« François Bon est vide »

pour les 10 ans de Facebook, relecture façon almanach des Postes de mes premiers statuts, 2006-2008


complément du 2 février 2014
Pour les 10 ans de Facebook, et en complément de mon billet de 2009 Facebook mode d’emploi, cette bonne idée que j’avais eue en 2008 de recopier dans un fichier mes 2 premières années de statuts, après inscription en juin 2006... Une communauté très resserrée, un usage qui ressemble plus à celui des débuts de Twitter aussi (que j’ai rejoint en avril 2008). Donc pour archéologie et curiosité. Je regrette de n’avoir pas indexé la date avec le statut, ce qui est encore un exemple de comment les réseaux ont changé notre pensée web...

complément du 05/01/2009
Étrange que cet article continue de recevoir des visites : ça s’explique si des personnes nouvellement arrivées sur Face Book cherchent à s’approprier l’outil. Cet article date d’il y a 1 an, Face Book (arrivé en France vers juillet 2007) a probablement triplé son audience depuis lors. A lire donc comme témoignage d’une première phase de de ce réseau d’échange, dans un premier temps plus limité à notre partage web/web d’animateurs de sites... Et je le laisse pour archive.

complément du 31/12/2008
A voir d’urgence : Le livre des visages, vidéo (15’), « 1 an de statuts sur face book, 1 an de photographies sur liminaire ». Et l’occasion de visiter en détail le fabuleux liminaire – ajouter aussi le salutaire bac à sable, de la belle inconvenance !

complément du 27/12/2008
Outre KMS ci-dessous, les listes d’Arnaud Maïsetti, Pierre Ménard et Virginie Clayssen (plus, depuis : Benjamin Renaud, Lignes de fuite).

intro du 26/12/2008
Mine de rien, l’explosion de Face Book aura été un des grands changements Internet de l’année. Arrivée de l’interface 2, au début très décevante, et puis qui s’est remodelée, ou recentrée sur les nouvelles fonctions (voir mon Face Book mode d’emploi).

Ainsi, les groupes sont passés au second plan, et bien difficile de les maintenir en vie. Apparition des pages « fans de » qu’on pourrait considérer comme une régression, important sur le Net cette espèce de hiérarchie via « personnalités publiques », alors précisément que le Net c’est le contraire, du moins ce que les réseaux sociaux nous apportent de mieux.

L’intégration du travail de fond, ce qu’on fait sur nos sites et blogs (répétons-le constamment : Face Book n’est pas un outil de contenus, mais il donne une autre ampleur, en l’orientant, la sériant, à la propagation de nos contenus), est devenue le point fort.

Mais le succès de Face Book, sur quoi n’a pas mordu Twitter, c’est bien le « statut » : la petite phrase en 250 caractères maxi qu’on insère au jour le jour, et qui s’affiche en tête de page. Au début, c’est même ce qui m’a donné l’idée de ce petit journal (toujours contributif, mais que je laisse évoluer autrement). Et, depuis deux mois, voilà aussi qu’on peut commenter les statuts de nos relations Face Book, la petite boîte « chat » en bas à droite permet aussi des conversations impromptues avec ceux qui sont en ligne, qu’on les connaisse ou non (celui hier qui s’indignait du fait que je ne parle pas de Christian Gailly : mais il n’a qu’à nous rejoindre sur Internet, ledit Christian ?).

Face Book chronophage ? Je ne crois pas. Plutôt un autre usage du navigateur de l’ordi. On est de plus en plus à avoir sur l’ordinateur une large part de notre travail, ou de la part sociale de notre travail. Notre temps social est devenu un temps écran : finalement, à le resocialiser, on élimine une part de la frontière temps ordi et vie sociale – Face Book, en concentrant le fait relationnel, serait plutôt un allègement.

