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journal | obsolescence programmée du livre papier

une autre date au hasard :
2013.10.31 | avoir connu Madison, Wisconsin

Qu’est-ce qu’on n’entend pas sur la pérennité du livre imprimé, au regard de nos inusables fichiers numériques. Pourtant, quelle curiosité les budgets d’achat de la BPI (Beaubourg), où un petit nombre d’ouvrages, massivement consultés, demandent leur renouvellement régulier. Moi c’est la collection Poésie/Gallimard qui régulièrement tombe en bottes. Vous êtes en plein cours, et Dupin vous éclate dans les mains (avec même sa petite-fille présente, en plus). Pour Ponge et Artaud n’en parlons pas : au moins un tous les deux ans. Chez Gallimard on se dit que les gens qui achètent de la poésie c’est pour ranger bien soigneusement par ordre alphabétique sur les étagères du salon, on ne traiterait pas un Harry Potter comme ça. Alors chaque fin d’année, quand les ateliers d’écriture sont finis, je rachète. Obsolescence programmée, mais au moins une voiture ou une machine à laver c’est censé vous durer 5 à 6 ans, Gallimard non : vos livres, regardez-les. Et aucun de ces trois qui soit dispo en numérique, pas plus que de Thomas Bernhard ou de Julien Gracq (heureusement, on a nos circuits de scan privés). Mais quand même il serait temps qu’on le dise un peu plus haut et un peu plus fort : si on préfère le livre numérique au livre papier, c’est pour ne pas avoir à les repayer tous les deux ans. Sur Kindle ça n’arrive jamais.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 22 juin 2014
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