« Le vieil homme et la mer », nouvelle traduction enfin publiée !

la joie de voir ma traduction Hemingway vivre un chemin imprévu...


 

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partie 1 _ 2 _ 3

 

On trouvera ci-dessous l’historique d’un fait minuscule mais qui m’a profondément blessé, la pression exercée par Gallimard sur mes partenaires professionnels, sans jamais même m’envoyer à moi ni un e-mail ni un coup de fil et encore moins lettre recommandée etc. Ce qui tendrait à prouver qu’au moment où ils ont monté cette cabale destructrice et insultante, l’énorme bulldozer contre un pauvre type qui accomplissait un rêve d’enfance, ils ne disposaient pas encore des droits numériques de l’héritage Hemingway, continuant de diffuser, pour un livre appartenant au patrimoine culturel de l’humanité, la traduction obsolète de Dutourd vieille d’un demi siècle.

Alors pour moi joie et revanche, ce soir je reçois les exemplaires imprimés de cette traduction. Là voilà accueillie aux éditions Talantikit, littérature jeunesse, diffusion pays du Maghreb, prix 200 dinars. Quand l’éditeur m’a demandé quelles étaient mes conditions financières pour cette traduction, j’ai dit que ce serait 5 exemplaires du livre imprimé... et ce soir j’en reçois 6 !


ma traduction (ci-dessous) est publiée en Algérie seulement

Je laisse en haut de page cependant la photo de mon père, c’est cela qu’abîmait l’arrogance Gallimard, ces souvenirs à l’accompagner réparer les pelleteuses sur les digues protégeant le marais vendéen.

Le dégoût de ces bureaucrates Gallimard reste intact, au moins les trois personnes qui auraient pu au moins me passer ce coup de fil ou m’envoyer cet e-mail et ne l’ont pas fait. Le comique de ce grand patron, avec rue à son nom et brasseur de millions, me citant plus que Google ou Amazon dans un entretien de sa revue maison, Débat sur le numérique... Leur ai intérieurement promis 27 ans de e-bashing, l’en reste 25.

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Écouter le texte sur la chaîne podcast François Bon, le Tiers Livre (toutes plateformes) :

 

Gallimard écrase Le vieil homme et la mer, retour sur l’histoire


Le vieil homme et la mer paraît en 1952. Ce sera le dernier livre d’Ernest Hemingway avant son suicide en 1961.

Est-ce cela qui donne à cette fable à la fois dépouillée et immense comme la mer son universalité ?

L’entrée d’Ernest Hemingway dans le domaine public autorise la réalisation de ces rêves d’enfance : reprendre ces textes si rares qui pour soi-même ont été une révélation de la littérature – pourquoi, parce que moi aussi je vivais devant la mer, et que j’avais le savoir des mains des pêcheurs, et la lenteur de leur parler ?

Traduire c’est reprendre un texte comme du gravier, lentement. Par rapport aux autres textes d’Hemingway, presque un travail de statuaire : si peu de mots, et le tournoiement de leurs répétitions, des didascalies qui détourent les phrases comme un vitrail. Le jeu précis de miroitements entre les paroles que le vieil homme dit à haute voix pour le ciel, le poisson ou lui-même, et son monologue intérieur. Le travail comme sur du marbre entre homme et animal, et l’égalité terrible devant mort et destin.

L’énorme défi de ce texte, c’est comment l’universel tient à ce rythme, et ce concret. Puis la violence de la fable, l’émergence crue de beauté qui en est le complément nécessaire, presque incestueux.

Hemingway a ajouté une page, et quelle page, au livre unique et universel de notre humanité.

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addendum 17 – 06/02/2013 – je n’ai toujours pas reçu la lettre de Gallimard


Un an, un an pile que je mettais en ligne (version numérique seulement) sur publie.net un texte dont je rêvais depuis des années : une retraduction personnelle du Vieil homme et la mer d’Hemingway, cinquante ans après la mort de l’auteur.

Mise en ligne bien discrète et modeste. Mais secousse et tremblement de l’immense géant : ça dérangeait M. Gallimard, à qui la ville de Paris venait d’offrir une rue à son nom.

Voir l’historique tout en bas de cette page : un certain M. Marbeau intervenant auprès de nos revendeurs et libraires disant explicitement « les éditions Gallimard demandent à publie.net... » eh bien ils n’ont jamais rien demandé. Rien de rien.

Ce qui m’a profondément dégoûté dans cette affaire : des gens que je connaissais, à qui je pouvais serrer la main, à qui me lient nombre de relations communes, s’en prennent soudain à mes diffuseurs, un par un, les enjoignant de retirer le texte de leurs services de vente en ligne comme si nous étions des escrocs de bord de route, sans même prendre la peine d’un simple e-mail ou d’un coup de fil.

L’arrogance de caste tout d’un coup perçait à nu : j’ai cru que c’était goujaterie délibérée, maintenant j’y vois la dureté des financiers. Ces messieurs étaient occupés à reprendre Flammarion, le patron présidait le SNE, l’exécuteur de service venait d’être placé à la Commission numérique du même syndicat, il faut tuer, nettoyer le chemin devant.

