et vous, votre Mac, il carbure à quoi ?

le Mac pour lire/écrire, outils, logiciels, usages... des petites icônes sur le bureau et à quoi elles servent


note du mercredi 8 mai 2013
À 10 mois d’écart, quoi signaler, dans le "Dock" de mes 2 Mac, celui qui reste sur le bureau vissé au grand écran et le petit MacAir pour les usages nomades :
 utilisation permanente du petit carnet Notational Velocity, avec passage par la DropBox pour usage sur les 2 ordis.
 Chrome toujours navigateur par défaut, suivi de Safari.
 Spotify beaucoup plus utilisé qu’iTunes pour l’écoute à la maison.
 Coda pour gestion du site, m’y suis bien habitué, très fiable et tarif sans commune mesure avec Dreamweaver que j’ai effacé.
 Le petit utilitaire ABBYY pour scanner des livres ou juste quelques pages pour extrait, fonctionne super, même sur un vieux scanner USB auto-alimenté Canon Lide-60 acheté 60 euros à Auchan il y a 10 ans (bien régler sur "OCR").
 Adobe Photoshop Elements et Bridge CS6 pour les photos, effacé les apps Apple.
 KeyNote reste présent (et non PowerPoint) pour les préparations de perfs, mais n’ai plus beaucoup d’opportunités ces temps-ci.
 Toujours Littré inclus dans les dictionnaires machines, toujours Echofon pour Twitter. Usage accru d’Antidote (màj version 8 pour correction, synonymes etc), toujours Outlook pour la base mail principale ordi de bureau, mais juste Mail sur le MacAir, en laissant copie des nouveaux mails sur le serveur.
 Sigil pour la préparation des epubs. InDesign (màj CS6) en usage pro, présent et confirmé aussi. Je ne lis pas d’epub ou Mobi sur l’ordi, je les synchronise sur l’iPad ou le Kindle Fire.
 Toujours Pages pour le traitement de texte plutôt que Word, mais ça reste un choix faute de mieux (du coup, j’écris de plus en plus directement en ligne). Pages n’a pas évolué depuis 3 ans. En test, et bien surprenant : UlyssesIII.
 Je laisse de côté Numbers, Excel, Parallels qui sont pour les moments galère, et ça y est, vous aurez fait le tour de mon Mac. Noter que le MacBook de juillet 2010 a bénéficié d’un petit lifting : disque dur à 500 Go et 7200 Tours/mn au lieu de celui d’origine (250/ 5400), et RAM passée de 2 à 4 Go, du coup nettement plus tolérant à système Mountain.
 Dropbox reste un appui vraiment permanent et total fiable, iCloud gérant les fonctions internes de Mac à Mac (agenda, contact, favoris de Chrome).

 

note du samedi 18 août 2012
 Merci renouvelé à tous les commentateurs ci-dessous : chacun des Mac présenté devient un inconnu (n’est-ce pas Karl...) et donc l’opportunité de mettre en perspective ses propres usages, découvrir d’autres fonctionnalités. Bien au-delà de ce que j’avais imaginé...

note du vendredi 17 août 2012
 À J + 1, je remercie déjà les nombreux commentateurs, preuve d’une réelle diversité d’usages, mais surtout ça donne plein de pistes et suggestions.
 Merci spécial aussi ) Jean-Christophe Courte (sur twitter @urbanbike), dont le blog est une mine sur les outils et logiciels Mac et iPad, qui a répondu directement par un billet : à quoi carburent mes écrans.

note du jeudi 16 août 2012
Relu ce matin ce billet de Jean-Basile Boutak, parlant de ses outils d’écriture : les logiciels multi plateformes pour auteur/écrivain/écrivant (erratum : voir ci-dessous la contribution et les précisions de J-B. B.). Me renvoyant à récent billet ici sur se passer de traitement de texte ?. Et ce qui trotte alors dans la tête : comme ce serait bien de savoir un peu comment chacun utiliser son Mac, quels logiciels serrés dans la barre du Dock, sur le bord droit de mon écran, et pour quoi faire, les questions éventuellement que ça pose. Alors allons-y pour le tour du propriétaire chez moi, et porte ouverte ci-dessous pour que vous racontiez le vôtre, ou donniez les liens d’un billet similaire chez vous ? Juste, très simplement, en suivant les icônes – je compte : j’en trouve 30. Et pour les non-Mac, bien sûr, rien qui vous force à tout lire !

