#40jours #34 | Kafka 1, ce n’était pas réel

au défi d’un exercice quotidien d’écriture sur 40 jours


 

 

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#40 jours #34 | Kafka 1, ce n’était pas réel


Dans cette première série de notre 4ème décade, on se concentre sur cette étrange phase du mental, où décantent, s’accumulent, se mêlent, les perceptions directes du réel, mais les illusions qu’on s’en crée, les lectures et autres objets esthétiques (peinture, film, musique) qui nous ont fait, et c’est cela qu’on renvoie vers le réel : l’expérience qu’on en fera dès lors soi-même, et quiconque recevra ce qu’on aura renvoyé par la publication dans la sphère directe du partageable, ne sera plus ce pré-acquis du réel, par quoi sans cesse nous le déchiffrons, mais un peu plus, ou un peu à côté.

Ce qu’il y a d’implacable dans le fantastique de Kafka, c’est que la situation de départ est impossible à contester du point de vue de cette réalité même. Dans cette histoire, Hans et Amalia que vous lirez en pièce jointe, le jeu des enfants, la rue ouvrière, cette bâtisse au bord du fleuve, on a l’impression de les avoir déjà vus, de les connaître d’avance.

L’univers est volontairement ici celui du conte : décalque du Hansel et Gretel de Grimm, c’est une stratégie permanente et récurrente chez Kafka (sa série infinie de réécritures de Don Quichotte) — mais précisément, la loi du conte c’est que chaque détail participe d’évidence au plus ordinaire du réel.

La fin du Hans et Amalia de Kafka est ouverte : oui, parce qu’on n’est plus dans la situation du réel ordinaire, deux gamins qui jouent aux billes dans une rue ouvrière, à la géométrie presque de son contemporain Chirico, mais dans celui du conte. Ça ne l’intéresse plus, il n’y reviendra pas. Une oeuvre faite de départs d’histoires.

Nous, il ne s’agit pas d’écrire un remake de ce qu’on porte chacun de contes et de légendes. Mais, justement, de s’ancrer dans ce premier moment de la réalité ordinaire.

C’est nous qui le vivions. C’est nous qui l’avons constaté. Mais nous l’avons vécu comme non vrai. Ou bien nous l’avons vécu comme au-delà du vrai. En même temps que nous le vivions, nous avions l’intime et absolu savoir que ce n’était pas réel.

Alors, à chacune et chacun d’en fournir son témoignage ?

Pas de justification, pas de conclusion, juste ce qui s’est passé, dans la durée brève ou pas, où tout ce qui fut vécut témoignait que ce n’était pas réel.

Et bonnes écritures.

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 14 juillet 2022
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