J’ai eu confirmation depuis lors d’une vérité plus banale : au moment où ces gens tentaient de flinguer publie.net auprès de ses revendeurs, sans même pas la politesse d’un e-mail ou la mise au clair via commandement de leurs avocats, ils n’étaient pas encore les dépositaires contractuels de ces droits numériques. Pur poker menteur, sur juridique indémêlable – mais un diffuseur qui reçoit lettre de Gallimard concernant le microscopique publie.net, il ne va pas s’embêter avec ça. L’affaire se rejouera ensuite à propos des numérisations Breton et probablement d’autres, comme on a pu mesurer récemment leur élégance dans l’affaire Calvino.

Cette affaire-là m’a laminé intérieurement. D’une part, pour avoir vu tout nus des gens que je croyais polis et civilisés, pour avoir compris soudainement qu’il n’y aurait pas de cadeau, qu’on n’était pas les gentils expérimentateurs-bricoleurs qu’on laissait débugger les plateformes pour qu’ils arrivent ensuite avec leurs gros engins, mais que ces mecs avançaient avec la bombe à insecticide, que leur seule envie c’était qu’on dégage du chemin. En fin d’année, ils remettront au pot d’un million de dollars à leur distributeur numérique, tant mieux pour mes amis qui ont inventé cet outil pour eux qui n’inventent pas et ne savent qu’acheter, acheter – on aimerait bien savoir combien, l’an passé, le même éditeur dont les politiques viennent lécher la main a reçu d’argent public du CNL au titre du fonds d’aide à la numérisation, tout en étant présent à la commission qui les attribue – mais ça montre à la fois la disproportion d’échelle, et pourquoi ils veulent tuer.

Pas touche aux auteurs du coffre-fort de monsieur Antoine, qui doit repeindre les volets de sa maison de campagne et la quille de son yacht ? Vous ne voulez donc pas qu’on parle à nos étudiants de Gracq et Michaux, ou Cendrars, qui sont votre propriété gardée à la kalachnikov ? Eh bien, on fera sans. Et qu’ils viennent ensuite avec leurs services de presse, vos petits auteurs gallimuche pour salons pots de fleur... Quelle dérision de voir M. Gallimard parler de moi plus que de Google dans un récent numéro spécial de sa revue maison, Le Débat, et venir prétendre qu’il twittait lui-même pour sauver les meubles.

Peut-être même qu’un jour, qui sait, c’est eux qui viendront à s’excuser. Pas sur la question Hemingway (pour mon usage personnel, je retraduis du Faulkner, aussi), mais sur les moeurs et la façon.

Et près de 29 000 visites à ce jour sur cette page, pour 60 fichiers epub vendus à 2 euros, d’une réflexion sur la mer, le temps et l’homme d’un texte tout mince, c’est pas forcément nous qui avons perdu, devant les épiciers en chef.

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addendum 16 – 03/06/2012 – 9h45


M. Gallimard n’est pas content. Dans sa propre revue, Le débat (on admirera la mise à jour du site !), il se réserve un long entretien de 10 pages, où j’occupe à moi tout seul presque autant de place que Google. Passons sur les gentillesses : L’injure publique est le registre de ce parti, me voilà donc à la tête d’une formation politique, pas moins – quant aux injures, j’aimerais qu’on me dise où elles se trouvent dans la page ci-dessous... Passons sur le comique : l’audience qu’a provoquée cette affaire, amplifiée par l’audience de l’écrivain chez les « early adopters » (pionniers de l’édition numérique) – merci pour le pionnier, qui révèle surtout une très grande méconnaissance de l’histoire du web en général et du web littéraire en particulier, mais les 26 000 personnes qui m’ont fait ici l’honneur d’une visite ça fait quand même beaucoup d’early adopters. Passons sur la condescendance : en martyr sacrifié sur l’autel des droits d’auteur, ouaouh la poésie... J’aime moins le court-circuit sur la goujaterie de M. Gallimard dans cette affaire : se refuser au moindre e-mail pour me prévenir ou m’enjoindre de cesser cette diffusion (et encore moins de lettre recommandée ou un quelconque avertissement), mais s’en prendre directement à mes diffuseurs. Il y a quelques autres perles dans cet entretien où sa majesté avec nom de rue monopolise la revue qu’il édite, c’est parfaitement son droit d’ailleurs, du genre Je lui ai proposé (via twitter !) – oui, vous avez bien compris, c’est Antoine Gallimard lui-même qui gère le compte twitter @gallimard... Bon, enfin ça prouve surtout que la bonne raclée web qu’ils ont ramassée dans cette affaire les touchait au bon endroit : l’arrogance des gens assis sur leur coffre-fort, et le silence de valets des sous-fifres qui me serrent la main quand je les croise mais qui ont obtempéré à cette politique, s’en prendre aux libraires en ligne qui diffusent publie.net sans même un mail ou un coup de fil pour prévenir ou demander retrait à l’amiable (et le justifier, ce qui aurait été une autre paire de manches...). Allez, oublions. Que le rachat de Flammarion les étouffe, il y a toujours un moment où ce genre de syndrome Ubu se retourne sur qui laisse sa vanité enfler jusque-là.

