14.02.10 | comment les Danois peignent la girafe

un girafon abattu et publiquement dépecé au Danemark pour cause de bonne santé – source : Le Monde


1 _ COMPRESSION

La mobilisation n’avait pas suffi, ni les offres de reprise d’autres établissements, ni la possibilité de laisser cette pauvre bête vivre pacifiquement en solitaire. L’établissement danois gérait 330 zoos, et craignait les effets de consanguinité si le girafon, devenu girafeau, était tenté de se reproduire. La spécificité même de ces merveilleux animaux, dans l’évolution, n’était-elle pas due à des accidents génétiques ? Alors ils l’avaient abattu froidement, comme on fait des porcs et des agneaux. Mais bien sûr devant les télévisions. Et en firent ensuite, sur place, pour les enfants et tout le monde, une magnifique démonstration scientifique : publiquement ouvert, toute sa tripe offerte, l’animal révéla un foie, un estomac, un coeur, des poumons et un tas d’autres révélations qui leur en disaient tant sur eux-mêmes – mais qui, sauf au Danemark, pour ignorer que nous étions bâti de semblable façon, au droit de tuer prêt ? On donna les restes aux fauves.

 

3 _ RENVERSE

Les spécialistes du Danemark se répandirent dans toute l’Europe. Ils avaient des camions, et les camions se dépliaient, laissant paraître une estrade métallique. La consanguinité, expliquaient les Danois, n’était pas favorable au développement de l’espèce. Beaucoup de problèmes et de misères dans le monde, disaient les Danois, tenaient aux problèmes de consanguinité. Alors ils faisaient monter les Bretons, les Basques, les Corses, les Picards et les Parisiens sur l’estrade, appliquaient leur pistolet à un coup et les abattaient. Puis le jeune homme (les Danois avaient prouvé cette théorie : les jeunes hommes étaient principalement responsables de la reproduction consanguine de l’espèce) était ouvert et autopsié. On en faisait leçon publique : l’école avait tant de problèmes paraît-il. On comparait, on goûtait. Puis on distribuait les restes à la population présente.

 

3 _ SOURCE


 LE MONDE.

 


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1ère mise en ligne et dernière modification le 10 février 2014
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