage, cette voiture, mais l’auteur non plus n’a pas besoin de le savoir, et vous le découvrirez parce que cela s’écrit depuis ce déploiement narratif, strate qui recouvre la première, s’y ajoute par transparence...

 nul besoin de rhétorique (et parfait que cela coïncide avec la proposition #2 du cycle progression : la notion d’accumulation, juste aller chercher ces éléments, les empiler sans tri, les disposer à plat, sans chercher causalité ni relation de l’un à l’autre... c’est dans cette complexité de relation entre réel et récit qu’on veut avancer, pour ce 2ème exercice....

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 27 juin 2021
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