 

addendum 15 – 27/02/2012 – 12h45


Les billets continuent et j’en suis touché, ainsi Alain François dans Culture visuelle, Le vieil homme et l’amer, et Benoît Vincent, Au moment critique, et d’autres.

Repensé aussi à ce qui s’est passé pendant des années pour Brecht (peut-être se prolonge encore), les éditions de l’Arche refusant toute retraduction. Chaque mise en scène et lecture nouvelle de Brecht induisait une nouvelle écriture, c’est elle qui était proposée sur le plateau, mais les droits d’auteur continuaient de revenir à l’Arche.

Pour ma part, il y aura au moins un festival, cet été, dans lequel je proposerai lecture/performance de ma traduction en binôme avec Dominique Pifarély, et on indiquera dûment sur la déclaration Sacd/Sacem que Gallimard sera l’exclusif bénéficiaire des droits de représentation. On n’en est plus à ça près.

On habite un pays fissuré, fracturé. Désormais chaque petit coup de butoir en effrite un peu plus. Habitons Michaux et tous ceux qui n’ont sont essentiels, avançons vers d’autres modes de lecture/écriture/partage – la semaine dernière fait atelier lundi à SciencesPo avec un Roubaud publié chez Gallimard, et vendredi matinée à fac Poitiers avec Pléiade Sarraute chez Gallimard (sans oublier, par rapport à Sarraute la juive, contrainte de divorcer Roger S. pour cette raison, cachant avec insolence son étoile jaune dans sa poche avec des bouts de fils décousus en cas de contrôle, partageant sa clandestinité de résistante avec Beckett, comment Gallimard s’en comporté avec Schiffrin) – poursuivront-ils SciencesPo et la fac de Poitiers pour usage abusif de leurs livres ?

 

addendum 14 – 26/02/2012 – 7h00


Pile 10 jours de la secousse initiale, et cette nuit passage du cap des 20 000 visiteurs pour cette page, chose quand même étrange en soi, pour une traduction qui n’aurait guère eu que 50 téléchargements dans cette période, dans l’état actuel de la diffusion numérique !

Pour moi, le choc n’est pas passé, morceau de vie mis dans ce travail ça c’est mon problème, mais la stupide arrogance de Gallimard (jamais eu de toute cette période la moindre demande ou avertissement de leurs bureaucrates), s’en prenant agressivement à mes diffuseurs au lieu de me prévenir, c’est une déclaration de guerre à publie.net qui ne passe pas.

Pour le texte, le principe de notre petit labo numérique c’est que nos mises en ligne évoluent sans cesse, mises à jour, discussions. Là je crois que c’est ça qui me manque le plus. Pour mon Bartleby, une bonne quinzaine de mises à jour et reprises au fil des semaines – apprendre à vivre avec un texte plus fort dans cet échange qu’à le laisser mûrir sur table. Donc le Vieil homme et la mer amputé va entamer ce processus, mais du coup la version qui circule en réseau, fixée à l’heure de la secousse par ceux qui en étaient déjà lecteurs et l’ont mise en circulation par protestation, restera la proto-version. C’est important de le dire.

Après... Pas fait grand-chose la semaine dernière, c’est comme retrouver son appart après passage d’une inondation ou truc comme ça. Là j’ai rangé et fait le ménage. Deux bons moments d’ateliers d’écriture, lundi avec les Sciences Po sur Roubaud, vendredi fac de Poitiers sur Sarraute.

Reste l’idée que si hostilité se manifeste ainsi, on répond de même façon. Un petit caillou dans le fond de la chaussure ça peut être terriblement gênant à un géant qui marche. Le fond de la question, appropriation marchande d’une fragment de mémoire universelle, et que de plus on préfère garder dans sa cave pour rente de situation via éducation nationale asservie, ça ne passe pas : temps révolu, l’étendue des réactions l’a montré. Il n’y a ni lieutenant ni capitaine sur le web, pour reprendre un billet qui aurait tellement voulu que tout ça ne fasse pas tant de vagues. L’arrogant monsieur assis sur sa pile de livres morts, le délicieux Syndicat de l’édition qui a fini par comprendre qui il était (il s’est d’ailleurs vassalisé aussi la "commission numérique" dudit syndicat), ont d’abord montré leur non compréhension profonde de l’univers web. Manque de chance, la mutation numérique du livre, c’est ici que désormais ça se passe : suffit pas de se faire mettre une rue à son nom – rue du web, ils auront peut-être à regretter le caillou dans la chaussure. On fera tout pour.

