Tiers Livre, le journal |
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Qu'est-ce qu'on se fait rabattre les oreilles sur Internet et le virtuel... Et si Internet, parfois, pouvait aussi - à distance - se faire partage matériel, vous projeter vous-même dans ce qui est inaccessible du monde bien réel ? En tout cas, c'est ce que je traverse via l'histoire suivante: une amie (Internet, nous ne nous sommes pas rencontrés) de Nouméa m'indique le blog de Jean-Claude Bourdais, qui vit et travaille à Nogent-le-Rotrou, disons une bonne heure et demie de petite route depuis là où j'habite moi-même. Avec l'auteur de ce blog (que je ne connais pas), nous tissons un échange, par exemple parce qu'il photographie souvent le château en ruine de la Ferté, le château de Saint-Simon, qui est mon auteur du soir, depuis bien longtemps. Surprise la semaine dernière, il photographie un panneau avec toponymie d'une petite commune, La Loupe, où je retrouve le nom du hameau dont venait un de mes amis proches, compagnon d'études et de thurne. C'est à cet ami qu'est dédié mon livre L'Enterrement, sans doute en tout cas que je n'aurais jamais écrit ce livre, mon premier chez Verdier (Jérôme Lindon n'en voulait pas parce que, disait-il: "ce n'est pas du roman"), sans le choc de sa disparition. J'ai dit son nom à Jean-Claude Bourdais, d'ailleurs Blédine s'appelait aussi Jean-Claude. Et je découvre que ce dimanche, dans le brouillard, au hasard de ces auberges rurales, il est allé enquêter au cimetière de La Loupe. Alors, moi, via Internet, me retrouvant à tenir la main de l'ami disparu, non, je ne suis plus dans le virtuel, mais comme dans une transposition spatiale, bien réelle. Et je n'avais pas parlé à Bourdais de l'accordéon. |