Marie-Noëlle Bertrand | [titre à déterminer]

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Le titre de son blog, Éclectique et Dilettante, dit beaucoup d’elle. Elle aime la littérature, la radio, la photographie,... et (presque) tout l’intéresse. Elle lit parce qu’elle manque souvent d’énergie pour écrire ; elle écoute la radio car même si celle-ci a beaucoup changé (sous-entendu « pas en bien » de son point de vue), elle ne supporte pas la télévision ; elle fait des photos car elle ne sait pas dessiner. Et puis, elle passe beaucoup (trop peut-être) de temps à lire les blogs de ceux qu’elle suit depuis longtemps sur les réseaux sociaux.
proposition n° 1

Elle gravit les escaliers, ils sont raides ; on lui a dit de monter là-haut pour chercher un carton que son oncle a laissé pour elle.

Les poutres sont apparentes, vernis d’une couleur bois très foncée et sans doute traitées contre les termites. Il y a là, abandonné, tout ce qu’on a besoin de mettre à l’abri des intempéries : des chaises, une grande table, des cartons fermés ou pas, étiquetés ou pas... C’est plus un débarras maintenant ; plus un débarras qu’un grenier.

Il y a trop de lumière, les lucarnes sont trop grandes. Il manque des odeurs, des sons… Elle ferme les yeux.

Elle se revoit montant les escaliers du temps où ils étaient extérieurs... Elle sent l’odeur des jambons qu’on mettait à sécher. Elle sent l’odeur de la farine et du son... Elle croit se souvenir que le moulin à céréales sur lequel veillait son grand-père était électrique pourtant, elle sent l’odeur d’huile chaude qu’il dégageait. Sa mère disait souvent que ses taches de rousseur était la poignée de son que son parrain avait jeté vers elle alors qu’elle était enfant.

Elle se revoit au pied de ces escaliers lors de la dernière moisson à l’ancienne. La poussière de la paille dans le soleil… Elle entend le bruit assourdissant du monte-bottes. Elle entend les cris des hommes qui s’affairent autour des machines. Elle entend les conversations des femmes dans la cuisine. Elle entend le bruit de la vaisselle qu’elles lavent après le repas de midi ; il a réuni amis et voisins venus aidé autour de la grande table dans le garage...

On l’appelle, "T’as trouvé"… Elle rouvre les yeux... "Oui...". Elle prend le carton. S’arrête un instant avant de refermer la porte. Elle respire, non rien... Elle descend les escaliers.



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1ère mise en ligne 9 juin 2018 et dernière modification le 23 août 2018.
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