#40jours #22 | Tishe ! où le temps tremble le vrai

au défi d’un exercice quotidien d’écriture pendant 40 jours


 

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#40 jours #22 | Tishe ! où le temps tremble le vrai


Aujourd’hui pas de texte d’appui, même si je mets à votre disposition un extrait de Marguerite Duras, L’été 80, mais plutôt parce que j’en parle dans la vidéo.

D’abord, à moins que vous le connaissiez déjà par coeur (suis sûr que c’est le cas pour certain·e·s d’entre vous), revoir Tishe ! de Viktor Kossakovski, au moins en partie, ou plusieurs séquences — plan fixe sur un fragment plus que minuscule, et arbitraire, du réel.

Sur la durée de Tishe !, aussi bien la durée du film que la durée référentielle — un an ? — Kossakovski s’en tient à la variation parmi les heures du jour (et de la nuit), à la variation parmi les saisons (hiver compris, et pluies), à la variation aussi selon les événements et incidents (l’arrestation musclée des 2 types, vers 1h03..., ou la cave à charbon, ou la vieille dame au chien, ou évidemment les travaux qui tiennent du mythe de Sisyphe, sur cette pauvre canalisation).

Nous, c’est là qu’on va intervenir. Un texte compact, un texte qui file vite, voire qui tourbillonne. Un compte rendu tel qu’on le lirait dans un livre d’histoire. Pourquoi pas même une forme du type :

JOUR MOIS ANNÉE HEURE et il se passe ceci dont voici compte rendu. JOUR MOIS ANNÉE HEURE et il se passe ceci dont voici compte rendu. JOUR MOIS ANNÉE HEURE et il se passe ceci dont voici compte rendu. JOUR MOIS ANNÉE HEURE et il se passe ceci dont voici compte rendu. JOUR MOIS ANNÉE HEURE et il se passe ceci dont voici compte rendu.

Tout ça bien sûr appliqué à un même timbre-poste de réalité urbaine, mais encore une autre ouverture par rapport à Kossakovski : il s’en tient à la première irruption des travaux comme point de départ, et s’arrête arbitrairement un an plus tard... qui nous empêche, pour ce tout petit fragment de réalité urbaine, de l’attraper bien antérieurement dans le passé, de l’accompagner plus loin que le présent, comme dans cette étrange histoire de H.P. Lovecraft, Lui.

Alors, en accélérant l’horloge, en jouant des accélérés et des ralentis, ce que propose Tishe ! peut devenir danse folle, ronde désordonnée des images et du temps. Je n’ai jamais dit que c’était chronologique, n’est-ce pas ? Et jamais vous ne l’avez pensé ? C’est aussi en cela qu’on s’en va nous dans le fantastique, en rupture avec l’implacable déroulement de Tishe !.

Pour Kossakovski, qui vit depuis une dizaine d’années à Berlin et continue à réaliser des films de plus en plus singuliers, le petit timbre-poste c’était la vue depuis sa fenêtre d’angle, à l’étage d’un modeste logement de Petersbourg, mais vue plongeante sur ce coin de rue. Et vous, vous prendrez quoi, pour l’exercice ?

Alors bonnes écritures.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 1er juillet 2022
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