#été2024 #32 | David Foster Wallace, vie de quartier

le cycle été 2024 de Tiers Livre



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#32 | David Foster Wallace, vie de quartier


Le grand art de David Foster Wallace, qui s’est donné la mort à 46 ans en 2008 : se saisir sur le mode de l’enquête de tous petits fragments complexes du monde, avec foule et tenus par un événement ritualisé.

Ainsi de la croisière en paquebot dans un des récits de Un truc soi-disant super auquel on ne me reprendra pas, ainsi la fête annuelle du homard à Rockland dans le Maine, ou l’infiltration d’une journée dans une campagne électorale d’un certain McCain, ou la foire aux tracteurs et matériels agricoles (avec accréditation !) de Chicago etc.

Mais c’est une tradition américaine, avec de hautes lettres de noblesse : et pour commencer Paterson de Williams Carlos Williams (la rivière, le parc, la bibliothèque, le dimanche à la mer).

Et c’était le cas aussi dans ce livre géant alignant 1000 pages sur l’expression « le fait que » — voir ici dans le cycle « Outils du roman » — où une femme anonyme des couches moyennes, trois heures dans sa cuisine avec vue sur lotissement, remâche tout ce qui est incessant dans sa tête, du plus grave au plus contingent, et bien sûr l’observation directe.

Mon but pour cette proposition #32 : on a rassemblé l’ensemble de nos textes dans une maquette. Ils ne se rejoignent pas, ne proposent pas de continuité. Mais, dans cet écart même qui les sépare, on va insérer un élément en affinité. Ce sera reproduire une nouvelle double coupure, mais là où on aura choisi d’installer le nouveau texte, le passage à gué d’un texte à l’autre sera facilité (et on recommencera).

Et pour cela, s’ancrer dans l’idée de faire exister (je ne dis pas « décrire », ce n’est pas du tout la même chose), lors d’une date déterminée, événement à choisir dans la masse des rituels sociétaux — un « jour de fête » ? Acceptons ! —un timbre-poste de réalité urbaine instable, mouvante, lestée de visages anonymes, de silhouettes, de sons et de couleurs, et d’en rendre compte.

Et c’est en cherchant des passerelles directes, de Paterson à Foster Wallace puis à Lucy Ellmann, que je vous propose ce texte pris lui aussi au recueil Considering the lobster avec sa fête du homard, et qui s’intitule — on va en partir le plus strictement possible — « Vue de chez Mme Thompson, Wilmington, Illinois ».

On comprendra que c’est là même, le lotissement, les commerces, les voitures, où vit David Foster Wallace, dans son Illinois natal. Et la date singulière (mais nous ne partirons pas de ce signifiant-là), c’est la vie ordinaire au lendemain et au surlendemain du 11 septembre 2001 : qui dans la ville est le premier à tondre son gazon au lendemain du 11 septembre, et cela signifie quoi dans sa tête ?

Nous voilà encore en situation d’exploration neuve. Mais, dans cette sous-série commencée hier avec le mort qui dit je de Laura Kasischke, tout tiendra à où, quel endroit précis, vous allez installer ce fragment de ville, saisi dans son mouvement, son instabilité, sa danse de signes, dans la suite de vos textes...

 


© François Bon & Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales & e-mail
1ère mise en ligne et dernière modification le 24 juillet 2024
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