peau neuve pour les Noir et les Classiques

un catalogue en reprise permanente – et le Grand Meaulnes gratuit tout ce week-end...


Le monde de l’édition numérique est loin d’être stabilisé encore – c’est même ce qui le rend grisant : il faut être de l’aventure, ne pas rester à distance, jouer des formes et des outils.

J’ai parlé de ma définition du livre numérique : un petit morceau de site web (ce qu’est aussi le livre imprimé, quand envoyé aujourd’hui à l’imprimeur), incluant un système de navigation qui lui est propre, et armé pour se faire repérer dans la grande profusion extérieure où il s’en va circuler, seul avec son lecteur, ce que ne peut être la lecture d’un site web comme celui-ci – où c’est ensemble qu’on discute.

Pour les appareils, on l’a dit, on le répète, et fermement : le temps de la stabilité est assuré. L’iPad 3 ne rend pas caduque votre iPad 2, des petites liseuses (voir l’étymologie de ce mot, maintenant définitif et on s’en réjouit) pas chères comme la Kobo ou l’Odyssey sont un régal à utiliser. Et si on a de tels bons résultats sur Amazon.fr, c’est probablement que les gens achètent leurs eBooks sur le site Amazon pour les lire via l’application Kindle sur l’iPad et l’iPhone ou tous leurs autres appareils... Bien sûr on pousse à ce que ça évolue : le moteur de césure du nouvel iPad est une infamie (ce n’est pas nous qui coupons les mots de cette façon) mais risquez-vous...

Et, principalement : la création et l’expérimentation ont changé de camp, le bonheur est dans les blogs, et le livre numérique la trace stable et éditorialisée de cette invention.

Et donc on peut aller bien plus loin avec le livre numérique. Un site comme publie.net garde les traces de chacune de ses phases successives depuis trois ans. Rançon de l’ancienneté : avoir à reprendre en permanence la totalité du catalogue, parfois l’impression d’un tas de sable déménagé à la petite cuillère, et à peine on l’a poussé plus loin qu’il faut recommencer. Et en même temps ce n’est pas vrai : les standards se stabilisent, chaque fois nos textes sont un peu mieux corrigés, structurés, armés.

Vous avez constaté qu’on a restreint les mises en ligne de nouveaux textes, c’est tout provisoire – désolé pour les auteurs avec lesquels nous sommes en retard : il faut solidifier la machine, avoir un vrai workflow qui permette cette adaptation continue. Cela n’empêche pas que vous trouverez magnifique texte La digue de Ludovic Degroote, le Bande-son pour un orgasme de KMS, le très fort texte de Cathie Barreau sur sa résidence à l’hôpital psychiatrique de Saint-Évrard, Refuge sacré et qu’arrivent Jean-Pierre Suaudeau, Mathilde Roux, Jean-Daniel Magnin, ou Archéologie du présent de Claude Favre. Bien décidé aussi à accueillir (sous titre de collection un peu provoc REPRINT) les livres indisponibles d’auteurs qui comptent (de Jacques Ancet à Jean-Paul Goux, Jean-Michel Maulpoix, Dominique Dussidour, Philippe de la Genardière : là aussi un peu de retard, mais la route est sûre et longue).

Et désormais, vous le savez, 2 artistes à l’oeuvre dans les soutes (un vrai travail d’équipe où tout circule en permanence, avec l’appui des liseurs-testeurs-correcteurs-débroussailleurs), Gwen Català (studio Etoitufaikoi) et Roxane Lecomte (studio Digital Hat & Cie), ont transformé publie.net en atelier d’invention et d’expérimentation, véritable champ de recherche et création en epub.

Ainsi, l’ensemble de la collection PUBLIE.NOIR a été refondue par Roxane, nouvelles couvertures qui sont en elles-mêmes une réflexion en profondeur (que ce qu’il y a d’intéressant à l’échelle du livrel quand il s’affiche plein écran sur l’iPad ou le Kindle soit préservé dans les toutes petites icônes, magnifique recherche lettriste). Reprise des Daeninckx, des déjantés comme le Brrr d’Antoine Boute ou le Kill that Marquise de Michel Brosseau. Arrivent la reprise des De Friberg avec un 3ème opus, de Stéphanie Benson avec un 4ème, et nous sommes très fiers d’accueillir, dès ce soir si tout va bien, le grand de la noire qu’est Moussa Konaté avec 2 enquêtes maliennes de son commissaire Habib, bien connu des lecteurs de la Série Noire ou de Fayard Noir. Le succès de diffusion de PUBLIE.NOIR étant un de nos principaux appuis pour continuer.

Je l’ai dit souvent : publie.net est né, parallèlement, de ma propre bibliothèque numérique, constituée dès 1996, constamment utilisée et affinée dans le travail avec les étudiants. Ces classiques, sur notre site, portaient leur âge, et j’en faisais un atelier personnel : ils sont en même temps un vrai succès de diffusion sur iTunes et Amazon, des titres originaux souvent (Chez les fous d’Albert Londres, le Gardien du feu d’Anatole Le Braz, Hôtel du Nord d’Eugène Dabit, Bartleby ou les Kafka, l’arrivée d’Henry James...), à un prix plus que modique (0,99 ou 1,99 pour la plus vaste diffusion), il était temps de hisser le geste éditorial au même niveau que nos recherches hors collection (avez-vous testé Jean-Jacques Birgé, ou feuilleté notre revue DIci Là ?).

Alors quand Gwen m’a envoyé, testé sur le Grand Meaulnes, une proposition de template (maquette graphique applicable à une série...), affinée jusque dans le moindre détail, et que nous avons établi une première liste de 25 classiques à reprendre, j’ai immédiatement eu l’envie que ce soit en partage.

Depuis hier matin, et tout ce week-end, jusqu’à lundi soir, le Grand Meaulnes, nouvelle maquette epub par Gwen Català, est gratuit sur publie.net et chez tous nos libraires revendeurs.

Le souhait que ce soit ensemble, vous et nous, sur cette route d’invention. Un outil fort, au service du contemporain, dans le monde mouvant mais en considérable progression, de la lecture numérique : plus que jamais convaincu que c’est ensemble et maintenant qu’on le construit.

Et bien sûr, dès le mois de juin, les productions couplées : impression à la demande des nouvelles publications, et version numérique gratuite pour les acheteurs du livre papier.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 7 avril 2012
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