roman-photo | vitres

résidence Paris en Toutes Lettres, une semaine d’immersion à la Défense


Ainsi donc il y avait ici deux mondes, qui ne communiquaient pas. On les voyait glisser derrière les vitres, ils ne se préoccupaient pas de nous, et nous n’aurions pas su trouver ouverture pour les rejoindre. Et ceux-là mêmes qui se déplaçaient en glissant derrière les vitres, avaient-ils accès aux volumes bétonnés en arrière : ou bien par quelque guichet échangeait-on les messages, et ceux du dedans agitaient parfois le badge qui leur avait là-bas donné accès, sans retour ? C’était le premier jour. Je manquais de repères. Ou bien on ne m’avait pas donné le bon badge. Moi aussi je glissais au long des vitres, mais là : côté du vent. La parole ne rejoignait pas, un signe qu’on faisait, ils ne le voyaient pas. Mais ceux du dedans des tambours et cubes de ciment, que savaient-ils des êtres glissants le long des vitres ? Et ceux qui filaient, séparés de vous par les vitres, s’ils ne vous voyaient pas, n’était-ce pas pour souffrir de ce que, derrière les masses de ciment, les nouvelles salles étaient inaccessibles, les condamnant ainsi à circulation permanente ?


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1ère mise en ligne et dernière modification le 2 mai 2011
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