Entre les e-mails, la fin du courrier postal, la réduction (pour moi, devenue quasi zéro) du temps téléphonique, c’est donc plutôt de transfert qu’il s’agit. D’ailleurs, les statuts Face Book, s’ils diffèrent pour chacun, interfèrent rarement (je parle toujours de ce qui me concerne) avec la vie privée, qu’il s’agisse de la vie hors ligne, ou même de ce qu’on écrit et travaille pour soi. Bizarrement, ces temps-ci (certaines périodes j’essayais plutôt deux ordinateurs), je reste connecté pour le travail perso (besoin de doc, de dicos), mais je mets le portable en 2 endroits différents. Alors, le passage sur Face Book, ou l’onglet qui reste ouvert parmi d’autres sur Firefox (par exemple, là j’ai cet onglet, par lequel j’écris sur tiers livre, un onglet par lequel je télécharge des leçons de guitare de Stephan Grossman, et l’onglet face book, même si je ne le regarde pas. Pour beaucoup d’entre nous, c’est la vie sociale qui change : l’écran permet de garder le contact avec des amis (les amis réels, même si on ne se connaît que dans le virtuel) très loin, ou bien juste de l’autre côté de la rue. Et, pour nous qui travaillons à la maison, ou bien, si en déplacement, se retrouvons le soir entre hôtel et trains, c’est comme lorsque, à la Maison de la radio, une fois qu’on a fini un enregistrement et avant qu’on lance le suivant, on va jusqu’à la machine à café et qu’on échange trois nouvelles avec ceux qui sont devant (enfin, du temps que la radio nous sollicitait : si Face Book et autres outils sont aussi importants, désormais, c’est bien parce que la totalité de notre ancienne vie professionnelle a basculé, et continue).

Donc, le petit statut Face Book, 140 caractères à l’intuition, et on les change le lendemain. Pas grave si on l’oublie pendant 3 ou 5 jours. Pas grave non plus si, dans une journée où on reste à l’écran, on le change 3 fois dans le jour. L’ordinateur, l’immédiat du travail, y est évidemment surdimensionné : ce n’est pas une image de vie réelle. C’est juste l’image de notre relation au réseau.

Au début de Face Book, je les archivais dans le petit bloc-notes numérique de mon Mac. Parfois j’ai dû oublier de le faire. Ces derniers temps, je ne le faisais plus, mais je découvre que Face Book autorise de les retrouver et de remonter le temps (je les laisse en chronologie inverse), alors voilà.

Il y a quelques mois, lors d’un plantage, pendant quelques heures nos pages Face Book s’étaient retrouvées toutes blanches. J’avais découvert cette inscription : François Bon est vide. Comme après tout c’est le risque qu’on affronte collectivement avec la propagation de tels outils (mais convaincu cependant que la meilleure conjuration du risque, c’est de l’affronter de l’intérieur), ce sera le titre. Finalement c’est quoi, ces statuts ? Rien ou à peu près rien. Si c’était quelque chose, on ne le mettrait pas à cet endroit.

Je rappelle que le statut est toujours précédé de votre prénom, incitation à écrire à la 3ème personne, et sans sujet. N’hésitez pas mettre vos propres compils en commentaires (dans ce cas, avec lien vers votre profil, qu’on les retrouve !).

 

François Bon est vide | deux ans de statuts Face Book


 aimerait faire une invention

 tableau noir inside

 article renvoyé dans les choux ça valait le coup tiens

 la comptabilité ne devrait pas être considérée comme une des grandes inventions de l’humanité

 s’en va faire son article sur Perec et l’art contemporain (aïe aïe les retards)

 alternances vies secrètes pas du luxe

 s’engage à répondre en 12 jours aux mails en retard

 lever 4 h mais pourquoi faire sais pas

 flotte

 s’en va lire un Simenon pour le soir

 reverse-proxy veut dire : un étudiant branché wifi au Mac’Do peut lire tout publie.net à la BU d’Angers et Shibboleth c’est encore plus le panard

 s’en va lire publiquement l’Embranchement de Mugby de Dickens avec les copains du théâtre de Tours

 se lève résolu à arpenter les métadonnées

 une blanquette cuisinée selon une recette trouvée sur le Net est-elle une blanquette numérique ?

 regarde publie.net passer les 200 textes en ligne

 calendrier blanc pour 1 mois, camp de base n° 1 pour la montagne des retards

 pense à Schopenhauer

 vient de demander à une étudiante : elle est où ta folie à toi, et l’a regretté ensuite

 vit chez lui de 1h du mat à 6h le lendemain pendant 3 jours en plein hiver

 5 fois ce matin que Word qui plante, ceux qu’ont déjà migré vers OpenOffice se marrent

 c’est à cause de Jimi Hendrix dont que je parle, ou de Léopard ?

 aime pas les boulots qu’on est obligé de faire, seulement les autres

 bon et à part l’ordi le dimanche on fait quoi

 a fait la connaissance du vrai Pierre Ménard, mais lequel.

 blues runs the game

 emporte à Poitiers l’oeuvre complète d’Henri Michaux (et la rapportera ce soir)

 en traversant lentement Dijon en train, ai cherché à voir si Chevillard y était, et non : il ment, il n’habite pas Dijon

