Christian Garcin | non pas la recherche du bien-dire

lectures de 4 fragments extraits de « Vétilles », le journal d’écriture de Christian Garcin, chez l’Escampette


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Lire un texte délicat, tendu, intime, qui ne craint pas la mécanique de la langue, en plein dans un chantier de construction ?

L’idée me semblait jouable – je ne suis pas encore familier de l’espace, ici, il me fallait la rythmique. Pour Christian Garcin plus que pour un autre, il fallait ce bruit du monde.

Et puis quand même, dans ce livre, à trois reprises, un fragment sur Lovecraft – dont celui que je lis, concernant At the mountains of madness (ma traduction en cours a pour titre Montagnes de la folie), c’était quasi obligatoire de le lire au lieu même où Lovecraft l’a écrit, sur la colline de Providence.

Ces livres où un auteur parle de son écriture, c’est toujours rare, précieux – ce sont les livres de notre table de travail. C’était pour moi la révélation avec cette trilogie d’Antoine Emaz, Lichen, Cambouis, Cuisine.

Christian Garcin est quelqu’un d’unanimement respecté, dans ce métier où c’est rare. Les livres creusent une direction opiniâtre, dans la tension entre littérature et voyage, trouvant là sa fiction, toujours précédés d’une expérience directe de l’auteur.

Dans Vétilles, de nombreux fragments sont des souvenirs ou des notes directes de ces voyages, en Chine notamment. J’ai choisi exprès 4 fragments très différents : celui sur le corps de la mère, dix lignes qui suffisent à justifier tout un livre, un des fragments sur Lovecraft, un développement sur un point qui nous concerne tous, la tension entre forme du langage et friction du monde, entre Valéry et Saint-Simon, enfin le dernier vous écouterez – c’est à Marseille.

Ce genre de petit livre (et magnifique typo de L’Escampette, qui publie aussi les carnets de voyage de Christian) qu’on met dans le coin privilégié de la bibliothèque, et qu’on garde à portée de main.

Nota : je fais cette rubrique pour moi. Pour mieux lire. Pour comprendre comment s’écrit ce qui me rejoint au plus direct. Et c’est fait dans l’estime. C’est comme une nouvelle extension de bibliothèque, une bibliothèque de plongée.


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 un de mes livres préférés de Christian Garcin : Borges, de loin (je recommande aussi Les nuits de Vladivostok) ;
 un dialogue de Christian Garcin avec Alain Veinstein, du temps qu’il y avait de la littérature sur France Culture ;
 en l’absence d’un site de l’auteur (mais il est sur Facebook !), une bibliographie complète de Christian (c’est consistant) sur Wikipedia ;
 série lectures à la lampe de poche sur YouTube ;
 photo haut de page : Christian Garcin, La Baule, Écrivains en bord de mer, 2013, à l’arrière-plan Tanguy Viel.

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1ère mise en ligne et dernière modification le 12 juillet 2015
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