le réseau
des bonnes librairies c'est un peu comme une famille – bien plus
que des lieux où on vend des livres, plutôt une sorte de
déambulation entre esprit et résistance, des reflets chacune
du meilleur de leur ville – Jacques Fourès, fondateur de
Géronimo, m'a reçu une première fois en 1986, une
autre fois en 1993, ça crée évidemment un partage,
une solidarité – nous les auteurs on se promène
d'une à l'autre sans jamais se croiser : la semaine dernière
ici on accueillait Olivier Rolin, la semaine prochaine Laurent Mauvignier
– la vitrine est consacrée à "Rolling Stones,
une biographie" et inclut même les vinyles du libraire (un
Aftermath garanti d'origine) |
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ce 9 novembre, la rencontre aura lieu au premier étage, et, parmi les 60 personnes (un peu tassées, mais ça renforce le lien et l'ambiance) il y a Thierry Hesse, qui anime depuis Metz la belle revue "L'Animal" - auparavant, parce qu'il fallait trouver un coin tranquille pour une discussion avec une radio locale, quelques photos clandestines d'un endroit que j'aime bien observer : ce que les libraires disent tous "la réserve", là où il y a les paperasses, commandes, retour, le café et le fax - remue.net se doit de témoigner des us et coutumes de la librairie en France : en exclusivité, Géronimo vu par l'arrière... | |
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j'avais connu Géronimo quand
ils étaient non pas en plein centre ville, mais rue du Pont des
Morts, et que les copains du libraire, avec lui, se rassemblant toutes
les semaines pour jouer au loto sportif, avaient pour jeu de préparer
les questions qu'ils vous poseraient, sans que jamais, durant la séance,
on puisse imaginer qu'ils se connaissent ou se soient concertés –
c'était assez sportif... et puis Jacques Fourès vous emmenait
au restau de la troisième mi-temps, on retrouvait d'un coup tous
ceux qui vous avaient le plus poussé à bout dans la discussion,
qui vous déclaraient gravement : "nous choisissons le restaurant
en fonction du plaisir qu'on a eu à la rencontre, le mois dernier,
nous avons reconduit X... à son hôtel avec un sandwich,
en lui disant qu'à Metz tout était fermé à
cette heure..." - bon, ça c'est arrangé, depuis lors,
l'accueil... |