 City Hotel Lausanne face book comme remède à insomnie récurrente suite lecture publique ?

 en impro lundi soir Lausanne BCU thème "bibliothèque idéale."

 a longtemps regardé le nez d’un silure

 journée off (brain off activity off curiosity off feet off and so on)

 Hambourg Tours via Toulouse et 200 euros dans le pif merci Air France

 Kiel fini boulot, espère avion pas grève Hambourg demain 10 h

 boucle son sac, 3 jours de stage sur la Baltique

 TGV bloqué, on nous dit à cause d’un chevreuil, c’est même pas vrai

 Strasbourg dans la journée

 Poitiers sous la pluie, l’étudiant qui regarde le Net sur l’ordi en cours, c’est pas moi qui peux le lui reprocher.

 a rempli son sac pour Poitiers, 1 fac simile Rabelais 1532, 1 Rabelais 1780, 1 Rabelais sur la Sony, 1 Rabelais sur l’iTouch - devinez de quoi on va parler

 bouclé les 16 pages

 doit passer aux écrits obligatoires

 vient de lire sur interface Face Book la phrase : François Bon est vide.

 bruit de la pluie sur la vitre (nuit proche)

 refuse de travailler jusqu’à date indéterminée (ce soir ?)

 sera demain à la Cinémathèque

 part à la banque

 lave le sol

 cuit

 jeudi 23 19h, perf Cinémathèque : le rock, le film, les Rolling Stones

 TGV hier TGV aujourd’hui : en fait les seules heures immobiles.

 s’en va à Montpellier

 bonne grippe ravive souvenirs

 fatigue réelle vaut bien fatigue virtuelle (no more ordi today)

 des jours que je repousse d’aller à la Poste (ô monde ancien)

 dort à Chaumont sans dormir

 dans une langue que seul parle et pas assis tout le jour

 est passé sous le pape via la ligne 4, rien vu rien entendu

 a imprimé le calendrier du mois

 s’en va au ravitaillement

 va débrancher l’ordi (faut, un peu)

 Bourgueuil puis Saint-Nicolas de Bourgueuil récréation

 marrant, les mecs qui vous déglinguent dans les journaux et après veulent faire ami sur face book

 wifi by night autrefois on traînait au bistrot

 travaille mieux sur 2 écrans qu’1 seul

 822 kilomètres pour retrouver face book

 fait sa valise (8 livres sur Hendrix = 7 kilos, 140 livres dans la Sony = 250g)

 court-circuit dans une vieille prise, tout l’après-midi pour trouver, tout déménagé.

 facebouque après 5 jours, peut-être ça suffit comme rythme

 6h40, bruit de la pluie, 3ème café, quitter firefox et se mettre à travailler

 dormir silence

 interdire aux mouches atterrissage récurrent sur le 20"

 tête farcie

 aime bien quand le Net s’agite

 Leroy-Merlin pour les réparations plomberies : je préfère vraiment l’informatique

 écrire sur InDesign comme sur les murs d’une maison vide où se rajouteraient sans cesse pièces et couloirs

 la pluie fait du bien

 marre du bruit du chantier d’à côté

 lettre tricolore : plus que 3 points sur mon permis, c’est trop riquiqui qu’ils ont dit

 vent et pluie, vive l’ordi

 installé à la lumière du jour ordi sur les genoux on n’en revient pas

 salon du livre journée pro (papotage pro)

 ira demain à Lorient en train

 des fois le soir donne une solution

 porte ouverte malgré le froid

 lire 1 heure dans la voiture devant le Palais des Sports (mon sport du mercredi).

 manque d’air

 va à la Poste (une fois par mois)

 réouvrir les logiciels audio (y avait longtemps)

 s’en fait un peu (s’en fait)

 est revenu d’Orléans et n’y retournera pas demain

 ira demain à Orléans franchement c’est pas souvent.

 a rouvert les volets de la maison virtuelle

 a cherché Vies silencieuses de Samuel Beckett pendant 2 jours dans sa bibliothèque sans trouver : c’est lui qu’a fait le coup, c’est sûr.

 a écrit une lettre (une vraie)

 aux arrêts

 qui fera le compte des "amis" retirés de nos listes ?

