< Tiers Livre, le journal images : non dehors

non dehors

Pourtant j’ai eu l’autobus, et constat que les jours rallongent : pas au point de pouvoir vraiment photographier ces suites symétriques du bord droit. Puis le Second Cup BerriUqam pile entre métro et gare, parce qu’il faut bien un café à l’arrivée et que la connexion est gratuite. La joie en plus d’échange mail imprévu avec Claude Ponti et Vincent Segal, comme s’ils s’étaient donné le mot, les frères – plus proposition boulot imprévue pour le retour, mais la route longue encore, y compris pour décision. Puis métro jusqu’à la librairie Olivieri il me fallait des Thomas Bernhard pour apporter aux étudiants, mais très irrépressible envie relire Béton et Le neveu de Wittgenstein. Puis fac, deux rendez-vous avec étudiants et direct le cours : toujours une sorte de marathon de fond, où on creuse et racle en soi-même, souvent en aveugle, mais probablement qu’ils savent que c’est là où s’installe le partage. Quand ils écrivent, je remonte brièvement à mon bureau, café ou pomme, puis deuxième cours, très différent parce que moins nombreux. Puis métro, puis bus. Est-ce que j’ai été un seul moment dehors ? Penser pourtant que c’est très bien comme ça, et, à me souvenir de l’ensemble, resterait : conversation au secrétariat de la fac, ce que je formulais probablement différemment de Koltès et Thomas Bernhard parce qu’on est cette année et pas l’année dernière, et ce bref moment d’écriture dans la nuit du bus retour – et nageant au-dessus, avec des éclats violents, les textes lus par les étudiants à la fin de chaque séance : rarement aussi lestés de langue et signes du Québec, assumés tel. Crisse de textes, cute de job : mon dehors à moi, en fait.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 15 février 2010
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