 

le bureau du Mac


J’essaye d’avoir le moins possible d’icônes fichiers et dossiers présents sur le bureau même. Mais, avec le travail collectif, ce n’est pas toujours facile. En haut, dans la barre des menus, le petit indicatif DropBox, voir ci-dessous, Time Machine idem, l’indicateur batterie et et date c’est standard, et détection des moniteurs, précieux quand on arrive quelque part avec vidéo-proj ou à la maison pour l’écran externe. Et bien sûr la petite loupe Spotlight, fonction recherche qui devient pour moi un outil de plus en plus actif, puisque cherchant dans la totalité du Mac, permettant aussi de sélectionner titre ou contenu du fichier. Réglages de mes angles de bureau, quand la souris passe dessus : coin en haut à droite pour économiseur d’écran, coin en bas à gauche pour retour au bureau, quand l’écran est encombré de fenêtres.

 

DropBox et TimeMachine


J’ai été lent à passer à DropBox, et d’abord juste pour des échanges ponctuels de fichiers. Je crois que j’avais la trouille d’imaginer les choses personnelles, textes, archives, se balader dans un serveur tiers, non identifiable. J’ai changé d’avis quand je me suis équipé d’un 2ème ordi : celui-ci, MacBook Pro 13" relié à écran externe pour tout le travail publie.net ou mise en page, et psychologiquement la liberté retrouvée à disposer d’un petit MacAir 11" uniquement pour créa personnelle, mais capable de se connecter partout, et quasiment toujours avec moi. J’ai donc créé un dossier DropBox avec les dossiers que je souhaitais travailler sur le MacAir. Et, évidemment, il me manquait toujours celui qu’il me fallait. J’ai donc transféré la totalité de mes archives sur DropBox, avec dossier miroir dans chacun des 2 ordis. Ça a coïncidé avec usage intensif de DropBox pour ensemble de l’équipe publie.net, en gros une vingtaine de Go sur laquelle nous sommes 6 à avoir accès, et des dossiers pour chaque auteur, auquel l’auteur, le codeur, le correcteur ont accès parallèle. Jamais pris en défaut, même quand on est sept ou huit à bosser là-dessus en même temps. Evidemment, attention : un dossier effacé sur l’ordi sera effacé de la « Drop » et des autres ordis aussi. D’où l’usage permanent de TimeMachine, petit disque dur extérieur (voire 2 en alternance) qui archivent l’ensemble de l’ordi et permettent de retrouver le fichier qu’Untel nous avait donné vers fin avril mais etc...

 

Echofon Pro


Pas demain la veille, malgré récentes discussions web, que je vais renoncer à l’amusement Twitter, pas du tout l’impression d’être au bout de cet outil, soit mon compte perso @fbon, soit les infos @publienet – voir mon billet Twitter et comment s’en servir. Echofon Pro est une application payante (dans les 20$ je crois, mais il y a au moins 3 ans que je m’en sers), pas de publicité, fiabilité toute épreuve, possibilité de gestion multi-comptes, envoi d’images, retweets, et la même application sur l’iPhone et l’iPad. Comme Twitter est alors sur une fenêtre à part, dont je choisis la place et la surface, je peux le laisser en service quand occupé à d’autres tâches.

 

Chrome, Firefox, Safari, les navigateurs


J’ai quitté Firefox pour Chrome comme navigateur par défaut, pas de gaîté de coeur, il y a 3 ans à peu près, après 10 ans de fidélité impliquée. Mais depuis j’ai oublié que j’avais un navigateur. Sobriété des fonctions, une seule barre pour URL et recherches, les favoris... Difficile de croire que d’aucuns se servent encore d’Explorer. Dans le Dock, avec l’icône Chrome j’ai aussi l’icône Safari, souvent besoin d’intervenir via des logins différents (par exemple, sur Chrome lemonde.fr me considère comme abonné, je repasse en Safari pour disposer du lien de l’article en non-abonné) – ou page Facebook perso via Chrome et page Facebook pro via Safari, etc... Toujours bien de visualiser aussi les modifs sites sur plusieurs navigateurs.

