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ceci est mon corps

une autre date au hasard :
2006.08.06 | les murs après Villeglé

Autrefois j’avais ce que je trouvais, puis en 1997 chez Buro Plus j’osai la chaise de bureau, la moins chère, dans les 450 francs mais avec des roulettes et hauteur réglable etc. Pourtant ces machins-là ça me semblait vraiment antinomique avec la vie d’artiste. Puis ça s’est répandu, en tout cas je n’y pensais plus. Ces derniers temps elle devenait vraiment inconfortable. C’est surtout qu’avec ce fichu publie.net je suis des fois des journées entières matin nuit vissé à ce machin. En plus elle commençait à vraiment ne plus être présentable : même quand je m’enlève de la chaise, je reste dessus en empreinte. Ça fait d’un fossile. Donc, ce samedi matin, j’étais à IKEA m’asseyant sur toutes les chaises de bureau, de 29 euros à 199 euros, toute forme etc. Un peu comme les personnages de La table de Claude Ponti, sauf que ce n’était pas une table et qu’au moment de mettre en ligne Claude a préféré qu’on enlève toute éventuelle allusion IKEA. Ce matin je l’ai montée sans me tromper, en suivant la notice – le modèle Malkolm, comme Lowry. Mais je n’ose pas jeter la chaise vide, la vieille. Depuis ce matin elle est là, à côté, qui me regarde travailler. L’autre je l’ai déjà oubliée : plus haute, plus large, et surtout maintien du dos même quand je modifie l’orientation. Déjà les coudes les reins et les cervicales ça va mieux. Dans quinze ans, je changerai à nouveau. On ne venait pourtant pas à ce boulot comme à une profession assise.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 12 février 2012
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