 

addendum 13 – 20/02/2012 – 23h39 : l’avocat Emmanuel Pierrat se refuse à confirmer que Gallimard disposerait des droits numériques de « Le vieil homme et la mer »


Petit bilan des forces intérieures, au retour de la journée SciencesPo. Répondu par la négative aux sollicitations radio, comme annoncé. Pris connaissance de l’entretien mail que Livres Hebdo, l’organe officiel du SNE, a demandé à Emmanuel Pierrat, bien sûr celui qui nous éduque depuis longtemps à tout cela. Il faut qu’il y ait eu bien du bruit pour que Livres Hebdo décadenasse son article (les belles chroniques d’Emmanuel sont désormais réservées aux abonnés, heureusement que les mots de passe circulent largement, avec l’assentiment je suppose du journal...). Mais où je suis tombé de ma chaise, en connaisseur des rhétoriques emmanuelliennes, c’est qu’à la question explicite posée par Livres Hebdo sur les droits numériques, on ne peut plus directement : Plus précisément, que Gallimard possède ou non les droits numériques a-t-il ou non une incidence sur l’affaire…, Emmanuel... détourne la balle ! Sic : Peu importe au final que l’éditeur français de la version papier détienne les droits d’édition numérique du Vieil homme et la mer. On est très loin de la formule à l’emporte-pièce de la déclaration Gallimard à l’AFP de vendredi soir. Ç’aurait donc été éventuellement aux ayants-droit américains d’écrire à mes diffuseurs, l’Immatériel, ePagine, etc... et en aucun cas à Gallimard – sinon croyez qu’Emmanuel Pierrat l’aurait dit (très belles choses aussi dites sur les récentes jurisprudences, comme dans récent billet sur le droit au pamphlet). Alors là, ce soir, ouf.... Très cohérent avec des tas d’interventions précédentes d’Emmanuel sur ces questions. Mais ça doit tirer grise mine rue Gaston. Leur suggérer de choisir un avocat moins fin ?

 

addendum 12 – 20/02/2012, 7h19


Ce lundi, 7h19 précisément, le 15 000ème visiteur décompté sur cette page mise en ligne vendredi 13h50. Suis très impressionné par cet intérêt, et la masse de débats qui s’ensuit sur les blogs. Je retourne au boulot, toujours cette impression d’un petit morceau de moi-même enlevé et qui m’appartenait, mais comment le dire autrement : fier du web, mon pays. Je renouvelle aussi : pas plus que vendredi ni samedi, nulle sollicitation journalistique acceptée, ce blog est très précisément et exclusivement ce que j’ai à dire, et la chronologie de ce qui fut dit.

 

addendum 11 – 19/02/2012, 22h49


Maintenant j’ai oublié toute cette histoire et mis un étouffoir virtuel sur ma traduction (reste le bonheur de ces semaines à la faire et d’avoir chialé à la fin), suis passé à une autre, et publie.net on a de quoi faire même privé de ce texte comme suis privé de tant de textes que j’aime et que j’aimerais mitonner en epub. Faites-en autant... On regarde devant : c’est que ça se passe.

 

addendum 10 – 19/02/2012, 13h23


 From Hemingway to Acta, about the story here under, but for our english readers !
 Gallimard contro publie.net, il caso Hemingway, ainsi que traduzione vecchia mangia traduzione nuova (les 2 en italien, vous l’aurez compris !)
 twitter krieg gegen verlag, auf Deutsch sicher
 pour ceux qui arrivent synthèse brève sur France Info
 liste des blogs ayant développé ce différend mise à jour ci-dessous

 

addendum 10bis – 19/02/2012, 13h55


 Découvrant à la minute même cette vidéo qui se veut humoristique, 1, je la désavoue et désapprouve, tristement. 2, je viens d’en demander par signalement pour caractère offensant la suppression immédiate à YouTube. 14h23 : vidéo supprimée, je suppose par son auteur même, en ce cas merci.

 

addendum 9 – 19/02/2012, 8h54


Merci de vos nombreuses visites, mais vous risquez d’être déçu : y a pas grand chose à voir, et il ne s’est vraiment pas passé grand-chose.

Résumé : ce dernier vendredi, les éditions Gallimard s’adressent aux diffuseurs de publie.net (mais sans aucun message ni d’avertissement, ni aucune prise de contact d’aucune sorte, ni à publie.net, ni à moi-même), pour leur enjoindre de cesser la vente d’une traduction personnelle de Le vieil homme et la mer, d’Ernest Hemingway, disparu en 1961 et que je croyais du fait tombée dans le domaine public. J’ai procédé immédiatement au retrait de cette vente, dans les 10 minutes : that’s all, folks.

