Je n’ai que très rarement des activités professionnelles dans la ville où j’habite. D’ailleurs, je ne cherche pas vraiment. Pour l’atelier d’écriture, la disponibilité qu’il demande, le respect de l’autre aussi, j’aime autant garder cet espace d’une heure qui me sépare de Poitiers, Angers ou Paris-Montparnasse. Mais vendredi, Dominique Pifarély et moi, nous étions les invités du légendaire lieu de programmation jazz, Le Petit Faucheux, et pour ma part, bien touché de l’être. Accueil d’ailleurs comme rarement, petites attentions, précision des techniciens, loge et catering, Bourgueil. Faire connaissance de Jean-Luc Cappozzo qui partageait l’affiche avec nous, travail solo d’une heure dans la matière sonore du souffle sur trompettes et bugles (parfois avec anche de hautbois), travail parfois d’une incroyable sensualité. Quand je suis arrivé à Tours, en 1996, la salle était celle de mes amis du Centre dramatique régional. Stages, lectures, mises en scène, un plateau exigu, mais une acoustique de grande proximité, c’était comme le prolongement de la maison, mais depuis le déménagement bien sûr je n’avais pas eu l’occasion de l’arpenter. Pas difficile, puisque tout a été refait, les fauteuils, les cintres, les coulisses. Tout, sauf, dans l’escalier qui mène des loges à la scène, incrustée dans le plancher pour être visible dans l’obscurité, cette flèche blanche. A la fin, j’ai emmené Bernard Pico rien que pour la voir : je crois qu’il a eu même réaction que moi.