H.P. Lovecraft | L’ombre qui prit Innsmouth, §104

un récit essentiel de H.P. Lovecraft, en présentation bilingue


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« Wal, as I says, the natives met the things on the little volcanic islet — goin’ thar in canoes with the sacrifices et cet’ry, and bringin’ back any of the gold-like jools as was comin’ to ’em. At fust the things didn’t never go onto the main island, but arter a time they come to want to. Seems they hankered arter mixin’ with the folks, an’ havin’ j’int ceremonies on the big days — May-Eve an’ Hallowe’en. Ye see, they was able to live both in an’ aout o’ water — what they call amphibians, I guess. The Kanakys told ’em as haow folks from the other islands might wanta wipe ’em aout ef they got wind o’ their bein’ thar, but they says they dun’t keer much, because they cud wipe aout the hull brood o’ humans ef they was willin’ to bother — that is, any as didn’t hev sarten signs sech as was used onct by the lost Old Ones, whoever they was. But not wantin’ to bother, they’d lay low when anybody visited the island.


« Comme je l’ai dit, les indigènes avaient rencontré ces choses sur la petit île volcanique – ils y allaient avec leurs canots, emportant leurs sacrifices, et rapportant tous ces bijoux comme de l’or qu’on leur donnait. Au début, les choses ne venaient jamais dans l’île principale, mais au bout d’un moment ils ont voulu venir. Semble qu’ils aient voulu se mélanger à eux, et faire une grande cérémonie pour ces deux fêtes, la veille de mai et la Toussaint. Ils pouvaient vivre dans ou hoirs de l’eau – ce qu’on dit les amphibies, on m’a dit. Les Kanaks les ont prévenus que ceux des autres îles viendraient les tuer s’ils apprenaient qu’ils avaient fait ça, et eux ils ont répondu qu’ils s’en fichaient, parce qu’il pouvaient effacer la moindre trace des humains s’ils le voulaient – enfin, tous sauf ceux qui porteraient des signes comme en portaient les Grands Anciens [1] disparus, quels qu’ils soient. Mais ils ne voulaient pas ce tracas, ils se cacheraient de tout le monde quand ils viendraient sur l’île.

[1Il faudrait distinguer, comme le fait Lovecraft, les « Grands Anciens » (the Great Old Ones, ou « Anciens des Anciens » ?) des simples « Anciens » (the Old Ones). Mais, comme je l’ai fait dans Montagnes de la folie, on banalise trop la traduction, à passer de deux mots à un seul. Solution provisoire.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 26 décembre 2017
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