Je m’étais toujours dit que jamais je ne photographierais du végétal, mais c’est quand même un bel exercice. Puis finalement c’est la matière lumière qui emporte, et te fais peut-être accéder à une instance que tu ne connais pas via tes habituelles photos urbaines. Et plus que ça : le Wild Palms de Faulkner, à quelques heures de route d’ici, je ne l’ai lu qu’une fois, trop dur, violent. Et les images que j’en garde sont plus la crue du Mississipi que les palmiers même sauvages. C’est cette eau noire, stagnante mais pas tout à fait, imprégnante, qui devient le thème : la Jangada de Jules Verne c’est en Louisiane, pas ici mais pas loin non plus : c’est ta fascination d’enfance à lire pour la première fois la Jangada que tu as photographiée, entre arbres et eau.