une exploration narrative de La vie mode d’emploi
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#13 & #14 | Perec libre, les chapitres 51 et 28
Et d’abord un prologue : la difficulté à explorer comme le faisons La vie mode d’emploi, c’est que l’immeuble-livre n’est jamais vu de l’extérieur, ni en vue d’ensemble. On l’explore par l’intérieur, on dirait qu’il n’y a même pas de fenêtre (même si tableaux et images qui se répètent sur chaque mur sont autant de fenêtres). Pour obtenir cette cohérence sur l’ensemble massif des 99 chapitres, Perec utilise délibérément une langue quasi neutre, sans variations syntaxiques (sinon celles que nous avons explorées déjà onze fois).
Il y a cependant deux exceptions :
– dans le chapitre 51 (escaliers, 7), le peintre se représente dans son tableau, il se représente en train de peindre dans son propre tableau, tableau qui justement, à cet instant, devient une vue générale de l’immeuble ;
– dans le chapitre 28 (chambre de bonne, 3), dans un parallèle vertigineux avec comment Perec note, dans la même période, la fin et la démolition de la rue Vilin, la description au présent devient une projection de la fin de l’immeuble et sa destruction.
Quels seraient alors nos deux exercices ?
Proposition #13, on reprend ce conditionnel du chapitre 51, et on le transpose en soi-même (ou le narrateur ou narratrice qu’en tant qu’auteur ou autrice on a construit dans les propositions précédentes) en écrivain en train d’écrire ce livre, via les 14 parcours que nous assemblons dans ce cycle. Et on s’embarque volontairement dans ce vertige de se voir écrire, écrire quoi ? Ce livre en train de se faire, dont ces 11 contributions écrites sont déjà l’ébauche.
Proposition #14, cette projection dans le futur et l’annihilation du lieu, qu’ébauche tout aussi vertigineusement le chapitre 28. Pour nous, une strate supplémentaire : les lieux que nous avons choisi d’écrire, pour plusieurs d’entre nous, sont déjà des lieux inaccessibles ou disparus. Et, s’ils ne le sont pas, l’appui sur l’angoisse au présent (à considérer le présent, comment échapper à l’idée que cela finira) permet d’ébaucher une projection au futur — non pas certes un futur de science-fiction, mais ce tout petit décalage ou c’est l’incertain qui gagne...
Et bien sûr deux documents d’appui à télécharger, les deux extraits des chapitres 51 et 28 sur lesquels on s’appuie : parce que la phrase de Perec y est beaucoup plus « libre », quasi deux échappées (qu’Espèces d’espaces, ou La rue Villin, ou encore le conditionnel de W modélisent ailleurs) en improvisation, qui peuvent aussi, pour nous, devenir points d’appui, en rupture avec les écritures précédentes de notre parcours.
Et rendez-vous pour une proposition #15 ?
1ère mise en ligne et dernière modification le 12 février 2025
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