À cette heure je n’ai toujours reçu aucune demande ni avertissement des éditions Gallimard, je n’ai pas l’intention de me battre en justice pour faire reconnaître le droit éventuellement gagnable de maintenir cette diffusion : les droits numériques n’étant probablement pas explicitement spécifiés dans l’accord de commercialisation de l’oeuvre établi dans les années 80 qui fait de Gallimard le cessionnaire exclusif (quelle expression) des héritiers du vieux lion. Le droit français est très ferme, de toujours, sur le périmètre de ce qu’enferme un contrat, et qui doit y être dûment mentionné. Ce serait à eux de produire la justification de leur mainmise pour en exiger le retrait, et c’est probablement pour cela qu’ils ont préféré jouer l’intimidation sur les diffuseurs (qui vendent bien plus de Gallimard light et ultra-light que de publie.net) plutôt qu’envoyer cette demande à publie.net EURL.

D’autant que les éditions Gallimard ne proposent pas de version numérique de cette oeuvre que je considère, comme beaucoup, faisant partie du patrimoine universel. En ligne depuis quelques jours seulement, ma traduction du Vieil homme et la mer n’avait été téléchargée qu’à 22 exemplaires, je n’imagine donc pas que cela ait lésé beaucoup les héritiers Hemingway, ni les éditions Gallimard.

Ce genre d’histoire arrive souvent dans l’édition, et la complexité grandissante des législations concernant le domaine public va les rendre encore plus fréquentes (lire Emmanuel Pierrat sur le récent imbroglio Louis Pergaud, pour exemple...). Cette affaire qui a donc duré exactement 10 minutes m’a fichu un coup au moral, parce que de propos délibéré les éditions Gallimard s’en prenaient à mes diffuseurs sans m’avertir, ni même prévenir publie.net, petite muflerie qui n’est pas un signe neutre de la part du président en exercice du SNE, et qui me pose de lourdes questions sur notre petite aventure d’édition, qu’on maintient contre vents et marées, mais combat trop inégal si ces messieurs nous considèrent comme des gêneurs, parce que sur le numérique ils restent des incapables de première classe.

C’est sans doute cela qui a provoqué cette étonnante et disproportionnée boule de neige sur le web : regardez, la veille j’avais mis en ligne un billet concernant le très beau livre de Pierre Patrolin, Une traversée de la France à la nage, d’ailleurs distribué par Gallimard (ah, ils m’y reprendront...), 454 lectures à l’instant, contre 12 600 et quelques pour ce billet en moins de 48 h : y a quand même un malaise, non ? Allez plutôt voir Une ville, 13 boucles sur publie.net si vous voulez avoir idée de ce qu’on fait et pourquoi ça les dérange.

Je n’ai pas jeté d’eau sur le feu, j’ai refusé tout échange avec les journalistes qui me sollicitaient, je n’ai pas utilisé de #hashtags irrespectueux, j’ai juste un petit goût aigre à la bouche parce que ça fait 2 jours de perdus, mais c’était le prix de mon erreur juridique – c’est le procédé, qui m’a déplu. Que le CNL refuse de considérer publie.net comme un éditeur, vu l’étroitesse de notre chiffre d’affaire, c’est clair et net, que le patron du SNE trouve indigne de nous prévenir d’une mise en ligne qu’il considère comme abusive, mais s’en serve comme moyen de pression sur ceux qui nous diffusent, j’ai peur. Lorsque le CNL lui accorde des subventions pour numérisation des Pléiade Breton (les droits numériques ont été dûment accordés par les héritiers, c’est sûr ?), je ne me plains pas de la disproportion de la taille de nos cuisines.

Ceci dit, le retrait de cette traduction (qui continuera sa vie là où elle voudra, j’ai toujours traduit pour moi, y a pas mort d’homme, et je suis pas Claro ni Marko...) a provoqué la naissance d’une série remarquable de réflexions dépassant de très loin l’affaire évoquée ci-dessus, lire André Gunthert, Lionel Maurel, Hubert Guillaud, Laurent Margantin et plein d’autres. Cela n’aura donc pas été inutile, loin de là – et merci à eux tous.

Il n’y a donc pas d’affaire, je n’imagine pas Gallimard me poursuivre pour une mise en ligne qui a cessé avant même qu’ils m’intiment d’y procéder. Il y a juste le titre d’Hubert : Nous n’échapperons pas à reposer la question du droit.

 

addendum 8 – 18/02/2012, 19h16


Ci-dessous un extrait de Georges Bataille, paru dans Critique, mars 53, et repris dans OC tome 12 (merci Yoann Gentric), où il parle de la traduction Dutourd. Je n’avais pas connaissance de ce texte en réalisant ma propre traduction (sinon, je crois que ça m’aurait terrorisé – je m’y reconnais pourtant bien). Je n’ai pas travaillé d’ailleurs en référence ou contre-référence au texte de la trad 1952, ne l’ai même pas à la maison, avais jeté un oeil dessus chez Gibert juste après avoir terminé.

 

addendum 7 – 18/02/2012, 17h24


Uniquement si vous habitez le Québec, puisque là-bas au moins cette traduction aura le mérite de pouvoir survivre légalement, vous la trouverez en PDF sur le site d’Annie Rioux, écriture & dérivés. Et si elle vous convient, échange de bons procédés, prenez connaissance sur publie.net du magnifique et violent texte d’Annie : Filles du Calvaire. Gagnant-gagnant. Je répète, par précaution légale : si et seulement si vous téléchargez depuis le Québec.

