bureau ces jours-ci
quand c'est du matin jusqu'au soir

retour François Bon, journal images

 

aujourd'hui on ne srot pas, rien d'autre à montrer que là où on est, au bureau - pourtant, la semaine dernière, à Nancy, dans le cadre du festival "passages, théâtres de l'est" j'ai lu le premier jour Daniil Harms, le second jour des ultra-brèves de Franz Kafka, et le troisième jour, avec l'ordinateur et Max/MSP (traitement de la voix en temps réel, merci Kasper), "prose pour le Transsibérien" de Blaise Cendrars - mais c'est toujours comme ça, quand pour une fois il y a des trucs intéressants à regarder, personne pour faire des photos numériques, et quand je me retrouve tout seul, c'est dans mon recoin habituel, le garage sans autre fenêtre que les deux écrans

mais bon, c'est quand même mon bureau : comme toutes les fois où le travail s'accumule, une belle montagne de papier en désordre, hommage peut-être au site du même nom et son étonnant bloc-notes - on reconnaît un coin de "Aimer la grammaire" de Pierre Bergounioux, dont Nathan met en place ces jours-ci le second tirage - ça ne se voit pas, il y a du courrier en retard, c'est sûr, des billets de train et autres factures à insérer dans les tuyaux administratifs, mais tendance à tout remettre au lendemain

dans les périodes boulot, la musique reprend toujours une place privilégiée, si ce n'est pas la première place, et même la lecture s'établit ailleurs, pour l'heure poésie de début d'après-midi ou l'échappée du soir - alors forcément, l'empilement des CD est presque à toucher le bureau, le surplombe - pas pu me décider à éloigner le fonds Rolling Stones, pirate ou officiel (et, derrière, les livres sur St Kilda)

et si la musique est au premier plan, détaillons: les carrés de couleur, c'est le coffret de "Trilogie de la mort" par une grande dame, Éliane Radigue, la compagne du sculpteur Arman – une composition sur Moog, Arp et autres synthés analogiques, qui s'est écrite de 1985 à 1995 - étrange destin que la discrétion de ces réalisations les plus hautes de la musique contemporaine - magnifique, essentiel - on peut se procurer cette oeuvre (que j'ai connue via Kasper Toeplitz) sur le site metamkine - en tout cas, bien plus discrètement que le récent White Stripes, un duo qui s'amuse dirait-on à rejouer à 2 ce que le Led Zeppelin faisait à 4 dans son premier album - et puis l'échange via deux guitares slide de Ry Cooder et d'un musicien indien, ça on peut écouter des bouts en ligne : A meeting by the river - et comme les discussions et rencontres stoniennes continuent de jour en jour, il y en a forcément un qui traîne sur la table : là, une irruption en club à Chicago, Double door Club, le 16 septembre 1997, qui commence carrément par Little Queenie, on ne se refait pas (et directement dans iTunes, le concert Leeds du 26 mars 1970, que j'ai pu enfin me procurer, merci T. D. !)

si l'environnement n'est pas rangé, le vrai bureau, de toute façon, c'est le disque dur et comment on le range, ce qui s'affiche sur l'écran 17" de l'iMac et la netteté de ce qui entoure, alors oui, l'ordinateur est un monde qui vous englobe, mais on peut vivre ça sereinement

nouveau venu : Vincent Tordjman m'a ramené de Tokyo un minidisc Sony, vraiment bien moins cher qu'ici, avec un bon micro - il est raccordé à l'ordi, on peut stocker une émission de radio d'un petit coup de bouton, et j'espère bien m'en servir pour donner un peu de voix au site, inclure des lectures, des rencontres en streaming, à suivre - pour l'instant, j'enregistre du Lautréamont, comme ça, voir où ça mène...

désordre partout, et même dans le bonhomme, mais dans la machine tout est rangé...

FB

on peut cliquer pour agrandir (c'est une possibilité, pas un ordre!)

retour pages François Bon

ou la précédente webcam