 

Google Earth, agenda et carnet d’adresse


Absolument aucun lien entre les 3 icônes qui viennent ensuite sur le Dock, mais régulièrement l’usage de Google Earth pour la fiction ou la vie pratique, et le carnet d’adresse évidemment important, et aussi qu’il soit synchronisable avec l’iPhone et l’autre ordi, idem l’agenda. Je crois que mon dernier agenda papier remonte à 2002, c’est évidemment une fonction décisive. Il paraît qu’on peut les synchroniser via DropBox, ça m’arrangerait mais jamais pris le temps de le faire.

 

Littré, Robert&Collins, Antidote et autres dictionnaires


Ensuite les icônes dictionnaires, évidemment recours très régulier dans les heures de rédaction. Littré intégré directement dans le dossier Dictionaries de la machine, permet de l’appeler en interne. Récemment voulais même m’acheter le Grand Robert, mais bug dans leur système de paiement et Littré est resté seul maître à bord. Pour l’anglais ou la trad j’ai conjointement le Robert&Collins (acheté) et le dico Oxford embarqué de série. Mais c’est là que je mets l’icône Antidote, logiciel de correction dont je ne me passerais pas : CTRL-clic dans la marge d’un fichier traitement de texte, Antidote ouvre une nouvelle fenêtre sans aucune mise en page, mais avec des soulignements vert, orange, rouge qui permettent de détecter un tas d’irrégularités, même si on est amené à confirmer son choix. Les corrections qu’on fait dans la fenêtre Antidote sont intégrées d’emblée au fichier de l’application texte. Et Antidote inclut un fabuleux outil de synonyme, toujours s’en méfier parce que la difficulté de trouver le bon mot c’est là où tout se joue, mais quand même drôlement commode. Comme J-B. Boutak, je considère Antidote comme un outil essentiel au travail de l’écriture sur ordi.

 

Microsoft Outlook


Le logiciel Mail intégré aux Mac est probablement formidable. Il y en a d’autres (Thunderbird ?). Mais j’ai commencé Outlook la première fois que j’ai installé Word sur mon PowerBook 145, en février 1993. Chaque fois que j’ai fait des tentatives d’importation, j’ai perdu des trucs, donc je suis resté sur Outlook, et mes 8 ans d’archive. Pendant des années, même, une version non mise à jour. Mais ce que nous demandons au logiciel d’e-mail est différent : archivage de conversations, archivage de travaux pour telle fac ou telle bib ou tel livre, et bien sûr un autre usage lourd avec publie.net. La base de données interne du logiciel mail déborde donc la fonction envoi et lecture de courrier. Elle pèse plusieurs gigas sur ma machine, et s’asseoir devant la boîte mail c’est s’asseoir au boulot, il m’arrive donc de ne pas la toucher pendant des jours aussi. Sur le MacAir, j’ai seulement la fonction webmail, ça m’aide à garder distance. Ce qui permet aussi d’évoquer les absents : pour la compta de fin de trimestre, et les choses d’administration, j’ai Excel (ou Numbers, selon) et la calculette (de série) : mais ça, je n’arriverais jamais à tolérer présence de l’icône sur le bureau.

 

Pages, Word, OpenOffice


Je ne répète pas ce que déjà écrit sur les traitements de texte. Je me sers quasi exclusivement de Pages, avec 3 modèles (un pour mes manus, un pour dossiers et articles, un pour lettres administratives). Je le trouve suffisant pour l’essentiel, très agréable la fonction de modification d’un style appliquée à l’ensemble du document, la gestion de l’ensemble par la petite palette « inspecteur », la compatibilité avec Antidote. Mais jamais compris qu’Apple n’essaye pas d’en faire un vrai outil pour qui aime écrire, avec réglage de césures, un chercher/remplacer digne de ce nom etc. Word et OpenOffice plutôt pour la réception de textes qui me sont envoyés dans ce format. Jamais pu me faire à Scrivener, trop basé sur une idée conventionnelle de l’objet livre, dont la base est désormais pour moi le blog. Mais globalement je confirme, même pour de longs textes maintenant je préfère de plus en plus l’écriture en ligne directe, parties publiques ou privées du site.

