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#Rabelais | Chambord, avec échafaudages

Comme affronter nappe souterraine bien plus lourde que ce qu’on se connaît de vieille procrastination, ou bien tout simplement la confiance qu’on a à simplement lire et rêvasser, parce qu’on sait que là aussi la ressource principale pour entrer dans ce monde flottant de l’écriture. Départ dans 20 jours, il y a bien des choses concrètes à empiler brique sur brique comme un mur : rangement, transporteur, sécurité sociale, tri de ce qu’on jette, ce qu’on donne et à qui, et de ce qu’on rapporte. Pas d’animosité contre la ville, mais elle-même, pour signifier la boucle, a retrouvé cette moiteur lourde qu’elle avait à notre arrivée, fin août de l’an dernier. Les chantiers ouverts appellent encore : hier, beaucoup de temps dans Buffalo, mais là aussi un peu comme un refuge. Lecture de Truman Capote (In a cold blood), de l’extraordinaire Elisabeth Gaskell (Cranford), poursuite de Lovecraft dans lequel je n’étais jamais véritablement entré avant Providence, et grâce auquel je perçois autrement le rapport intérieur/extérieur ici à Québec (photo ci-dessus, cette distorsion du réel). Mais il y a une sorte de coquille de plus en plus lourde à déplacer ou lever : se dire que désormais on attend, mais c’est tout qui attend. Dans un drôle de sursaut, hier, entré à Zone parce que, dans cet écrasement, depuis 3 jours au moins, il y avait la pulsion d’un épais cahier de 250 pages, et pendant les 3 prochains mois écrire hors blog, hors site – non pas pour le rapport public/privé, parce que j’ai aussi mes ateliers nuage, mais pour rythmer, rompre. A Zone ils ont bien reçu leurs iPad, mais rayon cahiers il n’y a que les répertoires alphabétiques, ou bien des cahiers Clairefontaine que je trouve trop scolaires. Ce n’est plus porteur, la papeterie et les cahiers, sauf pour les inévitables Moleskine. J’en ai un dans mon sac d’ordi, format carnet, mais exceptionnel que je m’en serve. Et là, pour ce que je souhaite obscurément, je voulais vraiment un format cahier. Le Moleskine n’est pas si mal, mais coûte 20 dollars : normal, c’est une de nos plus belles réussites à l’exportation, d’ailleurs leur site est en anglais, mais ils sont faits à Tours en Indre-et-Loire, là-même où on habite [ATTENTION : CF RECTIF COMMENTAIRES]. Bizarre que sur le site toute référence au lieu de fabrication soit soigneusement évincée : Modo & Modo. En 2006, ils ont vendu la marque à la Société Générale pour 60 millions d’euros : je n’ai pas acheté le carnet Moleskine. Ce matin tout va bien, le projet traîne toujours dans la tête, mais c’est juste à cause de cette désoccupation provisoire, que je n’arrive pas à m’y lancer – juste attendre


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 6 juin 2010
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