Comment le livre vit retour François Bon, journal images |
Il n'y aurait pas d'exercice possible
de la littérature en ce pays, sans eux, les libraires. D'où
le fait que sur remue.net on vous informe systématiquement de leurs
sites, animations, débats...
L'art et la signature d'un libraire, c'est dès la vitrine : cette semaine, l'hommage à Benny Levy... Certainement pas un des temples pour "livres en pile", plutôt une caverne, une grotte à trésors, même "agrandie", ça reste une des librairies les plus petites et les plus riches pourtant: l'art du stock.
|
propos de Colette, recueillis par Dominique Hasselmann, le mardi 28 octobre 2003 - Création de la librairie « Les Cahiers de Colette » : 2 janvier 1986, 28, rue Rambuteau, Paris, 4e, sur le trottoir opposé. Colette Kerber rachète la boutique de mode à côté et ouvre sa librairie « agrandie » le 25 août 2003, au N°23-25. - Légion d’honneur (elle ne l’a pas avec elle, donc pas de gros plan possible !) : elle est chevalier, pourquoi pas « cavalière » ? « J’ai horreur des féminins donnés à des mots comme écrivain, qui devient écrivaine, ou auteur, qui devient auteure. C’est ce que j’appelle des arlequinades d’agrégés ! » - Conception du métier de libraire : « Avant tout, un passeur ! Pas une passeuse ou une repasseuse. Et j’ai horreur des librairies qui mettent des stickers imprimés du genre « Recommandé par la librairie Untel ». Je préfère conseiller moi-même… » - Concurrence des « grandes surfaces » du livre : « Tant que les libraires sont protégés par la loi de 1982 sur le prix unique du livre, c’est bien. Le ministre français de la culture et son homologue allemand vont d’ailleurs essayer d’établir ce système sur le plan européen. » - Stratégie de vente : « Ce sont d’abord des coups de cœur ! Ensuite il y a les jeunes auteurs, les valeurs sûres, les livres qu’il faut avoir… » - Prix littéraires : « Pas terribles cette année, jusqu’à présent. Le Goncourt aurait dû être décerné à un écrivain neuf, et ne pas se livrer à ce petit jeu d’annonce anticipée qui le déconsidère. Ils ont raté l’occasion du centenaire. Pour le Femina, Philippe Claudel a tout fait pour être dans l’air du temps, c’est un très bon écrivain, mais son livre était trop visiblement préparé, et il a échoué. » - Fidélisation de la clientèle : « Vous voyez, je donne des cartes de fidélité, qui offrent une remise de 5 %, mais je ne fiche pas mes clients ! » - Signatures : « A la fin du mois, nous aurons Amos Gitai. D’autres écrivains l’ont précédé, d’autres suivront. » - Site Internet : « J’ai juste une adresse Internet, mais disposer d’un site spécifique, comme certaines librairies, demande toute une logistique, des spécialistes, un suivi permanent, et ça coûte très cher… » - Jean-Jacques Aillagon client : « Il venait tous les dimanches matin quand il était directeur du centre Pompidou. C’est quelqu’un de très cultivé, qui aime beaucoup la littérature moderne. » - Envie d’être éditeur (et non éditrice !) : « Je me suis lancée dans la librairie avec le désir originel d’être éditeur. Mais je me suis prise au jeu et j’ai attrapé le virus de la librairie ! Un éditeur n’a pas, comme un libraire, le contact direct et irremplaçable avec le lecteur. Et puis un éditeur se focalise sur ses propres éditions, alors qu’un libraire touche forcément à tout… » - Fréquentation : « Contrairement à ce qu’a écrit Le Nouvel Observateur, je n’ai pas un public « d’intellos », mais, vous l’avez constaté vous-même, une clientèle de quartier, de provinciaux, de touristes étrangers. Beaucoup d’Italiens d’ailleurs (et qui sont, eux, des « intellos » !) et aussi des Asiatiques, surtout intéressés par les livres pour enfants, comme « Le Petit Prince », sans doute à cause de la clarté des dessins. » |