 

addendum 6 – 18/02/2012, 10h10


 ci-dessous une liste non exhaustive des sites et blogs qui sont intervenus sur ce différend – et merci d’arrêter d’appeler ça une guerre, je n’ai fait la guerre à personne, j’ai obtempéré à une demande de retrait qui ne m’a même pas été adressée, point barre, les moucherons ne s’attaquent pas aux bulldozers, et c’est pas moi qui vais racheter Flammarion à leur place... Je commence quand même à comprendre pourquoi je me suis trompé sur cette question de domaine public et comment ça fonctionne, merci à Cécile Dehesdin sur slate.fr pour cette analyse détaillée.

 

addendum 5 – du lendemain – 18/02/2012, 7h50


Réveil un peu douloureux, impression que c’est un mauvais rêve. Floraison de messages un peu partout, mais j’aimerais tellement que ça concerne plutôt le travail collectif de recherche et de création qu’on mène ?

Des messages aussi qui imaginent que, Gallimard bloquant pour encore 20 ans les droits d’Hemingway (qui s’est suicidé il y a 50 ans, mais ses héritiers ayant apparemment renouvelé en 1980 le copyright par je ne sais quelle astuce juridique), et Gallimard méprisant son propre public en ne proposant pas de version numérique du texte concerné, encore moins une traduction moins obsolète que la Dutourd 52, qu’ils pourraient utiliser la mienne : ce genre de message ça me fait un peu mal. Suffit de la goujaterie, pas envie de jouer les domestiques. Pas avec eux, pas chez eux. Ce qui les gêne, c’est publie.net, et c’est bien pour cela qu’hier, au lieu de m’adresser un message à moi (ce n’était pas difficile), ils ont décidé de faire pression sur nos diffuseurs.

Alors s’il vous plaît, respect là-dessus. De même, je n’ai jamais utilisé une seule fois dans mes quelques relais twitter d’hier des #hashtags dont je ne porte pas la responsabilité. De même, je n’ai relayé à aucun moment les messages qui annonçaient que ma propre traduction était maintenant accessible sur des serveurs libres, je ne l’ai pas choisi, j’en ai fait mon deuil (enfin non, quand même, sentiment intérieur de profond gâchis), mais désormais c’est comme ça – qu’elle vive sa vie sans moi.

Je rappelle que le travail de publie.net sur les textes de domaine public a une fonction vitale pour notre plateforme : c’est la seule cagnotte dont je dispose pour rémunérer les 2 codeurs-créateurs en charge de nos epubs textes contemporains, dont la diffusion à elle seule ne permettrait pas cette rémunération, retour à mon 1er paragraphe. Et c’est probablement la raison de cette attaque lourde et délibérée de M Gallimard, dont on aurait supposé qu’il avait autre chose à penser mais non.

On souhaite bon courage à toutes celles et ceux qui continueront de lire Le vieil homme et la mer dans la traduction de Jean Dutourd pendant 20 ans encore.

Mes traductions de Lovecraft et mon Bartleby restent à votre disposition sur publie.net, et il y en aura d’autres – c’est un exercice du soir pour moi important, depuis deux ans, ou le dimanche (oui, traducteur du dimanche), y compris parce que ça m’aide à gérer la déconnexion. Et que je ne saurai plus lire la littérature américaine sans mettre les mains dedans.

 

 

addendum 4 – 17/02/2012, 19h29, affaire close


J’ai eu connaissance à 12h45 de la lettre comminatoire de Gallimard à mes diffuseurs, les enjoignant de retirer immédiatement de la vente ma traduction personnelle du Vieil homme et la mer.

J’ai procédé à 12h50, principe de précaution, au retrait de cette vente via la plateforme de mon diffuseur l’Immatériel-fr. Elle a été effective dans la minute chez l’essentiel de nos diffuseurs, dont notre propre plateforme, ePagine, iTunes, délai de quelques heures pour Fnac et Amazon.

J’estime donc avoir obtempéré à la demande qui ne m’a toujours pas été communiquée, les éditions Gallimard considérant indigne d’eux-mêmes une telle démarche.

Fin de l’affaire. C’est un petit morceau de moi ce soir qui m’est enlevé. Quelques amis ont lu ce travail qui me tenait à coeur, c’est l’essentiel. Je continuerai à publier et à traduire.

L’hostilité active du Syndicat national de l’édition à notre égard, le lobbying de ces messieurs les riches et puissants est trop insupportable – hors 2 conférences sur mutation numérique du livre sur lesquelles je suis engagé, je ne parlerai plus de ces problématiques qu’à l’étranger. Je ne mettrai pas les pieds non plus au Salon du livre de Paris, lié au triste SNE. Par contre, on continue le projet impression à la demande (M Gallimard n’est vraiment pas représentatif des grands éditeurs, il y en a des aussi intéressants que lui avec qui ont peut parler et travailler, et qui n’ont pas comme réflexe d’écraser les lapins qui traversent dans leurs phares). On continue avec nos auteurs, et ce sera ça notre réponse : ce qui les dérange, c’est que le travail de découvreur de littérature c’est plus eux, c’est nous, fin de l’histoire.

