22 | Kyriad Clermont Nord et choper le Covid

tags : Clermont-Ferrand, autoroutes, 2020


Ce texte est un fragment d’un travail en cours, amorcé le 20 décembre 2020 et non destiné à publication hors site (pour l’instant).

Le principe est d’aller par une phrase par lieu précis de remémoration, et d’établir la dominante sur la description même, si lacunaire qu’elle soit, du lieu — donc public, puisque bar, bistrot, resto — de la remémoration.

La rédaction ni la publication ne sont chronologiques, restent principalement textuelles, et la proposition de lecture s’appuie principalement sur la navigation par mots-clés depuis la page des index lieux, noms, dates.

Point régulier sur l’avancée de ce chantier dans le journal #Patreon.

 

22 | Kyriad Clermont Nord et choper le Covid


Que tu pourrais ou devrais ajouter une mention : livre que les proches ne devraient pas lire, mais c’est tellement idiot, le visage que tu n’as jamais cessé d’honnêtement travailler ou éloigner, sachant très bien ses résurgences comme géologiques, cette journée si spéciale où, en fin d’après-midi, tu prends l’autoroute pour arriver vers 22 h au Kyriad de la sortie Clermont Nord, obtenir le code et découvrir ces chambres à l’identique où que tu ailles, le lendemain c’est workshop à l’école d’architecture, bâtiment comme une lame dessinée en blanc sur les pentes au-dessus de la ville, ancien sanatorium et juste auprès le double arc de cercle de cette installation de béton construite par Michelin pour tester ses pneus, vers 21 h tu stoppes à cette aire qui s’intitule Centre de la France, avec la passerelle qui surplombe la A85, tu fais des photos, tu as ces photos, tu commandes un plat simple — de toute façon il ne leur reste quasi plus rien à cette heure —, il te semble que toutes les précautions soient prises, toi-même, distance, gel, masque, tu respectes toutes les instructions, mais où ailleurs que dans ces quarante minutes de plongée sombre, assis sur un tabouret dans le self désert, tu aurais chopé le Covid et c’est ce qui tient huit semaines plus tard dans la construction de ce livre, on n’en parlera plus, mais de cette sensation où tout semble s’ouvrir en toi sur le puits noir, et la contrôler lentement, progressivement, par immobilité et silence avant que les images de la nuit et de la route en fassent le ménage, ce serait l’avatar le plus récent de ce qui te porte ici en traversant — tu le voudrais — toutes les années, toutes les routes, toutes les villes, quand bien même elle est si petite, ta vie, si long l’accès à soi-même.

 

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1ère mise en ligne et dernière modification le 16 janvier 2022
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