J’aurais bien préféré me dire : – Ah, ces Américains. La vieille ville ici est un genre de décor pour jeu de rôles, touristes US qui se donnent l’impression d’être en Europe sans avoir à payer la traversée. Heureusement, il y a des endroits plus magiques à Québec que le vieux centre et ses couvents et églises qu’ils n’osent pas démolir (je reviendrai sur une démolition récente). Voilà : trois semaines de construction, énormes camions, hommes à casques jaunes, milliers de mètres (exactement : 16 fois 565 mètres) de tuyaux caoutchouc avec liquide réfrigérant (fréon ?) pour créer, partant de tout en haut le château Frontenac (bel artifice aussi, pour accueillir les paquebots, quand les paquebots ont cessé progressivement de venir) jusqu’en bas sur le fleuve : mais il n’y a plus d’hiver, ici, une seule fois de la neige (le jour de la Fabrique numérique, pas de chance), maintenant le sol est dégelé et les trottoirs en beau ciment. En gros : 4 types bottés, molletonnés, casqués, s’élancent ensemble de front dans la descente glacée, tous les coups sont permis, et le premier en bas a gagné. C’est sponsorisé par Red Bull, une infâme saloperie excitante alors que tous les autobus de la ville sont remplis de messages d’avertissement à l’attention des écoliers et lycéens contre la même boisson, les billets sont à 30 dollars pour voir les types dévaler. Mais on découvre que ce truc à la Ben Hur, sur musique Metal, existe aussi en Europe, le même carnaval à Münich, et toutes les villes d’ici ont participé aux pré-sélections, 12000 mômes pour garder les 160 premiers : quelle allégorie intérieure qui les pousse ? C’est dans 2 semaines, le samedi 20 mars. Je ne serai pas dans les parages du Red Bull crashed ice, ni comment ils vont déguiser la ville – on peut voir aussi des vidéos du Final crash. A noter qu’un des onglets du site Red Bull mentionne explicitement le mot Culture.