52 | dans les hôpitaux aussi il y a des cafétérias

tags : lieu indéterminé, date indéterminée (accès seulement par la fonction hasard)


Ce texte est un fragment d’un travail en cours, amorcé le 20 décembre 2020 et non destiné à publication hors site (pour l’instant).

Le principe est d’aller par une phrase par lieu précis de remémoration, et d’établir la dominante sur la description même, si lacunaire qu’elle soit, du lieu — donc public, puisque bar, bistrot, resto — de la remémoration.

La rédaction ni la publication ne sont chronologiques, restent principalement textuelles, et la proposition de lecture s’appuie principalement sur la navigation par mots-clés depuis la page des index lieux, noms, dates.

Point régulier sur l’avancée de ce chantier dans le journal #Patreon.

 

52 | dans les hôpitaux aussi il y a des cafétérias


Aujourd’hui tu essayes de te remémorer des moments d’attente dans des cafétérias d’hôpitaux, avec ce qu’on peut y acheter et y boire, la coloration particulière du mobilier et les silhouettes qui déambulent, les raisons de ces attentes et pourquoi comment une cafétéria devient le prisme quasi identique à partir de quoi elles se superposent toutes, tu ne retrouves pas de goût précis, mais par contre le toucher de cette porcelaine arrondie normalisée des tasses de ce café un peu âcre comme s’il voulait prouver sa provenance et son contexte, le temps qui ralenti, le regard qui balaye le présentoir à journaux et surtout cette discrète résonance interne du bâtiment, comme si les sons venaient assourdis du fond de tous couloirs et maintenant depuis quelques années tout ça rationalisé, les séjours de toute façon incluant rarement la nuit, des commodités juste offertes pour l’attente (pour toi), ou la preuve d’un presque non mais presque retour à activités civiles pour ceux qui viennent là promenant leur perf sur roulettes — d’ailleurs le temps d’écrire ces vingt lignes c’est la suite précise des chambres et des occurrences qui commence à se refaire en arrière-fond mais les cafétérias elles-mêmes non (souvenir d’un Grisham, je les lis toujours en anglais sur mon Kindle, ou de jeunes avocats s’incrustent dans ces espaces pour entamer la conversation et récupérer des causes, ça m’avait soufflé d’installer un livre dans de tels espaces mais Simenon l’avait fait déjà, dans une configuration bien différente mais dont tu as été témoin aussi).

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 11 janvier 2022
merci aux 150 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page