Toujours étonné par le changement radical du temps : moi qui suis plutôt hiver saison créatrice par excellence (Mallarmé). Lecture Led Zep à l’auditorium du musée Fabre, puis brasserie du Théâtre. Je parle avec Yann Grandjeon, responsable littérature Sauramps. Combien de fois on a eu chacun de ces parleries d’après rencontres, qui sont notre plaque d’échange, notre tambour de brousse. Mais là, je n’embraye pas. A un moment donné, sans réfléchir, je lui dis : – Mais tu sais, j’ai changé de métier... Après on parle longtemps numérique, ce détail des choses à tenter, expériences où eux, les libraires, gardent rôle vital et qui peut trouver sa validité économique, dès lors qu’on ne cherche pas transposition de l’existant. Et puis, pour le contemporain, l’accès papier sera de plus en plus restreint, mouvement symétrique des guides de voyage qui migrent massivement vers les marchands de GPS. Mais ça, là, ce qui s’est passé à l’auditorium, avec le son, le vidéo-projo, la régie depuis le Mac, ça ne se serait pas fait sans eux, les Sauramps. Comment lui dire, à Yann, que ce matin je n’ai rien vu des 3 heures de train, à travailler sur ces programmations d’images surgissantes ou de fichiers audio indexés pour la Sony...