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2009.01.29 | curiosités de la ligne de Toulouse

une autre date au hasard :
2007.09.05 | ça tire vite, chez les koboy

Appareil photo numérique, Corail Bordeaux Toulouse, le 28 janvier 2009 (et manière de passer les 2000 images en ligne sur ces pages).

01/30

dans les immeubles colorés, vit-on autrement selon qu’on est rouge ou vert ?

 

02/30

de l’adjonction d’un câble par l’effort de deux corps se déplace le corps disproportionné de la ville

 

03/30

à recenser dix buts de football sur la même image, qu’ici ils ne savaient vraiment pas dans quelle direction envoyer leurs ballons, ou dans toutes à la fois ?

 

04/30

les camps gitans filent toujours trop vite : en enfilade, le feu, la terre boueuse, du linge, et la photo vient trop tard – le camp est toujours là, mais eux, du voyage, les mêmes ou d’autres ?

 

05/30

de l’incongruité de cette voiture flottant dans le cours d’eau : pas de chemin qui mène là – décidément nulle explication et pourtant

 

06/30

campement près de l’étang, avec baraquement fixe : on dirait des anciennes traversées de continent – le nôtre pourtant n’est plus si grand

 

07/30

si les arbres poussent en creux dans les eaux, qu’en est-il de nous-mêmes ?

 

08/30

que nos villes soient si laides en leurs bords, et les objets du travail comme marque de leur imperfection : y installer des bateaux pour les fuir (coque Arcoa)

 

09/30

tout était calculé : en poussant un peu les coins, on mettait tout entière la maison dans le camion, pour partir en vacances (pas très loin) – on se serait moqué du voisin, qui ne savait même pas rentrer sa piscine trop petite dans la maison, à l’abri des regards du train

 

10/30

je ne suis jamais venu à Cadaujac, où comme ailleurs on habite la Terre : plus près d’elle ?

 

11/30

les déchets broyés n’ont plus de couleur, les villes dissimulent comme elles peuvent leur méfaits : sauf en hiver

 

12/30

souvent de ces maisons comme des îles ou forteresses, avec cabanons et réserves, les vieilles autos même y ont repos – le portail seul est une marque pour le dehors

 

13/30

on désapprend, dans les villes, les marques de l’isolement : de telles maisons dérivent peut-être, de saison à saison, sur l’étendue des champs et des routes

 

14/30

le ballet dressé des antennes désignait par le haut les alvéoles individuelles – on avait donc un tel besoin de se fuir ?

 

15/30

il y avait des portes, des rambardes, des éclairages : toutes les marques du travail – on me l’offrirait j’y installerais quoi, comme travail ?

 

16/30

le tracteur minuscule au bout du champ inondé : installer une pêcherie ? – quels monstres remontaient peut-être, dans ces jours, à la surface immergée de la terre ?

 

17/30

pays d’arbres fruitiers, jupes relevées sur les jambes maigres, et d’étranges géométries tissant une toile qui vous englobe

 

18/30

suite du précédent : on pourrait ainsi voiler toute la planète, se protéger enfin (fragilement, oui, trop fragilement)

 

19/30

ayant dessiné sa maison de même rigueur, pour la surveillance et l’ordre

 

20/30

on réfléchissait à de tels systèmes dans les villes, les musées : la parabole permettait que s’affiche sur votre machine, au passage, toute la vie incluse à l’intérieur, et puis de votre côté vous laissiez un message amical

 

21/30

c’était de tradition, dans les villages, de laisser une voiture et sa clé de contact à l’entrée des cimetières, pour les promenades de vos morts – à preuve, que les arbres nouvellement plantés avaient bien du mal à prendre

 

22/30

on n’avait pas franchement besoin d’adresse : autrefois, on savait où vous prendre – maintenant, on disait : dans la côte, à gauche, en montant – ou encore : c’est la seule maison habitée

 

23/30

dans mes souvenirs d’enfance plusieurs de ces grandes maisons avec mémoire multipliée de la cave au grenier, chambres, corridors et murs clos – on n’a pas su se créer de havre, on n’a pas su sauver ceux qui s’étaient constitués

 

24/30

des eaux et du traitement des eaux, il ne m’appartient pas de parler – mais du recensement des échelles et passerelles, mais de l’inventaire des objets et papiers affichés dans la cahute de ciment ?

 

25/30

des traces omniprésentes de la tempête juste enfuie, comme un signe d’humour : le coup de coude géant qui avait bouleversé ces montagnes de l’usine de palettes

 

26/30

que ce qui fascinerait, parfois au seul équilibre d’une ferme, serait ce qu’on a perdu d’une idée de permanence ?

 

27/30

le goût d’une fragilité dans son habitation de la terre : roulottes, chalets juste posés – trop de grillages encore

 

28/30

qui dénombrera, avant qu’on les rase (date de péremption inscrite où ?) ces maisons cubiques typologie années 70 qui dessinent sur tout le pays leurs carrés de fusain monté sur garage, et qu’y a-t-on perdu ?

 

29/30

écoles, préaux, gymnases : marques communes de l’architecture à instruire

 

30/30

quand la ville se refait, elle redevient collective : à savoir s’il s’en induit du mieux pour la communauté


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 29 janvier 2009
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