H.P. Lovecraft | Ténèbre sur Innsmouth, §60

un récit essentiel de H.P. Lovecraft, en présentation bilingue


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One side of the cobblestoned open space was the straight line of the river ; the other was a semicircle of slant-roofed brick buildings of about the 1800 period, from which several streets radiated away to the southeast, south, and southwest. Lamps were depressingly few and small — all low-powered incandescents — and I was glad that my plans called for departure before dark, even though I knew the moon would be bright. The buildings were all in fair condition, and included perhaps a dozen shops in current operation ; of which one was a grocery of the First National chain, others a dismal restaurant, a drug store, and a wholesale fish-dealer’s office, and still another, at the eastern extremity of the square near the river, an office of the town’s only industry — the Marsh Refining Company. There were perhaps ten people visible, and four or five automobiles and motor trucks stood scattered about. I did not need to be told that this was the civic centre of Innsmouth. Eastward I could catch blue glimpses of the harbour, against which rose the decaying remains of three once beautiful Georgian steeples. And toward the shore on the opposite bank of the river I saw the white belfry surmounting what I took to be the Marsh refinery.


D’un côté du grand espace pavé, la coupe droite de la rivière ; de l’autre, l’hémicycle de bâtiments en briques aux toits pentus tels qu’on les bâtissait en 1800, depuis lesquels des routes s’éloignaient vers le sud-est, le sud, et le sud-ouest. Quelques lampes allumées, très peu et désespérément basses – des ampoules à incandescence de basse puissance – et je me rassurai à penser que je repartirais comme prévu dès le soir, même si je savais qu’on était en pleine lune. Les bâtiments semblaient en bonne condition, et proposaient une douzaine de boutiques ouvertes ; parmi elles une épicerie de la chaîne First National, et sinon un restaurant lugubre, un drugstore, un grossiste en poissons et un deuxième, enfin à l’extrémité Est, tombant sur la rivière, les bureaux de la seule industrie de la ville – l’usine d’affinage des Marsh. À peine si je décomptais une dizaine de personnes, et quatre ou cinq automobiles ou camions dispersés ici et là. Côté Est, on apercevait le bleu profond de la mer, sur laquelle se détachaient trois clochers magnifiques autrefois, mais en ruine, datant de la Régence. Et près du rivage, sur la rive opposée de la rivière, le beffroi blanc surmontant ce que je compris être l’usine Marsh.

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1ère mise en ligne et dernière modification le 19 décembre 2017
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