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nuit bruit

Sont arrivés hier soir 20h, camions qui vident la chaussée du boulevard et l’interdisent aux voitures, et puis c’était très beau dans la nuit : gigantesques machines à fraiser par bandes de deux mètres, camions rouges clignotants pour évacuer le bitume, etc. Mais pourquoi un vendredi à huit heures du soir ? A six heures, ce matin, il y a eu une brève interruption, tout d’un coup l’immeuble ne vibrait plus (les klaxons des engins en marche arrière). A six heures et demie ça a repris. Il avait quoi, le boulevard ? Les voitures y roulaient à toutes heures sans demander mieux. Il y a d’autres urgences : l’état des hôpitaux, au Québec, on n’en revient pas, nous les petits Européens, tant c’est délabré vieux décrépit. Me semble que tant qu’à jeter leur gigantesque argent par les fenêtres, ça aurait été mieux vers les hôpitaux que vers la sainte-Automobile. Mais on comprend pas tout, du Québec, loin de là – même à dix mois de présence. On garde les fenêtres fermées, mais même comme ça, au premier étage sur boulevard, le bruit est à hurler. Ça y est, ce matin 7h34 le boulevard est entièrement fraisé. Ils font des marques pour des tranchées. Quoi faire, où aller, où fuir. Bibliothèque, Starbuck, on peut emmener son ordi partout, mais pas après une nuit sans dormir.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 29 mai 2010
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