Ode à Jimi Hendrix| Nashville, cette fameuse nuit d’après la caserne

construction d’un livre sur Hendrix via chantier web à ciel ouvert


Les lettres envoyées de l’armée lors de la formation parachutiste sont les seules sources disponibles : mais elles comportent, pour Al et son salaire de jardinier, un post-scriptum, « envoyer quelques dollars, merci ». Lettres de Baudelaire à sa mère : on ne dit pas la même chose, de ce qu’on vit et de ce qu’on traverse, si on doit faire fonctionner à la fin la machine à argent de poche. Et s’il ne s’était pas cassé la cheville, à son vingt-sixième saut en parachute, qu’en serait-il advenu de sa carrière de guitariste ?

Intermède : quand son fils à quinze ans arrête l’école, Al tente de l’employer comme jardinier, là où l’emploie lui-même. Chez cette vieille dame qui joue du piano, dès le deuxième jour il trouve Jimmy dans les fauteuils du salon, et la vieille dame qui lui enseigne l’histoire du jazz. Il ne sera plus jamais jardinier, et surtout pas avec Al. Mais il revient plusieurs fois chez l’employeuse de son père pour qu’elle lui raconte encore l’histoire du jazz, et lui explique la polyphonie au piano.

Ce qu’on ressent lors des sauts en parachute, ce qu’il en dit. Et ce qui s’est passé pour qu’un rapport disciplinaire soit établi en mars 1962 à propos d’une masturbation pendant les heures de service.

Le 2 juillet 1962 : réformé de l’armée suite à fracture de la cheville en entraînement, lors de son 26ème saut (retrouver la progression technique type de ces sauts, retrouver l’avion, retrouver les paysages). Il quitte son service avec 400 dollars en poche, et s’offre une nuit de bringue. Le lendemain, il lui en reste 16. Mais qui, ayant eu la chance d’interroger Hendrix de son vivant, aurait eu le culot de lui en demander un compte rendu détaillé, pour autant qu’il en ait eu quelque souvenir ?

Pas moyen de rentrer à Seattle, alors tout simplement il revient à la caserne, et emprunte sa guitare vendue à un copain, avant de partir. Au moins, avec ça en main, il peut gagner sa vie, le saura toujours. Et prévient Billy Cox qu’il attendra sa sortie, deux mois plus tard : ainsi se décide une vie. De ces deux mois à attendre Billy, avant de riper à Nashville, pareil : pas de témoignage.

 

Hélicoptères sur le tarmac de la partie militaire de l’aéroport de Fort Campbell, Kentucky.

responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
1ère mise en ligne et dernière modification le 22 septembre 2012
merci aux 1087 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page