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2017.02.11 | j’ai acheté mes propres livres

C’est une expérience que je voulais faire absolument, mais la faire moi-même.

Le principe de mes livres, l’ensemble du catalogue Tiers Livre Editeur, c’est d’être disponible dans tous les pays au même prix, et surtout d’être imprimés dans le point de distribution le plus proche du client.

Des amis du Québec m’avaient alerté après avoir reçu des exemplaires imprimés en Europe, avec un délai de transport classique et frais afférents. C’est simple, en fait : si vous commandez ces livres hors Europe, il faut juste le faire directement sur Amazon, qui automatiquement gèrera ce point d’impression selon votre localisation – et non pas depuis mon site.

NOTA : pour commander du Québec ou des USA (en tout cas hors Europe), chercher directement « Tiers Livre Editeur » sur amazon.com pour envoi immédiat et tarif fixe.

Alors, ce mardi soir, vers 21h, depuis le compte Amazon de nos hôtes à San Francisco, ils ont procédé à la commande de 2 volumes. Hier, vendredi, en début d’après-midi, donc en 48h, et au même prix qu’en France, les 2 livres étaient déposés devant la porte.

Et bien sûr mon 1er réflexe a été de vérifier l’achevé d’imprimer : San Bernardino, California.

Cette semaine, à San Francisco, dans les heures du matin, j’ai symétriquement mis en ligne 3 ouvrages supplémentaires : La mort de Balzac, un grand texte d’Octave Mirbeau, ma traduction du Herbert West Reanimator de Lovecraft, et enfin la dernière touche à son Carnet de 1933 – mettre au point et rendre disponibles des ouvrages ça se peut donc tout aussi bien depuis n’importe où au monde.

Alors peu importe le nombre d’amis hors de nos petites frontières Europe qui auront cette curiosité ou cette confiance : on touche enfin aux vieilles cloisons de l’édition verticale. Ce que nous créons de communauté et de partage est microscopique devant l’industrie culturelle. Nous subissons l’ostracisme de la presse et des médias culturels, l’université se pince le nez devant la littérature sur web comme elle le faisait devant le creative writing. Mais aujourd’hui pas le choix, j’avais récemment développé ces questions dans ce billet. Les métiers de l’ancienne chaîne du livre s’étaient construits depuis les impératifs techniques : composer, imprimer, distribuer étaient des métiers différents.

Maintenant, pour notre liberté de chercher, de créer (pas réussi en 3 ans à trouver quelqu’un qui s’intéresse au carnet de 1933 de Lovecraft), notre indépendance et non pas être traité comme une marchandise relégable (titres épuisés chez Minuit ou Verdier, que j’ai repris), et parce que c’est le web qui devient notre village principal, c’est ici que ces livres y respirent. Moi, je revis.

Photos haut de page : Jack London sous la pluie, Oakland, avant-hier. Il y a 2 ans, on était allé visiter sa maison.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 12 février 2017
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