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Ce qui me gêne dans la nouvelle, c’est qu’on puisse la considérer comme marche d’accès à un format plus long, transition ou apprentissage. La nouvelle advient à elle-même lorsqu’elle est œuvre totale : c’est le cas chez Poe, Henry James, Tchekhov, dans notre langue Maupassant, bien sûr ça n’a rien d’exhaustif. Mais Kafka, par exemple, ne relève pas du genre nouvelle, il y a équivalence totale entre ses récits de format bref et ses romans, voire même certaines de ces entrées de journal en trois lignes qu’on place au même niveau. Et ce qui ressort immédiatement de ces premiers noms au panthéon des indispensables, c’est en quoi la nouvelle est d’abord liée à un format de publication, le récit complet de fiction inséré dans un magazine (Poe, Lovecraft) ou un quotidien (Maupassant) : si cette tradition de publication littéraire ne s’implante pas, du moins pas durablement, ou pas comme fondation — et c’est le cas dans l’espace francophone —, alors la nouvelle n’atteint pas à son rôle, et sans ce rôle elle n’atteint pas à son vertige, ce qu’elle enferme en spirale. Dans ce cas, ne pas perdre de temps à ce qui les rassemble en recueil.

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Espace fascinant initié par la brièveté du format nouvelle : qu’elles puissent s’assembler, ne serait-ce que par motif financier, non par dizaines mais par centaines pour le même auteur. Comme au XVIe pièce les œuvres brèves de théâtre pour Quevedo ou Cervantès (je pense au Rétable des merveilles : mais l’espace de la publication (au sens strict du mot) par et sur la scène jouant le même rôle que trois siècles plus tard la presse pour les auteurs américains ? C’est pour gagner sa vie que Julio Cortàzar développe ses fictions brèves, dans une œuvre d’abord basée sur essais et poèmes. Les récits brefs de Jorge Luis Borges sont publiés par version successives (cinq en dix ans, à vérifier, pour La bibliothèque de Babel) dans des revues et la composition des livres, en tout cas des trois recueils principaux de récits fantastiques que sont Fictions, L’aleph, Le livre de sable n’en font pas une suite compilée de nouvelles, avec Chronopes et fameux Cortàzar est à la frontière. Si Faulkner en laisse 400, Tchekhov au moins 200, et on pourrait prolonger les exemples, c’est aussi comme atomisation d’un univers, comme dans les 120 romans de Simenon, faisant un tissu de l’oeuvre centrale, plutôt qu’une forme cultivée en soi, comme c’est le cas chez Carver ou James. Bien sûr ici pour ouvrir à débat et avis. Où et comment la nouvelle cesse d’être elle-même pour devenir roman, par exemple.

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Le plus haut mystère, compte tenu de l’étroitesse de format et du contexte de publication moins noble de le livre, c’est quand même ceci : qu’on se souvienne de telle ou telle nouvelle (votre panthéon à vous de dix nouvelles, vous choisissez lesquelles ? l’exercice est aussi rude qu’il est idiot) à égalité des plus grands romans, voire des oeuvres-vie.

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1ère mise en ligne et dernière modification le 14 avril 2021.
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