 

Calibre, Sigil, InDesign l’établi... eBooks


Calibre, merveilleux Calibre : conversions, gestion de toutes liseuses reliées par l’USB, et même une fonction relativement correcte pour feuilleter les epubs en ligne (mais feuillage très fruste, voir en bas de cette page lire de l’epub sur le Mac). Indispensable dès qu’on a une Kobo, un Kindle ou tout autre appareil de lecture numérique. Mais on ne saurait produire avec Calibre un fichier epub susceptible d’être commercialisé, je me sers pour cela de Sigil. Frustrant au début, maintenant plus gratifiant. Et bien sûr, dans notre usine publie.net, rôle majeur à InDesign, préparation du fichier maître, structuration, balises, à partir de quoi on pourra exporter pour nos livres papier (pour ça que j’ai aussi Acrobat Pro) ou vers Sigil pour la reprise epub. Si vous êtes auteur, que vous disposez d’une liseuse numérique ou d’un iPad (pour l’iPad, et en diffusion non commerciale, l’export epub de Pages est une bonne approche), n’hésitez pas à aller fricoter un peu avec Sigil...

 

Photoshop Elements et Adobe Bridge


J’ai toujours considéré iPhoto comme un logiciel aberrant et dissuasif. Peut-être c’est une grande erreur. Et les pros de la photo se moqueront peut-être du fait que j’utilise Photoshop Elements (la version simplifiée du grand logiciel à tout faire), mais elle me convient parfaitement, épaulée par Adobe Brige, gestion d’albums et tags, qui l’accompagne. Je stocke mes archives photo sur un petit disque dur à part, c’est pas du .raw, et ce que je considère important de garder est sur mon site. Il faudrait ajouter Aperçu pour importer les photos de l’iPhone, et Capture pour faire des saisies de portion écran.

 

Coda et Dreamweaver


J’ai fait mon 1er site, en 1997, avec Claris HomePage, je crois avoir utilisé brièvement ensuite GoLive, et je suis passé en 2002 à Dreamweaver, me suis acquitté régulièrement du prix des principales mises à jour. Très conscient de n’utiliser que 8 à 10% des possibilités de Dreamweaver, mais ça suffisait pour mon usage. Depuis mon passage à InDesign CS6, mon Dreamweaver avant-dernière version buggue, et je trouve ça assez relou de la part d’Adobe. J’avais déjà Coda, et passer de Dreamweaver à Coda c’est comme passer d’un 4x4 à une moto. Maintenant je gère mes sites sur Coda 2, pas très intuitif, mais d’une rapidité imparable (et impitoyable sur le code). C’est le logiciel que je conseillerais à qui veut s’occuper un peu mieux de son WordPress ou de son Spip.

 

Ableton Live et VLC


Jamais pu me résoudre à éliminer de mon Dock l’icône de Live (version 7 Light), le logiciel de traitement de son. Pourtant, depuis 3 ans qu’on enfourne nos jours et nos nuits dans publie.net c’est la dimension qui me manque le plus, pas le temps de faire du son et de la voix... Avant, dans ce voisinage, longtemps eu l’icône VLC pour la vidéo, mais maintenant c’est quasi uniquement YouTube. J’ai aussi, dans le dossier Applications, un Aimer Video Converter qui rend service quand besoin.

 

Captain FTP


Mais non, vous n’avez pas besoin d’un logiciel FTP. Coda peut d’ailleurs remplacer. Mais pour rapatrier les sauvegardes de bases MySQL, ou déposer les gros fichiers dans nos entrepôts secrets, c’est bien utile quand même.

 

iTunes, FaceTime, Skype et Spotify


C’est vraiment la visite à domicile, d’accord, aussi passionnant qu’une projection de photos de vacances. Alors s’en tenir aux remarques : iTunes évidemment vital pour gérer l’iPhone et l’iPad, mais peu d’emploi désormais comme stockage de musique, j’écoute quasi uniquement via mon abonnement Spotify. En cela, Spotify devient aussi un outil pour l’accompagnement d’écriture. Je n’utilise jamais le téléphone, donc FaceTime (plus compressé que Skype, il passe plus facile et plus simple, et surtout directement via l’adresse mail du correspondant) me permet de parler à Gwen Catala sur la frontière birmane ou Jean-François Gayrard à Montréal le matin quand il se lève en robe de chambre et tire sa première clope : c’est pas précieux, ça ?

