Je crois qu’hier soir, on y était : le sens fourni par le contexte, le livre, les traces de nos lectures dans l’intérieur des performances. Mais le geste passait avant, la façon dont l’écriture était sur le mur, bancs-titres de Pierre Ménard tandis qu’il lisait à haute voix un autre texte ou répondait par des jeux de musique et vidéo en direct à ces mots d’ordre intérieurs concernant l’écriture, la voix. Avant, Silvère Mercier (son compte rendu et sa présentation déjà sur Bibliobsession) avait rêvé aux bibliothèques où tout était mobile, et se remodelait en fonction de la demande de l’usager, souhaitant s’isoler à la rencontre de lui-même ou au contraire partager. Enfin Philippe De Jonckheere, bande son un texte issu de mille pistes de son journal, et le questionnement instauré de la démarche, et lui naviguant à vue dans l’immensité de son site, la dynamique de la souris, visible, hésitant, essayant en connexion directe, devenant l’intensité de ce qui nous était "livré". Marrant, sur la table, ces trois ordis mis en commun pour les quatre intervenants, du coup ce n’est plus le webeur et sa machine, mais un (presque) réseau ou potentialité machine que chacun prend sans se préoccuper d’à qui est l’écran, pour revenir à sa voix, ses images. Merci aux blogueurs présents, têtes connues, récurrentes, c’est bien ce partage. Et, mine de rien, dans la suite des cinq séances publiques, un fichu casting. Ce matin, depuis aéroport Roissy, dans l’Airbus 330 un groupe de rock, une équipe sportive avec sa coupe, à ce soir. Et message perso à Philippe De Jonckheere : oui, le roman, il était là. Roman de 45 minutes, en écriture totale – plutôt que "numérique".