Au Maroc, les voitures ont priorité sur les piétons, y compris sur les passages repérés en rayures blanches sur la chaussée. Pourtant, heureusement qu’ils arrivent quand même à traverser. J’aurais cinquante fois le réflexe de freiner et laisser passer les gens, mais dans tous ces trajets où une sempiternelle Renault camionnette de l’Institut français (à Rabat, à Tanger, à Meknès) me convoie vers le lieu du stage d’écriture, c’est nous qui passons et pas les piétons. On en cause avec Mohamed, tout à l’heure, en voiture. S’il s’arrêtait, celui de derrière le doublerait illico par la droite ou la gauche, et là serait le vrai danger pour les piétons. Et je comprends mieux comment ici la main gauche tient le volant, et la main droite, par dessus le tableau de bord, aux voitures qui arrivent sur la droite, ont priorité mais ne s’en saisissent pas (et pour cause) ou aux piétons qui hésitent à s’engager, font signe qu’ils y aillent. Une conduite à vue et signe. Mais bien sûr on a chaque fois parlé de tas d’autres choses aussi, avec chacun de mes convoyeurs pour exercice de fond.