 

Notational Velocity, Evernote


Je garde le meilleur pour la fin. Je renvoie encore à J-B. Boutak sur l’utilisation d’Evernote : pas ben joli joli, mais efficace, austère et sûr, pour qu’une note ou un griffonnage passe de l’iPhone à l’ordi. C’est, sur iPad et iPhone, l’outil de notes idéal pour retrouver ses textes sur son Mac au retour. Et pourtant... pourtant je m’en sers peu, tout simplement parce que si c’est une note brève je la stocke via twitter (ou me l’envoie à moi-même !), et que sinon je passe direct au MacAir pour rédiger, me servant du MacAir comme je ferais d’un iPad à tout faire, entrer dans mes blogs, balancer des recherches lourdes, rebidouiller un truc vite fait même sur InDesign. Et donc, pour la vraie tâche calepin, c’est Notational Velocity, immédiatement présent d’un ordi à l’autre via la DropBox – depuis 1 an, jamais trouvé mieux (sauf qu’il ne synchronise pas sur l’iPhone), pour bribes, rédactions, listes et to do lists, mémos etc. Pour plus sur ces questions, pensez à @urbanbike et @David_Dosman sur twitter.

 

enfin, lire sur son ordi


Écrire et lire, fonctions complexes, qui débordent le traitement de texte pour la première, le navigateur pour la seconde. Du mal à comprendre pourquoi Apple ne permet pas l’usage d’iBooks sur les MacAir et MacBook. Résultat, j’achète mes eBooks perso sur l’app Kindle, au moins elle fonctionne indifféremment sur l’iPhone, l’iPad, le MacAir aussi bien sur le Kindle lui-même. Mais combien de fois, pour travailler, j’ai besoin d’une lecture de ces textes à même l’écran ? En tout cas, il est important, plus que que plus qu’important, que vous puissiez lire de l’epub sur l’écran du Mac. On peut toujours feuilleter des PDF, mais c’est anti-ergonomique au possible. Sur Mac, vous avez par exemple Bookle ou Kitabu (les deux, via l’App Store) – les deux applications liront parfaitement vos iBooks, avec avantage à Bookle. Et bien sûr tout simplement le plugin EpubReader si vous êtes sur Firefox.

 

et pour finir : web Mac story = esclavage ?


J’ai fini, tour complet de mes 30 icônes. Ce n’est pas forcément la bonne approche, puisque ça marche plutôt par groupes : si je suis sur publie.net, ce sera InDesign, Sigil, AcrobatPro, Outlook, si je suis sur écriture perso, ce sera Pages ou directement Chrome, si je suis en blog-site, ce sera Chrome + Photoshop + éventuellement Coda. Si je suis lecture presse ou littérature, ce sera Chrome + App Kindle.

Une heure de rédaction prise sur autre chose ou rien, mais sans doute par besoin intérieur de faire le point : de quoi j’ai besoin, et qu’est-ce qui m’encombre ou m’asservit ? Et l’usage de chacun comporte forcément de l’arbitraire, certainement de l’irrationnel, et bien de mes proches (mais plus agiles que ma vieille cervelle usée) sauraient remplacer tout ça par des logiciels « libres » (reste que pas mal d’amis propagandistes du libre ont fait le choix d’un boulot à côté, tandis qu’une large part de mes contraintes ordi tient au fait que je gagne ma vie avec).

Ça peut paraître bizarre d’avoir à faire le point de 30 fils qui tous vous relient au même endroit : la machine, via le même point, l’écran.

Je me souviens des états successifs de ma table sur tréteaux, avec à côté les étagères à livres et papiers et accessoires, depuis 1982 que j’ai publié mon premier bouquin : il y a toujours eu dans chacune, de façon séparée, l’ensemble de ces fonctions. Par exemple un tiroir avec des enveloppes et du papier à lettre, par exemple des carnets et stylos, par exemple un Balzac ou un Montaigne ou un Proust intégral, par exemple un magnétophone enregistreur, par exemple une boîte à chaussures remplie de photographie. Le point nouveau, c’est que la totalité différenciée de ces usages, ceux qui nous fondent, y compris dans notre relationnel intime ou familial, requiert la médiation numérique.

