Drôle de truc ce matin, que je n’arrive pas encore à comprendre. On trouve apparemment sur Gallica (c’est leur boulot, ils le font bien), d’anciens papier-peints (d’ailleurs très beaux) d’une manufacture Bon. J’ai 8 homonymes répertoriés, je porte un nom parmi ceux des plus communs en France et les plaisanteries dessus c’est quasiment depuis l’école maternelle. Qu’on vienne me les resservir sur le web, après tout c’est une calamité pas si pire que trop d’autres nuages noirs et très noirs en ce moment. Mais c’est l’humour probablement involontaire de cette personne bien attentionnée qui m’a désarçonné : « reconversion papier (peint) » lance-t-elle avec cet aplomb de la bonne blague. Ce que je fais ici : papier peint. Tentative d’implanter un labo d’édition numérique et l’attention aux blogs, dont le sien, cinq ans de boulot avant le mur : papier peint. S’acharner à essayer de comprendre un peu mieux ce qui se passe entre le monde et nous, l’exprimer ici avec les outils mêmes qui font notre rapport au monde : papier peint. Rien de grave, et il suffit de quelques clics pour rétablir le cordon sanitaire. Mais en ce moment je n’arrive plus à supporter ce genre de truc, même si ça part d’une maladresse. C’est peut-être ringard comme du papier peint, nos histoires, c’est pas plus qu’un vague décor de chambre d’hôtel troisième classe, d’accord. C’est pas la noble littérature avec écho dans les saints journaux etc etc, d’accord. Reste que c’est le lieu de travail que j’ai choisi, et qu’ici au moins, ce travail, je l’exerce librement. Aucun contentieux d’ailleurs, il y a toute la place partout ailleurs pour qu’ils aillent faire leur humour sur mon nom et sur l’écriture web qui ressemble à du vieux papier peint, ceux que ça fait rire. Photo : papier peint au musée Proust d’Illiers-Combray.