Merci à tous de votre soutien. La meilleure façon de l’exprimer c’est de nous lire, pas mes textes à moi, ceux de nos auteurs.

 

addendum 3 – 17/02/2012, 18h30


Désolé, amis journalistes, mais je n’ai rien de plus à ajouter. Tout est dans le blog, et réciproquement. Le dis, et le redis : la vraie révolution, c’est quand vous commencerez à parler de nos auteurs et de nos textes, et pas venir respirer par ici sous prétexte que M Gallimard se sent soudain menacé par notre existence. Et JE NE ME SERS PAS DU TÉLÉPHONE.

 

addendum 1 – 17/02/2012, 15h50


Merci à tous pour messages amicaux.

Il y a 2 points essentiels :
 le premier concerne l’obsolescence globale du système actuel de droits d’auteurs ;
 il a comme corollaire l’axiome essentiel du droit français, qu’un contrat ne vaut que pour ce qu’il nomme – je travaille avec mon conseiller juridique, le copyright d’Hemingway pour les publications américaines appartient à ses héritiers, mais le texte lui-même relève du domaine public ; il semble qu’il soit plus que risqué à Gallimard, qui a procédé par la menace auprès de mes distributeurs, sans avoir même la politesse de m’informer, d’affirmer sans pièces disposer d’un droit d’exclusivité pour l’exploitation numérique de l’oeuvre concernée, sinon les droits concernant la traduction 1954 de Jean Dutourd ;
 la deuxième me touche de façon plus affective : une position de pouvoir et de lobbying dans le système éditorial français, qui tente de faire pression sur nos diffuseurs pour léser notre travail de création.

Évidemment, pas question de céder. Je prends 3 jours pour réfléchir. Il se peut que je suspende l’activité de publie.net quelques mois, le temps de recréer la structure à Bruxelles et prendre un peu de distance.

Et si cette lettre comminatoire s’avérait une poursuite abusive, je serai mieux à ma place qu’à la leur.

Mais, sur le fond, il se joue quelque chose de beaucoup plus important. La culture numérique ne peut pas se décalquer sur les formes actuelles de distribution du livre. C’est là qu’il nous faut inventer.

À suivre. Mon téléphone est coupé. Pour pas craquer, je retourne à traduction en cours d’un autre texte immense, Pour demain, de Conrad (à noter d’ailleurs que la traduction Gide de Typhon est sur des tas de sites gratuits et que Gallimard n’a pas l’air de s’en formaliser) et j’ai plein de bricolos à réparer dans ma maison.

 

addendum 2 : le web, c’est quand même quelque chose...


Remerciements plus particuliers, pour leurs billets blog, à :
 touché de cette page remue.net, la mets en ouverture
 Claro (pas rien, ami, écrivain, et quel traducteur) : Gallimard l’a amer ;
 Benoît Mélançon, heures de partage montréalaises : Appui à François Bon ;
 Laurent Margantin (qui vient de proposer magnifique traduction des ultra-brefs de Kafka – et je rappelle que dès entré dans le domaine public, G-A Goldschmidt comme B Lortholary avaient publié leurs propres retraductions de Kafka, est-ce que ça abîmait notre révérence à Vialatte ?) : En faveur du Vieil homme et la mer.
 Numérama, Gallimard pousse un passionné de littérature etc. ;
 Korben, Qui se gallimarrera le dernier ;
 Christophe Grossi qui avait été le premier avec Marc Pautrel (La chose pour laquelle on est né) à lire et propulser cette traduction, sur le blog ePagine
 Mahigan Lepage, C’est à la création qu’ils en veulent
 sur CultureVisuelle (site qui m’est indispensable), Pierre-Alexis Vial, lettre ouverte
 l’analyse de Marie D Martel sur voir.ca
 référence aussi, Olivier Le Deuff : c’est même à ça qu’on les reconnaît
 toute l’autorité de Jean-Michel Salaün dans son titre stupide Gallimardise
 Hervé Bienvault, faire une tournante
 Sébastien Rongier, 65 euros et 18 centimes
 Julien Pauthe, la traduction de Dutourd est bâclée et Gallimard le savait
 Marie Cosnay, dont nous venons de mettre 3 textes en ligne sur publie.net REPRINT, le niveau de bêtise etc
 Arnaud Maïsetti : Libre de traduire Hemingway, L’Adieu aux armes
 Laurent Grisel, sur Cassandre : Il n’y a plus de magie
 Philippe De Jonckheere, Le vieil homme pour Madeleine
 résumé sur Bibliobs, j’assume.
 et ainsi de suite, chez Jacques Bon, Hervé Jeanney, Brigitte Célérier (et merci pour le répertoire de liens et réactions, plus large que celui-ci...), Candice NGuyen, Guillaume Vissac, Dominique Hasselmann, sediter et d’autres probablement
 les éditions de Londres : droit d’auteur 2012
 sur Hyperbate, l’abeille et la bête
 Clément Monjou sur ebouquin, choc de 2 visions de l’édition, lire aussi important commentaire de Marc Jahjah en fin du billet.
 Nicolas Gary, sur Actualitté : L’impossible traduction d’Hemingway
 André Gunthert, Que protègent les droits d’auteur ?
 sur slate.fr, Hemingway est-il dans le domaine public ?
 Marie D Martel sur Bibliomancienne : traduire, trahir ou remixer The old man and the sea
 Lionel Maurel sur S.I.Lex/Calimaq, Le roi est nu
 Hubert Guillaud enfin, pour synthèse et ouverture, Nous n’échapperons pas à reposer la question du droit.

