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voilà pollue

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2019.09.03 | autoportrait de tes angoisses

Depuis quelques semaines ici c’est devenu vraiment insupportable : toutes les phrases doivent se finir par voilà, dit d’un air d’évidence, lentement, comme si on vous accordait le droit de réfléchir à l’évidence de ce qui vient d’être dit. Ça sert à occuper les blancs dans les phrases, comme une virgule qu’on dit, sauf qu’au lieu de dire virgule on dit voilà et on reprend la phrase. Ça m’en fait mal des fois, et plus la personne veut vous manifester que c’est dit d’un ton réfléchi et personnel, plus on a de voilà qui arrivent. Se rendent pas comptent, ou parce que ça leur reste invisible, ou parce que tout le monde fait pareil, au téléphone en particulier ? Je me disais que l’échappée belge ferait respirer la parole à côté des voilà de Paris et province : ça y est, ça contamine déjà. Attention les amis ! Hier, de la lucarne haute de la BU Sciences de Louvain, où je ferai mes ateliers de septembre à décembre l’an prochain, on voyait le tout petit circonflexe de la butte de Waterloo – mettez-y un panneau, un filet, une passoire. Ne laissez pas les voilà passer Waterloo !


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 18 mai 2011
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