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le vieil homme et la tablette

une autre date au hasard :
2006.12.03 | toits de la ville

Travailler chez soi c’est quand même rudement difficile. Peut-être parce qu’on est son propre ennemi : les ombres à l’intérieur viennent facilement recouvrir, là où venir travailler en lieu social fait qu’on laisse une partie de soi à la porte. Il en faudrait peu pour basculer dans une confiance qui démultiplierait le côté actif, on en a été capable, on sait qu’on l’est encore. Mais il y a toujours ce qui ronge sur les directions : on croit faire vraiment des trucs bien, et les résultats ne suivent pas, le tout petit minimum qu’il faudrait pour recommencer. Le paradoxe étant qu’on est donc d’autant plus sensible aux ondes extérieures, qu’on en est séparé. Alors du coup, une fois tous les deux ou trois jours, la virée au supermarché pour les choses de nécessité peut devenir le seul lien social pendant des jours, si j’excepte les raids menés en train pour des choses précises, ateliers ou boulots. Hier, au supermarché, un vieux monsieur à casquette, avec des mains magnifiques d’accumulation du travail de la terre, était posé devant le stand des tablettes. Il glissait son doigt, ouvrait les icônes. Quand on est dans une première approche de ce type, et des tablettes démo qui ne sont pas reliées à Internet, ce qui s’ouvre ou s’affiche n’induit pas à prolonger. J’ai sorti l’iPhone pour attraper discrètement sa silhouette, mais il avait glissé vers plus loin. C’est donc une photo non faite que j’aurais dû placer en haut de ce billet. A l’instant, je ne sais pas celle que je vais y placer. Je pars chercher.

NOTA : les spams devenant ingérables, je rajoute une petite fonctionnalité d’inscription préalable, pour les habitués une fois fait ce sera invisible, merci d’avance.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 8 novembre 2012
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