Et encore :
 le soutien de Livre au centre
 sur linuxfr, quand les morts sont plus rentables que les vivants
 à nouveau les Carnets d’outre-web, traduire, science inconnue, pratique dangereuse
 bibliobs, qui est le meilleur hémingway
 Hubert Beuve-Méry dans Le Monde économie (pourquoi économie ?), polémique (abonnés seulement)

Plus la prétention ni la possibilité d’être exhaustif, ne pensais pas que ce retrait ferait ainsi boule de neige, merci à tous.

 

 

Gallimard versus publie.net – 17/02/2012, 13h50


L’ensemble des diffuseurs de publie.net (mais pas moi) viennent de recevoir la lettre suivante :

Chers libraires,

L’éditeur Publie.net a mis en vente, peut-être via votre plateforme, une édition au format numérique de Le Vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway.

Les Editions Gallimard sont propriétaires des droits d’édition (y compris des droits d’édition au format numérique) pour cet ouvrage.

Elles demandent à l’éditeur Publie.net de retirer cet ouvrage de la vente, dont la publication et la commercialisation constituent un acte de contrefaçon.

Si vous proposez cet ouvrage à la vente, nous vous demandons de procéder à son retrait immédiat de votre plateforme.

Cordialement,

Eric Marbeau

Partenariats et Diffusion numérique – www.gallimard.fr

 

La lettre reçue par un au moins de nos diffuseurs fait d’autre part mention de dédommagements fonction du nombre d’exemplaires téléchargés.

J’ai procédé dans la minute même à ce retrait. Quelques faits :

Hemingway, disparu en 1961, est dans le domaine public aux USA et Canada.

Rappelons que les États-Unis, sous la pression des éditeurs européens, viennent d’adopter une loi selon laquelle la durée du domaine public dans le pays d’origine doit s’appliquer au pays de diffusion.

Traduire Le vieil homme et la mer était pour moi un projet ancien, avec des souvenirs venus d’une enfance dans un recoin pauvre, le littoral vendéen à l’Aiguillon-sur-Mer, ses ostréiculteurs, le travail sur la digue où j’accompagnais mon père et mon grand-père. Parler lent, parler rare, épreuve continue des éléments de nature.

La traduction proposée par Gallimard depuis 1954 est due au futur académicien Jean Dutourd. Elle s’établit selon les canons d’époque, faisant parler le pêcheur comme doit parler selon la littérature un illettré de Cuba. J’ajoute que cette traduction n’est pas disponible au format numérique.

J’ai préféré la vieille leçon de Maurice-Edgar Coindreau, premier traducteur de Faulkner, qui disait s’être souvenu du parler vendéen pour entrer dans Faulkner.

J’ai mis en ligne la semaine dernière ma propre traduction de Le vieil homme et la mer. Vingt-deux exemplaires exactement en ont été téléchargés.

Ce matin, M. Antoine Gallimard, adresse rue Gallimard, Paris VIe arrondissement, officier de la Légion d’honneur, président du Syndicat national de l’édition, membre du Conseil d’administration de la Bibliothèque nationale de France, demande le retrait immédiat de cette traduction, et réclame des dédommagements.

Je suis usé, poussé à bout, irrité. C’est à la création que ceux-là en veulent. Ils sont prêts à tous les gâchis pour maintenir leur pouvoir.

C’est la première fois que j’ai affaire à une réaction de mépris, d’arrogance, d’hostilité aussi délibérée. C’est beaucoup, pour une petite structure comme la nôtre.

Ci-dessus, photographie de mon père devant la mer. Cette traduction du Vieil homme et la mer lui était à chaque page dédiée.

Je remercie tous les auteurs, lecteurs, diffuseurs qui durant ces trois ans nous ont soutenu sans faille et permis une telle aventure.

Je vous souhaite du bonheur. Par la lecture, quand même et malgré eux.

 

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1ère mise en ligne 17 février 2012 et dernière modification le 23 mai 2022
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