 n’aime pas les cartes de voeux de ceux qui ne les payent pas de leurs sous (plein la poubelle, en quadrichromie)

 aime Dickens (pourquoi surtout l’hiver)

 ordi overdose at last

 pas trop fier de sa journée

 a retrouvé le vieux stylo plume et une cartouche à mettre dedans : mais c’est vachement
mieux qu’un ordi, ces machins là ?

 continue Lucien Leuwen : qu’est-ce qu’on apprend d’un grand livre raté

 ouvre timidement les heures vides.

 dans la grande maison vide de Gracq

 lit des livres de voyage

 doit s’occuper des horaires Bruxelles 11 janvier mais non, vraiment

 agenda vide, ouais

 ménage et réparations : c’est aussi se réparer soi ?

 est-ce que l’ordinateur est un travail manuel c’est pas sûr

 en finit pas de jeter des papiers, même des livres : migration numérique devient presque phobie

 programme une base

 tempête prétexte : ordi en chambre

 avant 3 h d’autoroute sous pluie

 sac pour stage d’écriture : lourd

 pluie dehors, ménage dedans

 découvre Cicéron

 parler d’Artaud compte

 s’est fait barboter son téléphone portable presque sous son nez

 ne fait pas tout ce qu’on lui demande

 tiens, j’ai refait du train

 pas moyen de se réchauffer les os

 promenade au phare

 5 jours Net, 3 jours sans (et reprendre)

 sentiment général d’encombrement

 nos blogs sont plus beaux que vos sites sociaux

 on me demande : que retenez-vous de l’année 2007 ? - je préfère ne pas répondre.

 Mantes-la-Jolie le dimanche

 lit Lucien Leuwen nouvelle édition

 froid dehors, froid dedans

autoroute pour Nantes, et retour nuit : autre addiction ?

factures au courrier, pas de pitié

feu de cheminée, ordi quand même

8 jours sans le Net et tiens, c’est pareil au retour

joined no group

Metz ce soir, Strasbourg demain, rentrer le bois après-demain

première gelée ce matin, sinon RAS

borborygmes trop

prolifération des groupes n’anime pas les groupes

vient d’aller photographier le nouveau pont

brouillard dehors, brouillard dedans

les amis de l’UMP ne sont pas mes amis, même ici

jeudi radio avec Veinstein, oublier les minutes

courses supermarché, rab de pâtes pour les ados, cuisson du grondin

un peu rétamé

aime la vidéo trash (ce soir)

mal aux genoux

samedi 2 lectures pour la nuit blanche à Paris, mais me coucherai de bonne heure quand même

mauvaise nuit

demain Lille, prévoir 1 h d’attente pour correspondance à 22h gare d’Austerlitz au retour

ah tiens, aujourd’hui presque comme hier

on en aurait marre parfois des trains

soir gris

suicide des adolescents plein choc

reviendra voir dans un mois si c’est mieux

a retrouvé dans Balzac sa 1ère et seule allusion à la photographie : une folie

je travaille beaucoup le médiator, je fais des progrès

a fait 139 photos depuis le TER entre Montpellier et Marseille ce matin (vitres nord)
marre des hôtels (et surtout de ceux qui font payer la wifi)

mercredi Montpellier (Sauramps), jeudi AIx en Provence (conf sur photographie et littérature)

à Bruxelles pour 2 jours (ô Verlaine)

se taire de longues heures

alcool dans Paris : triste rugby (viande blette des corps sans tête)

pluie ce matin (bruit favorable)

fatigué lira un roman policier

à la Fnac les Halles ce soir, croisera peut-être blogueurs ?

parle d’Internet aux bibliothécaires de la région Centre réunis à l’abbaye de Noirlac, près St Amand de Montrond

marché deux heures au long de la Loire : résister à l’écran

beau soleil d’automne, cueilli des pommes

ce matin dans les vieilles images (c’est pas toujours bon signe)

repassera d’ici une semaine

ce matin, je mange de l’avoine comme un cheval (en flocons)

préférerais travailler pour de vrai que bricoler du code

frais fond de l’air, travailler chez soi tranquille, bruit de meuleuse du voisin

écoute ce matin du très vieux bluegrass même si ça se fait pas

s’est levé tôt ce dimanche

a relu hier soir les Ruines Circulaires de Borges et c’est toujours aussi incroyable la façon dont ça se construit

a équipé aujourd’hui son plus jeune enfant d’un téléphone portable

est à Paris pour voir Paris Match

est enrhumé


responsable publication François Bon, carnets perso © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne 26 décembre 2008 et dernière modification le 2 février 2014
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