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journal | des trains sans locomotive, ou pitié de la SNCF

Alors, reprenons les données : depuis 15 ans je prends ce train qui, repartant de Paris à 22h53, me ramenait à Tours à 0h50 – beaucoup de traces dans ce blog, d’ailleurs. Je suis artiste, beaucoup de mes interventions professionnelles à Paris sont le soir, et le dernier TGV, longtemps à 21h20, est maintenant à 20h. Le TGV on le paye : il y a 2 ans, pour aller faire mon atelier à SciencesPo, en mode Fréquence, je payais 42€, l’an passé 52€, et là ce jeudi 24 janvier 62€. Juste d’ailleurs par effet de surclassement des trains en zone blanche, même quand on le prend en pleine journée. Pour le 22h53, supprimé en semaine, débrouillez-vous les provinciaux. Le vendredi, il est à 23h08, donc à peine finie la soirée remue.net, à 22h20 je quitte la salle en oubliant mon écharpe et sans dire au revoir à personne. Comme pour une fois je trouve un taxi facilement, je suis dès 22h35 gare d’Austerlitz, puis à 22h50 je franchis le contrôle de quai, m’installe, aucune annonce tout va bien. 23h09 je guette, ah bon, pas parti. Au bout de dix minutes, première annonce : pour cause de mise en place tardive du train (ah bon ? pour une fois qu’on était dedans bien avant le départ). Donc annonce que le départ sera différé de 20 minutes. Puis, au bout des 20 minutes, nouveau crachotement des hauts parleurs : pour cause de mise en place tardive de la locomotive nous dit-on, retard estimé 40 minutes. Comme l’heure d’arrivée prévue était 1h03, petite détresse chez tous ceux du wagon, on doit bien être 400 ou 600 dans ce train, même si beaucoup s’arrêtent à Orléans. Peut-être aurions-nous dû descendre, et le pousser nous-mêmes ? Enfin, à 28’, lumières qui se rallument, et une annonce au ton vainqueur : notre locomotive vient d’être raccordée à notre train. Ce matin, repassant tout cela via mes twitts, une seule explication logique : le train avait été mis en place, mais la SNCF avait simplement oublié de prévoir une locomotive en tête du train, et ne s’en est aperçu que 10 minutes après l’heure prévue de départ. Quotidien de la dégradation du service public, au service de l’argent roi. Mais toi, le lendemain, t’es bien fatigué. Photo : autoportrait iPhone, arrêt pleine voie Amboise, vers 1h30 du matin.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 26 janvier 2013
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