publie.net | appel plasticiens & photographes

la collection portfolio de publie.net : un atout pour faire connaître votre travail ?


Travailler pour l’incertain, aller sur la mer, passer sur une planche.
Pascal, Pensées

 

Publie.net a 3 ans, mais je continue d’avancer doucement : d’une part ne pas mettre en cause la structure encore très fragile de notre micro-entreprise, équilibre qui solidifie progressivement, à mesure de la confiance des bibliothèques (qui, de leur côté, expérimentent l’accès à distance, et considèrent comme important de proposer à leurs usagers des ressources autres que le plus consensuel du Net), à mesure que nous rejoignent de nouveaux abonnés (puisque c’est le modèle qui de plus en plus me semble le vrai défi de publie.net : lire à volonté, découvrir), et bien sûr les téléchargements individuels – apprendre d’autre part à rendre tout cela le plus confortable et simple possible, quel que soit le support utilisé. Se hâter lentement : pour l’instant, donc, c’est resté discret, notre collection Portfolio.

Dans ce contexte, les frontières deviennent de plus en plus poreuses : quoi de plus normal avec le web ? Et ce sera encore plus le cas avec les tablettes iPad et ses soeurs (notre feuilletoir n’utilise pas flash, mais on vous expliquera bientôt ce qu’on prépare à nos abonnés pour les tablettes) : proposer une expérience de lecture aussi dense et mobile, curieuse, que ce à quoi nous habitue la consultation Internet, cela laisse loin en arrière la transposition des romans standards, aux formats conventionnels de l’industrie papier.

Ce sont ces expériences qui nous intéressent, esthétiquement et – j’allais dire – politiquement. Et c’est pour cela que nous partons nous-mêmes en quête de nos auteurs, et que le centre de gravité de notre expérience s’établit autour de ceux qui sont déjà impliqués dans le web.

Ces frontières sont poreuses aussi dans la littérature : après mes 2 ans aux Beaux-Arts Paris, j’ai pu mesurer combien on y écrivait, et comment l’éducation aux formes, au risque esthétique, en faisait aussi une pépinière de nouveaux auteurs.

Il faut sortir le web du livre. La situation des plasticiens d’aujourd’hui évolue comme celle des auteurs : la diffusion classique, galeries pour eux, édition pour nous, sont en voie d’effondrement. Notre rôle social, interventions, stages ou résidences, commandes, a toujours été présent mais prend une autre importance. Nous inventons aussi d’autres formes : performances communes, installations, événements. La question de la trace se pose autrement.

L’accès aux ressources sur Internet, pour les photographes et plasticiens, est évidemment vital. Mais il faut des sites comme le nôtre, capables de promouvoir, organiser une circulation et des liens. D’autre part, les ressources sur Internet sont des ressources passives, le plus souvent basse résolution. Ce que nous proposons, ce sont des outils sophistiqués et puissants (merci l’immateriel-fr) de consultation et d’accès.

Surtout, c’est permettre au travail de chacun d’être mis en avant par les bibliothèques, instituts français à l’étranger (Londres, Mexico, Varsovie les pionniers !), médiathèques de ville (accès à distance en place à Rennes, Melun, La Roche/Yon : est-ce que ça ne devrait pas concerner tout le monde ? – pour nous c’est inclus dans l’abonnement, comme les métadonnées de catalogage). Plusieurs Centres régionaux du livre ou Centres de documentation et ressources ont souscrit à notre offre « monoposte » (accès lecture seule sur un ordinateur public et un ordinateur équipe) : là aussi, nous on aurait bien cru que tous ces lieux souhaiteraient bénéficier de notre proposition, il n’est pas trop tard... Mais comme nous aimerions aussi que les écoles, et pas seulement d’art, puissent proposer nos ressources à leurs usagers : à quoi bon sinon un tel effort dans l’accueil des jeunes auteurs...

Publie.net ne bénéficie d’aucun soutien institutionnel (nous ne rentrons pas dans les « cadres » du CNL, alors que le ministère de la Culture continue à déverser des centaines de milliers d’euros dans des paniers percés, mais bon, ça ne nous regarde pas : l’accent mis ces jours-ci par le ministre sur l’importance du rôle des bibliothèques dans la lecture pourrait changer la donne ? – tant mieux si oui, disons qu’on garde un tour d’avance, mais aucun regret de tout ce que j’ai appris ces 2 ans auprès des amis bibliothécaires hybrides) : nos ressources, ce sont uniquement nos abonnés et les téléchargements. Et notre seul engagement – nos outils évoluent en ce sens –, c’est de redistribuer à nos auteurs 50% de nos recettes (indépendamment du problème juridique que ça pose, mais c’est au Droit de nous suivre, et pas l’inverse – on paye déjà à nous seuls plus de TVA qu’amazon et eBay réunis...).

Aux plasticiens et photographes qui souhaiteraient nous proposer des ensembles de portfolio la même rétribution qu’aux auteurs littéraires : 50% sur les téléchargements individuels, et 50% de la recette globale abonnements répartie à l’ensemble des auteurs selon péréquation des pages visitées.

La collection PortFolio de publie.net, sous la direction d’Arnaud Maïsetti et Jérémy Liron, propose des contributions en binômes, auteur et artiste (et nous rappelons la collection Art, pensée & Cie sous la responsabilité de Sébastien Rongier : coopérative, on s’appelle). À côté de cette collection, les PortFolios proposent de façon la plus simple un ensemble défini par l’artiste, texte et images, volume à définir.

J’ajouterais que je tiens évidemment la photographie pour un domaine esthétiquement central, presque laboratoire du monde par excellence. Ils ont d’autre part été dans les premiers à investir le Net. Le problème de la rétribution est essentiel : c’est ce que nous ont signifié les premières bibliothèques à s’abonner à publie.net, nous accomplissons une tâche relevant de la lecture publique, l’abonnement à nos ressources était une manière de rétribuer l’usage fait dans leurs salles de sites comme remue.net ou Tiers Livre.

Ces jours-ci, un peu moins de mises en ligne : nous tenons à reprendre en permanence la totalité de notre catalogue, le rendre accessible en epub, faire que même les premiers textes mis en ligne bénéficient de notre réflexion permanente sur l’ergonomie écran. publie.net est loin désormais d’être le seul acteur dans ce domaine : il semble acquis que l’invention est plus du côté de ces nouveaux acteurs, que de la transposition de l’ancienne chaîne du livre.

Amis photographes, n’hésitez pas à expérimenter avec nous : sur le web on apprend en marchant, à mesure du matériau neuf apporté, un peu comme ces grands ballons à l’hélium qui prennent forme à mesure qu’on les gonfle.

Voici deux réalisations pour premier essai :
 Hoboken plan fixe, 39 pages, sténopés de Jérôme Schlomoff, texte perso.
 Entre-Deux, 26 pages, photographies de Nicolas Aiello, objets, inscriptions, papiers trouvés dans l’intérieur des livres en bibliothèques publiques.

Souhait aussi qu’à l’intérieur de cet ensemble PortFolio, possibilité de prise en charge par des collectifs, collection à leur nom, et rétribution on implémente – assez travaillé avec plusieurs de ces collectifs pour que l’invitation soit sérieusement faite. Si cela vous convient, on examine vos propositions (conseil Jacques Bon, Philippe De Jonckheere, Jérôme Schlomoff)... Un de ces prochains jours, on vous parlera aussi cinéma et courts-métrages, mais chut.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 10 avril 2010
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