#étàé2024 #38 | Christa Wolf, cette journée-là

le cycle été 2024 de Tiers Livre



 sommaire général et présentation du cycle été 2024 (plus inscriptions) ;

 la page unique Patreon avec récap des consignes écrites et téléchargements fiches d’appui (ou via lettre mail dédiée pour les participant·e·s non abonné·e·s) ;

 l’ensemble des participant·e·s à ce cycle reçoit directement par lettre mail dédiée les nouvelles propositions, le journal de bord, et les fiches d’appui ;

 problème d’accès WordPress ou réception lettre mail : nous écrire !

 

#38 | Christa Wolf, cette journée-là


Le 26 avril 1986, Tchernobyl. À Berlin, on est aux premières loges — mais rien de directement perceptible. Pourtant, le monde ce jour-là a basculé. Suite permanente et dénombrable de ces « incidents » (en allemand, le titre : Störfall).

De juin à septembre 1986, à rebours, Christa Wolf reconstruit en 130 pages le microcosme le plus exhaustif possible de cette journée. Oui, ce jour-là, c’était jardinage, ou bien les histoires de voisin, ou tout simplement la suite des événements les plus ordinaires du quotidien.

Exercice ? Correctif un : en 1983, donc trois ans plus tôt, Christa Wolf publie la première version de son Cassandre, donc déjà une réflexion sur le tragique, l’histoire, la catastrophe et la réflexion sur le futur impossible à déterminer. Et la caractéristique de ce livre majeur (traduction Fr par Alain et Renate Lance) c’est l’insertion à même le récit de son making-of, et de tout le contexte qui a mené à l’écrire. Correctif deux : de 1960 à 2000, soit vingt-six ans déjà en amont de Störfall, Christa Wolf travaille à ce qui deviendra Un jour dans l’année, puis complété de Mon nouveau siècle pour 2000-2010, — donc déjà — sur cette vieille proposition de Gorki en 1935, appelant l’ensemble des écrivains à documenter chaque année le 27 septembre — un travail exhaustif de reconstruction rétrospective d’une journée arbitrairement déterminée (et nous avions fait nous aussi un exercice, voir dans Pousser la langue).

C’est parce qu’elle part d’une cohérence déjà établie pour le centre de son travail, que Christa Wolf peut, dans les mois suivant Tchernobyl (et après coupure de six semaines suivant l’événement), entreprendre ces « nouvelles d’une journée » qu’est son Störfall).

Consigne donc : trouver la date qui servira de socle. Et pas la peine de mentionner ou de se référer à l’événement. Il suffit que vous-même le sachiez.

Une fois cette date-amont trouvée, à vous la reconstitution, avec tous les outils qui vous seront disponibles. Internet autorisé : la presse locale par exemple. Et Wikipedia aussi. Et bien sûr, pour ces détails qui vont, chez Christa Wolf, jusqu’aux conversations avec personnes croisées dans la rue, ou les tâches ménagères, on déplie en grand, on vise l’exhaustivité impossible.

Exercice autobiographique ? Ah bon pourquoi ? Cela peut simplement être lié à un personnage précis d’une de vos contributions précédentes, ou bien une scène liée à cette contribution précédente. Ou bien, si vous vous référez à un événement précis, de la même façon qu’on peut tout reconstruire sans mentionner l’événement, on peut tout reconstruire de cette journée (je mentionne Leopold Bloom dans le Ulysse de Joyce) pour un personnage de fiction que vous-même aurez construit comme associé à cette journée.

Et bien sûr gardez un peu de temps en rab pour compléter d’un ou deux paragraphes la proposition d’hier, la #37, comme demain pour la #39 on complètera à la fois la #37 et celle que vous allez ouvrir dès maintenant, donc la #38 !

Fiche d’appui : quelques extraits de Christa Wolf, Incident, Alinéa, 1989, traduction Gjislain Riccardi.

 


© François Bon & Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales & e-mail
1ère mise en ligne et dernière modification le 2 août 2024
merci aux 294 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page