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2023.01.19 | avec Bergounioux on avait envoyé une carte à Pierre Michon

Je reprends parfois, comme ça, les Carnets de notes de Bergou en les sondant à certaines dates, vérifier par exemple comment étaient les hivers, le même jour qu’aujourd’hui mais à 15 ans d’avance. Alors je retombe sur ce 6 mars 2008 : « On envoie une carte à Pierre Michon ». Oui, c’est vrai, qu’on l’a fait. Je m’en souviens parfaitement de cette journée : commencerait bientôt l’expo RIchard Serra au Grand Palais, j’avais une petite vidéo intégrée sur Mécanique et, pour faire l’entretien, les organisateurs m’avaient proposé carrément qu’on aille sur les toits, quelle occasion incroyable. Bien sûr plein de photos (et la visite surprise des services de sécurité de l’Élysée qui nous prenaient pour je ne sais quels paparazzi). Bien sûr quelques-unes des photos ici sur le site (et aussi ici mais pareil, à l’époque, avant les hauts débits, on ne mettait en ligne que des tout petits formats, ça aussi il faut que j’y revienne — d’autant que c’était fait avec ce tout petit appareil que j’avais alors. Puis j’avais retrouvé Bergou : pas neutre pour moi, non plus, je venais d’enseigner 2 années de suite aux Beaux-Arts Paris (ENSBA), ça a été une des expériences majeures sur ma route, et le départ en retraite d’un prof (de psychanalyse, je crois) avait libéré un poste taillé pour lui, Normale Sup et thèse sur Flaubert avec Barthes ça sûr que moi je restais dans le clan des saltimbanques, mais ça pinçait assez sec de revenir dans la vieille cour, et le petit amphi du Mûrier où c’est lui maintenant qui officiait. N’empêche qu’on avait tous été si heureux que Bergou puisse échapper à toutes ses années collège, entre Trappes et Orsay. Mais j’ai toujours du mal à m’y retrouver, quand il transcrit nos rencontres dans les Carnets : on avait beaucoup parlé ferraille, sculptures (cet idiot revenait de Corrèze où il avait voulu ouvrir une vieille grenade 14-18 qui lui avait pété dans les mains), et moi j’étais dans mon Led Zep, mais dans toutes ces années, voire maintenant, l’idée d’être auteur ça a toujours été accepter l’idée qu’on ne savait pas comment on finirait le trimestre suivant, ça n’a pas empêché d’avancer — bizarre que ce soit ça qu’il retienne, l’ami Pierre... En tout cas c’est lui qui avait eu l’idée qu’on envoie une carte postale à l’autre copain, Pierre Michon, moi sûr que déjà 10 ans de mail les cartes postales c’était pas trop mon truc, mais c’était chouette de le faire. Et ce dont je me souviens, c’est de comment on avait fait quelques centaines de mètres là, rue des Beaux-Arts, au long des magasins d’antiquaire dont celui avec spécialité pré-colombienne, je lui avais parlé de Joussemet, et lors de ce bref face à face avec tête momifiée j’avais fait ces 4 images. Bien sûr déjà ici dans ce journal, mais ce soir eu envie de les reprendre avec LightRoom, les remettre en grand.

 

 


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 19 janvier 2023
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