Il est récent, ainsi, pour moi, que cette relation intime et vitale au plus haut point passe désormais principalement (et de loin) par la liseuse (mon Kindle Touch) ou beaucoup plus par l’iPad, et même le MacAir. Ou bien que les fonctions calepins, rêves et autres notes, s’accommodent de préférence de l’ordi d’écriture, puisque (mais ça changera peut-être d’ici quelques mois, l’alternance des phases est importante aussi, pour se renouveler), pour le travail de mise en page et autres obligations je suis assis comme tout un chacun, mais que pour l’écriture perso j’aime être allongé, ou pourquoi pas dans le fond de ma bagnole ou dans un recoin de train, avec le petit ordi d’écriture qui ne contient pas ce qui me sert au travail social.

Et chacun a son paysage de logiciels. L’an passé, croisé quelqu’un qui n’avait pas de traitement de texte sur son ordinateur, et faisait pourtant usage conséquent de textes. Sur l’ordinateur d’amis comme Dominique Pifarély ou Kasper T Toeplitz, le fabuleux logiciel Max/MSP utilise une place centrale. Un outil comme Coda, qui permet de gérer un site web, mais de gérer tout objet rédigé en code, eBook y compris, n’est pas un outil de loisir, mais intervient sur la nature même de notre travail, le lire/écrire, là où il n’est pas du tout utilité et informatique.

La semaine prochaine, je vais reprendre mes visites et chroniques chez les chercheurs du plateau de Saclay : leur paysage logiciel est encore autre, et les accès aux ressources web bien sûr des éléments plus décisifs que les logiciels embarqués. Et une réaction souvent compréhensible de vouloir maintenir la sphère des loisirs à côté de la sphère logicielle ou rapport écran, alors que pour ma part, lire passe aussi par la même surface (mais c’est originel pour l’écriture, même depuis les tablettes d’argile) – et de la même façon que pour moi, auteur avec site web, lisant des sites webs désormais beaucoup plus que la création contemporaine imprimée, que je trouve un peu fade à coté, l’accès aux ressources web (Gallica, Wikipedia, bien d’autres) et l’intervention sur les sites web amis est un composant essentiel de mon activité, ce que je nomme littérature, et n’appartient plus à aucun domaine qui le prétendrait cloisonner.

Reste aussi la question de la marque, une marque qui n’a jamais considéré l’humanisme comme une préoccupation liée à son territoire (curieusement, contrairement à Bill Gates dans sa désoccupation de jeune retraité !). Une marque dont on connaît les axiomes : réaliser 80% de ce que souhaitent 80% des gens, alors justement que le petit milliardième d’outil que j’ai besoin pour ma discipline, rapporté à la potentialité numérique, est lui aussi extrêmement pointu. Ou bien lorsqu’on va vous répondre, à cause du moteur de césure de l’iPad qui est une merde, et que tous nos acheteurs croient que c’est nous, éditeurs, qui coupons mal les mots, que iBooks c’est 6% de iTunes.fr qui est 6% de iTunes international qui est 6% de Apple Inc... Je suis passé d’Atari à Mac en 1993, parce qu’arrivait le premier ordi portable accessible (je l’ai toujours). Vers 2004, j’ai failli basculer : on n’était plus qu’une minorité de vieux de la vieille à se servir des Mac, les logiciels comme Word ou Adobe n’étaient qu’à peine mis à jour, les machines étaient lentes et en retard. Puis le génie commercial de Jobs, via iTunes puis l’iPhone, a permis que le Mac portable redevienne une sorte de petite plateforme minimale, rapide et simple. J’ai essayé Linux il y a 3 ans, avec plein de bonne volonté, suis trop vieux pour apprendre, et c’est loin d’être aussi bien que ce bureau du Mac, auquel je suis habitué. Quant à Windows, énigme pour moi, tant d’aberration apparente, je ne sais rien faire avec. Donc désolé, ici c’est Mac.

Allez, au boulot maintenant.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne 16 août 2012 et dernière modification le 8 mai 2013
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